Second volet de notre série Bien aborder sa reconversion professionnelle : voici 5 + 1 façons de créer un environnement physique et mental serein et propice à la première phase d’un projet de reconversion: le temps de la réflexion.
Ce billet en podcast:
La pression, ça a du bon quand l’envie nous prend de nous mettre une boisson du sportif dans le gosier, histoire de le rafraîchir après l’effort. Inversement, la pression pendant l’effort est l’ennemie de la décontraction nécessaire à la fois à l’efficacité du geste et au plaisir qu’on y prend.
Dans le cadre d’une reconversion, la pression de l’objectif, de l’enjeu et des injonctions plus ou moins conscientes sabote la réflexion et l’enferme dans un cadre étriqué ou elle serait presque condamnée à tourner en rond, à ralentir, voire à s’interrompre. Evacuer la pression, c’est créer un environnement mental et physique nourrissant, propice à une réflexion libérée et à la créativité. Voici donc 5+1 façons d’évacuer la pression.
Evacuer la pression
De l’urgence, de l’immédiateté, de trouver, de ne pas se tromper etc. Il y a mille et une façon de se mettre / de subir la pression et celle-ci est aussi favorable à l’élaboration d’un projet de reconversion que le gel tardif à la production des abricots. Voici 6 façons d’évacuer la pression pour ne pas vous transformer la cafetière en cocotte-minute prête à exploser
1- Distinguer la réflexion de la reconversion
Beaucoup trop souvent, dans la tête des candidats à la reconversion comme dans celle du commun des mortels, un itinéraire de reconversion commence dès lors qu’on réfléchit à l’élaboration d’un projet. C’est inexact: un désir de reconversion a deux étapes complètement distinctes et la seconde ne suit pas forcément la première:
1 – La réflexion autour du projet, qui inclue l’exploration, les expérimentations, l’élaboration et la possibilité de renoncer et de préférer l’option vitamines mentales et job crafting, au cas où, au fond, vous aimez bien votre job mais pas ses conditions d’exercice (voir plus bas).
2 – La réalisation du projet, sa mise en oeuvre concrète, qui commence à l’entrée en formation par exemple et comprend tout ce qui suit.
Il est essentiel de distinguer les deux car leur confusion peut génèrer un sentiment d’obligation et/ou l’impression d’une prise de risque qui n’aident pas la comprenette à respirer en liberté les airs iodés d’ailleurs professionnels possibles. Dès lors que vous sortez une idée de son tiroir, que vous choisissez d’explorer cette envie de changer de métier qui s’installe, vous n’entrez pas en reconversion, vous réfléchissez à cette possibilité, ce qui ne présente aucun risque hormis celui de tomber sur un projet pertinent et faisable. La décision de vous lancer dans une reconversion viendra bien plus tard, quand et si le quoi/pourquoi/comment de votre bifurcation aura été posé clairement et vous donnera l’assurance de pouvoir la mener à bien.
Pour l’instant, contentez-vous de ce que vous faites réellement: vous réfléchissez et c’est déjà énorme;)
2- Se libérer des injonctions
Des injonctions concernant la reconversion, vous en trouverez à tous les coins de rue : il faut faire comme ci, s’y prendre comme ça. En réalité, il n’y a pas deux façons de s’y prendre pour réfléchir à un projet de reconversion, il y en a un par personne. Inversement, il n’y a pas deux façons de subir les injonctions du prêt-à-penser de la reconversion, il y en a mille!
Et pendant que votre cafetière est occupée à se soumettre aux codes de la pensée normative, elle restreint son champ de vision et finit par tourner en rond, par tourner à vide.
Les injonctions ne sont que ce qu’elles sont: les impératifs des craintifs qui ont besoin de sentiers battus et rebattus, de se rassurer à coups de vérités universelles. Soyez donc le capitaine de votre âme ET le PDG de vos pensées, laissez l’air et la lumière rentrer dans votre usine à cogitations, pensez en grand, en technicolor sans hésitation, les tris naturels se feront au fur et à mesure de vos explorations.
- Plaisir au travail: Réinventer son métier pour se libérer
- Identifier une voie de reconversion (2): se libérer des injonctions
3- Le plan B
Dès qu’on parle de plan B, certains s’imaginent que c’est le reflet de l’impossible: si j’ai besoin d’un plan B, c’est que je ne vais pas y arriver. C’est tout l’inverse, c’est un simple moyen de minimiser la pression qui entravent les cogitations. Le but n’est pas d’utiliser le plan B ! La solution parachute vous permet simplement de savoir que vous pouvez toujours retomber sur vos pieds, que vous n’oeuvrez pas sans filet, vous ne sautez pas dans le grand bain sans savoir nager ! Ca rassure et ça permet de dégager une part de son temps de cerveau disponible pour réfléchir sereinement sur son projet plutôt que de ruminer ses peurs, ses freins et ses procrastinations.
