La vie professionnelle, qu’on soit en poste, en recherche d’emploi, en reconversion, ou en création d’entreprise, nous réserve suffisamment de hauts et de bas pour que, de temps à autres, le doute insidieux s’immisce par les plus petites fissures de la confiance en soi. Et il se peut même qu’alors on se décourage, qu’on ait plus envie de rester sous la couette en mode hibernation que de prendre la moindre décision ou de poser la moindre action. Voici comment sortir du marécage en 8 étapes.
Projet à l’arrêt et métaphore bétonnée
Parce que le futur n’est jamais sûr, toujours en mouvement comme on dit chez les grands sages intergalactiques, aussi il est parfois moins facile de lui (de nous) faire confiance que de se mettre quelquefois à nous interroger sur le bien-fondé de ce que nous entreprenons.
Et lorsque le doute s’installe, c’est toute la machine qui ralentit: on en vient à questionner chaque décision, chaque stratégie, à ressasser en boucle nos appréhensions. Le doute s’auto-alimente et s’amplifie tout seul: on ne sait plus comment s’y prendre, on se met à procrastiner donc à douter davantage etc… et hop! En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, c’est la panne. Et quand le présent s’enlise, l’avenir manque de mouvement!
Pourtant, le projet est le bon, il est cohérent avec vos valeurs et vos aspirations, et en temps normal, il vous enthousiasme… le doute, lui, concerne votre capacité à le mener à bien, la validité de vos stratégies et le tout vous amène même à vous demander si vous avez fait le bon choix au départ. Cette perte de confiance, avec les tombereaux de morosité qui l’accompagne, pour peu qu’on la laisse s’installer, risque de menacer la concrétisation de tout le projet.
Car – et permettez-moi une métaphore en béton – quand la confiance est fissurée, c’est tout le bâtiment qui contient la chaîne de production qui se lézarde. L’inquiétude à l’idée de le voir s’écrouler sur notre tête concentre notre attention bien loin de la chaîne en question… les doutes étant consommateurs d’énergie, après les craquelures des murs, c’est l’électricité qui ne fait plus sa fée et la machine peut aller jusqu’à s’arrêter… Certains doutes sont passagers et vite dépassés, mais dans d’autres cas, ils peuvent mener à l’abandon complet du projet.
Des doutes et des options
“Dans le doute abstiens-toi” dit l’adage que nous écoutons parfois un peu vite et qui oublie qu’on peut aussi choisir d’autres options d’exploration, d’adaptation, que les doutes se lèvent comme les voiles, révélant impudiquement des éléments importants qu’il vaut mieux ne pas ignorer: le doute à ses raisons que la raison ferait bien d’écouter;) On peut douter de deux manières:
– De la nature du projet: nous pouvons alors remettre en question sa cohérence, sa pertinence ou sa faisabilité, laisser l’appréhension ou les hésitations faire vaciller les plus hardis. Il s’agit là d’explorer la relation au projet et peut-être de l’ajuster.
– De notre propre aptitude à mener à bien le projet: en particulier lorsque c’est un projet de longue haleine comme une reconversion ou une création d’entreprise. Il se peut que la fatigue, les aléas ou un simple coup de mou nous mettent du sable dans les rouages, y compris chez ceux d’entre nous qui sont les plus combatifs et les plus déterminés. Il est alors question de renforcer une estime de soi chahutée.
Dans les deux cas, le doute et le cortège d’émotions et de sentiments qui l’accompagne mérite toute notre attention. Sortons donc mortier, enduit et truelles: nous disposons de plusieurs options pour renforcer les fondations de nos projets et renouer avec l’optimisme, la confiance et le dynamisme nécessaires à nos odyssées professionnelles…
1- Admettre que les tripes ont toujours raison…
Et son pendant: on ne raisonne pas des sentiments. Les émotions qui génèrent ce passage à vide sont les messagers légitimes de nos tripes, qui nous envoient des signaux précis sur ce que nous percevons comme une menace. Vous pouvez vous répéter “même pas peur, même pas mal” tout votre saoul, vos tripes veillent et vous renverront les sentiments négatifs tant que vous n’accepterez pas que vous traversez une période difficile dont il est essentiel de se préoccuper.
