Pour se préserver d’une fatigue qui génère usure et humeur chagrine, posons un principe: prendre une pause c’est penser à autre chose. Et pour cela, on n’a pas toujours besoin de la pause-café légale! Je vous propose 5 manières de faire des micro pauses réjouissantes, à n’importe quel moment de la journée, histoire de vous ressourcer le citron en toute discrétion.
A voix haute
En ce moment, j’ai envie de nouveauté, ça m’amuse de tester des trucs que je n’ai pas l’habitude de faire. Il y a quelques semaines, je vous le disais en vidéo, aujourdhui, je vous le dit à voix haute!
Et pour ceux qui préfèrent lire, la transcription avec des liens vers d’autres ressources est juste en dessous;)
La micro pause avant la liquéfaction!
Vous je ne sais pas mais moi, lorsque je commence à fatiguer de la calcombe, j’ai les méninges qui se ramollissent, la carafe qui se met à l’envers et les neurones qui se répandent sur le parquet, ça fait désordre. Il n’y a plus qu’à les ramasser à la petite cuillère où à la serpillière, on dirait un épisode d’un crossover entre True Blood et un film de zombies, c’est pas joli-joli.
La solution, c’est bien entendu d’agir avant liquéfaction ! Et pour cela, rien de tel que les pauses, d’autant qu’elles ont enfin regagné leurs galons d’antidote à la déliquescence du citron. Après avoir largement subi les affres et affronts des champions de la rentabilité en mode marche ou crève, poufendeurs de « voleurs de temps » et autres petits trucs considérés comme les vilaines habitudes des vilains salariés passifs, pesants parasites des gentilles entreprises qui les payent à rien foutre. Non mais c’est vrai, quoi, les tire-au-flanc qui ont savamment transformé le job de rêve que l’entreprise leur a fourni en emploi fictif, en anti-Pénélope bien trop occupée à se la couler douce en loucedé pour remettre l’ouvrage sur son métier.
Bref, burnout oblige, ce temps-là est révolu et les trucs et astuces de la gestion du temps version rentabilisation jusqu’à l’épuisement ont vécu. Longue vie à l’efficacité heureuse et décontractée !
Car de ce point de vue, même s’il reste encore quelques comptes à régler et quelques méthodes turbines à stress à dézinguer, la gestion du temps s’est un poil déplacée vers des pratiques plus humanisées et plus personnalisées. Alléluia !
Rappelons à toutes fins utiles que la pause est un art et ne se limite pas aux 20 minutes légales, à la pause-café ou la pause clope. Ce qui nous intéresse aujourd’hui, ce sont les mille manières de faire des micro pauses heureuses et ressourçantes histoire de se mettre le caberlot les doigts de pieds en éventails juste le temps de l’oxygéner.
Des pauses de 2 minutes trois ou quatre fois par jours ne feront pas de vous le chef de file des rois des fainéants de l’entreprise, au contraire, elles vous permettront de prendre soin de vous, de prendre soin de votre cerveau et de vous éviter, bande de bons petits soldats, de sortir une fois de trop de vos tranchées et de vous prendre pleine face la balle perdue du burnout.
Voici donc 5 micro pauses à faire tout(e) seul(e) en toute discrétion si nécessaire
1- Marcher
Merveilleux péripatéticiens que nous sommes, nos cerveaux se mettent tous seuls en mode dit « par défaut » lorsque nous marchons, c’est-à-dire une sorte de veille active dans laquelle il fonctionne en tâche de fond, totalement à sa manière et à ce moment-là, non seulement il résout des problèmes complexes, mais il produit aussi de l’énergie. Nous dégourdir les jambes, c’est aussi nous désengourdir la boîte à idées.
Ainsi, la pause-arpions peut s’utiliser de plusieurs façons, avec des itinéraires et des durées variables selon les besoins: le tour du pâté de maison ou simplement un aller et retour dans le couloir, descendre et remonter l’escalier lorsqu’on a besoin de se détendre et de faire le vide dans sa tête bien pleine et bien en ébullition pour pouvoir se reconcentrer sur un dossier prenant.
2- Savourer
Les tendances du bien-être au travail mènent l’entreprise vers des mesures pansements qui les dédouane d’une véritable remise en question managériale. Et je te ponds du Chief happiness officer en mode minette à patinette qui organise des after-works super chouettes, ou bien je te mets une table de ping-pong et une piscine à baballes. Les seconds offrent potentiellement des temps de pause agréables, mais ils sont probablement plus utiles à des temps de collaboratif créatif qu’à un instant de pause pour garder son cerveau en un seul morceau.
Savourer peut être une façon de faire une micro pause ultra bénéfique en forme de transition en bonheur entre deux tâches. Passer un instant simplement à savourer, savourer chaque gorgée de son café pour en retrouver le goût, savourer un rayon de soleil, la vue, un dossier bouclé, une réunion bien menée, une avancée sur un projet, un accomplissement quel qu’il soit, énorme ou minuscule, histoire d’en tirer le nectar émotionnel. Savoir savourer est une source phénoménale de vitamines mentales!
3- Un instant contemplatif
Les instants contemplatifs sont une alternative à la méditation pour les cerveaux hyper actifs qui cherchent des moyens d’apaiser cette pensée qui bouillonne comme un torrent de montagne ou de s’en reposer un instant. Non pas comme un remède – aucun outil, aucune technique ne saurait être universelle – mais comme une possibilité d’atténuer un instant le tumulte et de se nourrir en même temps.