4- S’autoriser à renoncer
Nous l’avons vu plus haut, la possibilité de renoncer fait partie intégrante d’un parcours de réflexion sur la reconversion. Au cas où le désir de changer de métier s’avèrerait ne pas être une si bonne idée, une réelle volonté, mieux vaut avoir intégré dans son paysage mental l’autorisation de renoncement, qui est la sœur aînée du plan B.
Beaucoup trop de candidats à un changement de métier s’engluent dans leur désir parce qu’ils en ont parlé autour d’eux, parce qu’ils se sont persuadés qu’ils n’avaient pas d’autre option, qu’avoir envie de se reconvertir signifie devoir se reconvertir. Comme Mon client Abdel qui, parce qu’il avait annoncé à son entourage son envie de changer de métier, s’est longtemps accroché à l’idée qu’il y était obligé, faute de quoi il pensait se montrer peu crédible. Se contraindre dans une voie juste par crainte des jugements des autres est un excellent moyen de générer des stratégies d’échec ultra efficaces, une procrastination tenace, un sentiment délétère de ne pas être en mesure “d’y arriver” ce qui est bien normal quand ce n’est pas ce qu’on veut;)
Un excellent moyen de générer une pression qui fait partie des allers simples pour la reconversion ratée.
5- Choisir soigneusement à qui parler
L’entourage n’est pas toujours le soutien inconditionnel que l’on espère : ses propres craintes et entraves peuvent même en faire l’inverse d’un allié, aussi, en début de réflexion, choisissez soigneusement à qui vous allez en parler, ne vous encombrez pas l’esprit avec 68 façons différentes d’espérer le convaincre.
D’abord parce que comme disent les rosbifs, on peut mener un cheval à la rivière, on ne peut pas l’obliger à boire (ça m’évite d’utiliser le terme d’âne concernant votre entourage;)) et ensuite parce que vous n’avez pas à convaincre du bien-fondé de vos désirs. Ne vous fatiguez donc pas la carafe à construire l’argumentaire imparable qui va persuader les plus réticents de l’intelligence de votre envie d’ailleurs professionnel: il réagira de toute façon en fonction de ses propres filtres.
Dans un premier temps, en parler vaguement vous permettra de prendre la température de chacun et de faire un tri : ceux à qui vous pouvez en parler sans ambages, ceux à qui vous n’en parlez pas pour l’instant (un projet précis et planifié sera bien plus rassurant et vous évitera bien des conversations oiseuses, des jugements)
Le conjoint est probablement la seule personne à qui il est essentiel de parler ou a minima avec qui il est essentiel de déterminer de quoi on va parler. On ne devrait pas avoir à convaincre un conjoint de la pertinence d’un désir de changer de métier. En revanche, on devrait certainement discuter avec elle/lui des conditions de la reconversion et comment concilier ses besoins avec les nôtres. Mais il me semble qu’un conjoint qui rétive complètement à l’idée, c’est sacrément questionnant sur la nature de la relation.
Et si par mégarde vous en avez un peut trop parlé à des quidams qui se révèlent être de vrais casse-pieds qui vous abreuvent de leurs avertissements, leurs jugements et leurs bons conseils, il est possible de minimiser leurs commentaires et l’impact de ceux-ci sans vous épuiser à convaincre:
6 – L’environnement idéal
Nous avons tous des environnements qui sont plus favorables à la créativité et/ou à la réflexion que d’autres. Ces derniers étant davantage susceptibles de créer des tensions dans notre boîte à penser. Pour ma part, si je ne marche pas et si je n’ai pas de contact avec la nature, j’ai les méninges qui me balancent direct un préavis de grève avec une liste de revendications longue comme un dimanche de novembre et elles me sortent leurs pancartes: “une seule solution, la procrastination”. J’ai aussi besoin d’alterner les lieux, de ne pas me sentir enfermée entre 4 murs, fussent-ils ceux de l’espace de co-working le plus beau, le plus fun et le plus décontracté. Pour tout vous dire, j’ai une liste longue comme le bras de conditions optimales et je navigue avec elles en fonction du besoin de l’instant.
Je suis prête à parier un itinéraire fluide et décontracté contre cocotte-minute que vous êtes plus souples et moins sourcilleux que moi, mais il n’en reste pas moins que vous avez droit à vos environnements favorables autant que moi!
En termes d’horaires, de lieux, d’organisation, quels environnements favorisent votre réflexion et votre créativité?
En termes de supports: papier/crayons, bloc-note, dictaphone, ordinateur, dossiers, mind-map, notes linéaires, qu’est-ce qui vous convient le mieux?
Et pour le définir au mieux, tien de tel que d’expérimenter en mode triplette du coaching:
Bonne route!
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