2- … et écouter leur message
Les émotions et sentiments associés vous transmettent des informations importantes sur ce qui menace votre bien-être et entrave les mises en action. Malheureusement, la plupart de temps, nous sommes tentés de jouer les GI-Joe-qui-ne-s’écoutent-pas, de tenter de remettre ses sentiments au placard à coups de “c’est rien ça va passer”, ou de se rêver en insensible proche de la psychopathie… au risque de ne pas prendre en compte un élément important (une information manquante, une stratégie à modifier, un détail à job crafter etc.) et d’y pourrir son projet. Autant gagner du temps et de l’énergie en explorant ses ressentis pour déterminer les besoins à satisfaire et aller vers un projet plus abouti, plus adapté à nous-mêmes:
- Les besoins à combler
- Besoins physiologiques vs besoins fondamentaux
- Remparts, coursives et échauguettes: les états de défense aux émotions
- Lecture émotionnelle et reconversion professionnelle
3- Revenir à ses valeurs (motrices)
Nos valeurs sont un véritable filon, une mine de motivation intrinsèque et d’épatantes raisons à faire ce que nous faisons, elles sont au cœur du sens de nos vies professionnelles et de nos projets. Par extension, elles favorisent des actions fluides qui nourrissent le plaisir, et donc un état d’esprit positif, entreprenant, tourné vers l’action. Rappeler à sa conscience comment le projet que nous menons honore nos valeurs motrices et s’appuie sur elles, chercher comment nous pouvons exploiter et exprimer davantage ces valeurs, comment elles peuvent être utilisées pour satisfaire les besoins qui ont déclenché le doute.
Attention à une chose: nous parlons bien des valeurs motrices et non pas des valeurs morales, car ces dernières ont tendance à contraindre l’action, là où les premières la suscitent et l’encouragent.
4- S’appuyer sur ses talents
En dépit de l’humilité qui nous caractérise, nous avons une multitude de qualités qui s’expriment naturellement et dans lesquels nous pouvons puiser pour trouver les ressources qui vont aider à dépasser un période de doute. Parmi celle-ci, nos talents naturels sont le creuset de nos mécanismes de réussite, aussi se les remémorer et chercher comment les utiliser concrètement, y compris dans de toutes petites choses, permet de renouer avec l’action et aide à sortir du blocage.Ils peuvent aussi aider à satisfaire les besoins à l’origine de la période de doute.
5- Explorer ses accomplissements
Nous avons tous accomplis des tas de petites et grandes choses dont nous sommes fiers ou qui tout simplement nous ont fait plaisir, et qui sont assez révélateurs de nos façons de faire lorsque nous réussissons. Ce sont autant de ressources internes sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour rebondir et retrouver de l’énergie à investir dans le projet:
– les talents que nous mettons en œuvre
– le type de stratégie qui nous réussit
– les capacités dont nous pouvons faire preuve
– les ressources que nous pouvons exploiter etc..
Tout cela ne demande qu’à être exploré pour être réactivé et transposé, de manière réelle ou symbolique, dans la situation qui vous préoccupe.
- Estime de soi: reconnaître ses accomplissements
- Accomplissements et talents naturels
- La combinaison unique de la réussite!
6- Repasser en mode valorisation
Les périodes de doute ont une faculté impressionnante à être encombrées de pensées dévalorisantes, sur l’air célèbre du du “je suis nul j’y arriverais jamais” qui renforcent les inhibitions. Les laisser s’installer risque d’ancrer une image de soi négative, une estime de soi dans les chaussettes, cocktail idéal pour perdre l’envie d’aller au bout de ses ambitions.
