Puisque la reconversion est encore souvent étiquetée “à haut risques” par ici ou encore “un pari risqué” là, je vous propose un tour d’horizon des moyens infaillibles de la foirer totalement, histoire de donner raison, l’espace d’un instant, aux frileux, aux soumis et à la presse. Car en effet, une reconversion mal ficelée peut vite calencher. Mais au fond, comme la plupart des projets! Alors pour en finir avec la peur de changer de métier, voyons voir comment le rater dans les grandes largeurs^^
Définir la reconversion ratée
Il n’existe pas de statistiques sur les reconversion réussies et les reconversions ratées. On imagine cependant qu’effectivement, nombre de reconversions ne donnent pas la satisfaction espérée. Mais au final, c’est quoi, une reconversion ratée? Car la décision mûrement réfléchie de renoncer à une reconversion n’est pas un échec, bien au contraire, c’est même un moyen sûr de s’éviter le mur. Quand on se rend compte, après enquête, que le métier qui nous titillait n’est pas fait pour nous, on en est encore à la phase de réflexion, aucun risque n’a été pris, et on peut remiser l’idée sans aucun regret. C’est donc même plutôt un soulagement pour le candidat au changement de métier.
Une reconversion ratée, c’est plutôt un changement de métier qui n’aboutit pas: ne débouche pas sur une embauche, n’est pas le Nirvana espéré, voire ne donne rien, comme cet exemple de Bruno, qui a découvert après avoir entamé une formation de plombier que ce milieu-là n’était pas pour lui: “Il m’a manqué une personne honnête qui me dise suffisamment tôt : ce métier de plombier n’est pas fait pour vous, passez votre chemin” dit-il. Une personne honnête, ou les outils pour déterminer par lui-même la pertinence de son projet aurait pu lui éviter cette sinistre déconvenue.
Cet exemple est parlant car il montre que le plantage n’est pas une fatalité, il est la conséquence d’un projet mal ficelé, dont certaines facettes n’ont pas été explorées, ou bien à la va-vite, d’une carence d’information. Et ça, on peut y remédier en amont^^
12 moyens infaillibles de rater son changement de carrière
Voici donc un florilège des façons de s’assurer que sa reconversion a davantage de chances de finir en capotage cafardeux dont on peine à se remettre… ainsi que les moyens d’y remédier, histoire que vous puissiez mener une reconversion zen et dynamique à la fois!
1- La pression de l’urgence ou du projet unique
Se lancer dans l’exploration d’un projet unique dont on attend tout, sans avoir de parachute sous forme de plan B, de moyen de retomber sur ses pieds, au cas où le projet s’avère une fausse bonne idée. C’est une façon imparable de prendre le risque de s’écraser au sol, voire de sombrer, au cas où le renoncement à la reconversion s’avère une voie plus adaptée à votre situation.
Démissionner trop vite de son ancien poste, ou inversement ne pas voir les signes du burnout qui s’amoncellent, attendre les derniers mois de droit au chômage pour réfléchir à une voie de reconversion, voilà plein de techniques pour se mettre une pression inhibante qui nuit à la réflexion en générant des pensées envahissantes et contre-productives du type “il faut que je trouve, et vite”. Et ne laisse pas beaucoup de place à l’inspiration et à la créativité. La reconversion dernier train, en quelque sorte.
Inversement: s’autoriser la réflexion dès que le désir de reconversion se manifeste en se rappelant que la réflexion n’est que ce qu’elle est, elle n’est pas le grand saut dans l’inconnu. Avoir un plan B solide sous la main en cas de renoncement nécessaire à un projet qui nous tenait à cœur. Tout cela vous fait courir le risque de fournir à votre reconversion un cadre serein plus propice à sa réalisation.
- Transition de carrière: la réflexion n’est pas une prise de risque
- Objectifs: la solution de repli
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2- Une reconversion trop opérationnelle
Se convaincre que dans une transition professionnelle, tout ce qui compte c’est le projet, le projet, le projet. Et oublier qu’il y a une personne derrière, avec ses envies, ses besoins, son rythme, ses sentiments, ses freins, ses procrastinations etc. Personne qui se retrouve à le porter, ce projet, lourd fardeau sur ses jolies épaules, au lieu d’être portée par lui.