Il s’agit tout simplement de vous asseoir quelque part, de préférence dans un endroit calme, l’espace de quelques minutes et de mettre vos sens en éveil, sans vous concentrer sur l’un d’entre eux en particulier, de savourer tout ce qui se présente à vous: les parfums, les sensations, les détails, les bruissements, les émotions. Bref : des micro moments où l’on contemple le monde dans tous les sens et où il nous emmène dans une rêverie reposante et sensuelle dont il ressort ensuite milles idées plus construites et clarifiées.
4- 2 minutes d’oursitude
L’ampleur phénoménale du tout-collaboratif lui a donné une teinte un brin dictatoriale et il est aujourd’hui parfois difficile de s’isoler un instant, de passer un peu de temps avec soi-même, même lorsque notre propre oursitude, quel que soit son degré, nous souffle à l’oreille que deux minutes d’hibernation serait les bienvenues, histoires de se nettoyer les esgourdes du bruit et de la fureur du monde.
2 minutes d’oursitude peuvent consister simplement à fermer les écoutilles et à se concentrer sur ce qui se passe à l’intérieur de soi, à s’isoler dans une salle vide, simplement à fermer les yeux, à mettre ses écouteurs et se plonger dans un morceau de musique.
5- Glandouiller et rêvasser
S’occuper est devenu une préoccupation de tous les instants, tout nous pousse à rentabiliser notre temps, comme s’il s’agissait d’une entreprise à lui tout seul, puisque, c’est bien connu, le temps c’est du pognon. Bref, nous passons le plus clair de notre bien le plus précieux à le gaspiller en courant derrière, ce qui est censé nous en faire gagner un peu plus.
La bulle et la rêverie, merveilles de détente, de créativité sont malheureusement en perdition depuis que nos smartphones ont remplacé les moments perdus qu’on passait autrefois à ne rien faire.
Pourtant la glandouille décomplexée, l’oisiveté pensive, la paresse extatique, ça a du bon, même pendant deux toutes petites minutes. Rien à raconter, rien à faire, personne à écouter, il ne reste plus que nos sens en éveil, qui attrapent ce dont ils ont envie, et que notre cerveau qui travaille en tâche de fond et en toute décontraction, et qui se ré-énergise au passage.
Commencez donc par ne rien faire pendant deux minutes, et comme c’est devenu si difficile pour nos cerveaux sur-alimentés, comme c’est difficile aussi pour les cerveaux multipotentiels qui ont du mal à ne pas avoir mille idées en même temps, voilà Modes d’emploi nous a déniché ce site Do nothing for 2 minutes : vous n’avez plus qu’à mettre votre casque, regarder la mer et écouter le bruit des vagues.
Ce qui donne des idées : vous commencez à le savoir, j’éprouve une joie immense à regarder et à savourer de tous mes sens les trotteurs qui s’entraînent sur la plage.
Je l’ai ai transformé en une image mentale qui est une ressource pour moi et ce site m’incite à aller plus loin : nous pouvons aussi créer notre propre vidéo en filmant un instant qui nous émeut particulièrement, qui nous évoque des ressources dont nous pouvons avoir besoin pour redescendre en pression, ou simplement pour le plaisir qu’il nous procure, qui est de la vitamine mentale an veux-tu en voilà. La mer et le bruit des vagues, un coin de forêt et le bruissement du vent dans les branches, du moment que c’est un moment à l’intensité suffisante pour vous replonger dans l’expérience que vous en avez fait et vous déconnecter un instant du boulot pour revenir dans un autre présent, celui des sens et de l’intériorité.
Et quand vous aurez pris l’habitude des micro pauses, vous serez sans doute redevenus capables de sortir deux minutes de capter le chant des oiseaux, de goûter la lumière ou le bruissement du vent dans les branches et de savourer tout ce que vous voulez;)
Bonus et appel à suggestions!
J’aurais pu rajouter s’étirer, voilà, c’est fait. Et vous, vous pratiquez quel type de micro pause? Quelle suggestion avez-vous à ajouter?
Pause de 3 minutes pour s’étirer au bureau
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Génial la bande son !!!! Tu fais vivre ton article, c’est super ! Merci pour ce cadeau vocal 🙂
Pour ma part l’oursitude et la marche sont deux moyens vitaux qui marchent bien pour me permettre de faire un break.
Au début la marche était un peu “forcée” puisqu’il s’agissait de la balade quotidienne de mes chiens. Mais je me suis aperçue rapidement que la marche me permettait de m’aérer l’esprit, et de partager un moment de complicité avec mes deux chiens, entre deux RDV clients ou des tâches intellectuelles. Quant à l’oursitude ou le retour à soi qui permet de retrouver du calme et de faire de l’introspection, je ne peux pas m’en passer ! 🙂
Aaaah merci Aurélie!
Merci pour ton retour qui montre qu’on peut découvrir un plaisir/bienfait inattendu dans une activité ou un comportement qui n’est pas dans nos habitudes;)
Je rajouterais : se toucher ( tapoter son crâne avec les doigts, malaxer ses trapèzes, frotter son visage…tout ce qui peut faire du bien), et mobiliser les articulations (faire des petits ronds avec la tête, les chevilles, les poignets, les épaules). Ah oui et aussi : prendre 3 grandes respirations longues et profondes!
Oh, merci Anne-Rose pour cette suggestion épatante! Le toucher, c’est prendre soin de soi même au delà d’une simple pause pour se déconnecter le cerveau!
Et moi, je rajouterais “revoir des mini-vidéos” qui tiennent à cœur.
Me concernant, celle du premier éclat de rire de mon neveu avec sa grande sœur. Du bonheur en barre ! Et de l’énergie pour repartir de plus belle !
Merci Emmanuelle, super suggestion en forme de vitamine mentale!
Merci pour ces idées. J’en ai vraiment besoin en ce moment.
Avec plaisir et ravie qu’elles vous soient utiles:)