7- Appliquer la triplette du coaching
La notion d’échec peut nous plonger facilement dans les cercles vicieux et visqueux de la dévalorisation, du découragement, du doute. A l’inverse, considérer chaque mise en œuvre comme une expérience puis observer et analyser les résultats de nos stratégies pour les ajuster et les modifier jusqu’à ce qu’elles soient satisfaisantes est un moyen de sortir de la spirale de l’échec et de revenir à un état d’esprit davantage orienté solutions que lamentations.
8- S’appuyer sur les proches prêts à vous soutenir
Rien de tel qu’un peu de chaleur humaine et d’encouragements pour se rebooster le moral et reprendre confiance en soi et en sa capacité à mener à bien son projet: ils nourrissent les sentiments de reconnaissance et d’appartenance si nécessaires à l’équilibre et au bien-être psychologique.
Et si, une fois appliquées toutes ces techniques vous vous rendez compte que votre état d’esprit est toujours aussi morose, que le doute prend racine, prend de l’ampleur et vous paralyse totalement, il est peut-être temps de s’adresser à un psy:)
Aller plus loin
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“Et si, une fois appliquées toutes ces techniques vous vous rendez compte que votre état d’esprit est toujours aussi morose, il est peut-être temps de s’adresser à un psy:)” comme si les psys étaient plus intelligents !
IL ne s’agit pas d’intelligence, mais de métier. Chacun le sien et le coaching n’est pas une réponse universelle, en particulier lorsqu’il est question d’état d’esprit.
Entierement d’accord, cette phrase m’a fait grincer des dents. Je m’imagine en seance de coaching, mon coach me sort : Tu doutes encore ? Va chez le psy”… Wow…
Je dirai plutot que si vous doutez encore, economisez votre argent, mettez vous un peu de musique et méditez sur ce qui peut faire blocage. En prenant conscience, tout de suite ca rassure.
Aussi gratuit : Le sport. Une bonne seance de sport ca rebooste assez bien si c’est fait reguloerement et ca a le merite de vider la tete.
Sinon il reste encore les amis, les proches, aussi gratuits et qui peuvent simplement nous permettre de sortir la tete du guidon et prendre du recul sans avoir a plonger dans pseudo therapie qui pourrait nous faire plus de mal que de bien en nous amenant à analyser des problemes qui n’en sont pas pour surmonter le doute.
Malgré tout merci pour l’article.
Merci pour le partage:)
“Psy” n’est pas un gros mot. Un psy (quelque soit sa terminaison) est un professionnel de la santé.
Au même titre que le conseil d’aller voir un généraliste pour soigner une toux persistante quand le sirop de la pharmacienne ne suffit pas, le conseil d’aller voir un psy quand les techniques personnelles de résolution de problème(s) PSYchologique(s) ne suffisent pas.
Il y a différents degrés de “doute”, parfois,c’est trop profond pour être réglé seul. Le fait d’en parler à un professionnel peut permettre de se sentir soutenu dans sa démarche, évite l’abandon de cette dernière et donne des clés pour la réussir.
Il s’agit là d’un conseil judicieux, d’une suggestion positive, pas d’une agression.
Vous avez tout à fait raison Estelle, merci de ces précisions qui clarifient mon propos et je n’ai pas mis de terminaison à psy volontairement, pour que chacun se sente libre de s’adresser au type de psy qui lui conviendra:)
Bonjour Sylvaine,
De nombreuses personnes associent souvent les émotions à des faiblesses alors que les émotions sont des outils formidables pour avancer et “être plus fort”.
Bonne soirée
Etre plus fort ou tout simplement mieux vivre avec soi-même… et les autres!
C’est vrai que les émotions “négatives” sont des signaux qu’il faut écouter, et plus on refuse d’écouter et d’accepter plus elles sont fortes afin de nous attirer l’attention.
Exactement!
Merci bien ! Je me sent plus “normale” maintenant… Je comprend mieux le problème et je sais qu’il faut avancer et comment y arriver !! Merci je suis confortée dans mon projet, et bien reconnu dans cet article.
Bonjour Laetitia et tant mieux, je suis ravie que ce billet vous ait été utile:)