Parce que c’est quand même un peu long et compliqué, s’assurer que la reconversion se limite à être une marche forcée de démarches dénuées d’émotion, de récupération ou de réflexion sur soi est une façon particulièrement efficace de vous anémier le moral et l’énergie. Et de vous retrouver en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire épuisé sur le bord du chemin, à avoir jeté l’éponge.
De ce point de vue, le coaching à la va-vite qui consiste à se jeter sur des “bon alors tu fais ça pour quand?” dès lors qu’une piste de mise en action pointe le bout de son nez n’aide pas;)
Prendre le temps de s’intéresser à soi-même, de (re)faire connaissance avec soi, de lever des freins, de comprendre ses propres entraves, de s’en libérer, d’explorer des dimensions plus personnelles (comme les besoins) plus spirituelles (comme les valeurs, le sens, la mission) de traiter chaque étape à son rythme, de construire sa grange à vitamines mentales, histoire de devenir endurant et de maintenir l’énergie… Tout cela, c’est accepter la dimension sentimentale et émotionnelle de la reconversion et risquer de l’ancrer dans une identité professionnelle homogène et porteuse.
3- Le désir de reconversion express/paresseuse
Les exigences d’immédiateté et l’urgence dans laquelle nous vivons nous pousse à tout vouloir de préférence pour hier et la reconversion n’y échappe pas et prend deux formes:
- Vouloir une identification express d’une voie de reconversion. Le job qui vous colle à la peau en trois coups de cuillère à pot. Si seulement c’était vrai;)
- Vouloir une option directement définitive, qui soit “la bonne” sans avoir à y mettre trop d’huile de coude ou de jus de citron.
Ces deux demandes sont formidables en termes d’échec annoncé: elles mettent une pression énorme qui entrave et biaise la réflexion. Elles laissent le soin aux autres de décider pour eux. Elles se laissent aveugler par les promesses de trouver le job de ses rêves en une demi-poignée de séances qui vont en réalité faire émerger des pistes paravents, c’est à dire qui répondent à une partie des besoins, pas à tous et donc ont fort peu de chances de déboucher sur une vraie reconversion. La reconversion tronquée vite abrégée;)
Le temps de la réflexion et de l’exploration des pistes sont longs et exigeants et demandent de se confronter à soi-même d’une part et de mener de nombreuses actions d’autre part. Bref, c’est des méninges et de la sueur et accepter de prendre son temps, c’est risquer d’envisager le projet sous tous ses angles. Nous en reparlerons.
4- S’imaginer que changer de métier est une solution miracle à vos problèmes
Personnellement, je l’aime bien, celui-là. Croire dur comme fer que vos difficultés relationnelles sont liées à votre patron-qu’est-un-con (pas du tout à vous-même, qui êtes une blanche colombe) et que la reconversion vous permettra de vous débarrasser une fois pour toutes des abrutis dans votre vie, d’obtenir enfin une reconnaissance tant espérée ou encore qu’elle vous donnera confiance en vous: voilà une illusion meu-meu qui va vite transformer votre nouvelle vie en bis repetita de l’ancienne.
La liste est longue des problèmes qu’on peut s’imaginer résoudre par un changement de métier et c’est une illusion merveilleuse, car si vous omettez judicieusement de traiter lesdits problèmes en amont, vous vous contentez d’emmener le problème avec vous et vous pouvez être certain(e) qu’il reviendra vous hanter tôt ou tard. L’exemple classique de la personne qui manquait d’affirmation face à son chef et qui manquera d’affirmation face à ses clients… et finira par se faire persécuter par eux.
Identifier, dans tout ce qui a posé problème dans la vie passée, votre propre part de responsabilité, avec bienveillance et sans complaisance, pour en tirer des enseignements et développer les compétences, relationnelles ou autres, qui vont permettre d’y remédier. Voilà qui comporte un risque terrible: celui de se préparer une vie professionnelle deux fois plus agréable.
- Reconversion professionnelle: vous avez demandé la Lune… ne quittez pas…
- Déterminer s’il est temps de changer de métier
5- Le choix d’une reconversion “raisonnée-raisonnable”
De préférence dans un domaine qui recrute, un “secteur porteur” mais pour lequel vous n’avez que peu de goût, voire pas du tout. Dans lequel vous allez pouvoir vous appuyer sur des compétences avérées, développées au cours d’une vie professionnelle qui vous a laissé exsangue. Des compétences dont vous avez fait le tour et qui vous enthousiasment autant qu’un été pluvieux mais qu’importe, puisque c’est un choix pragmatique et raisonnable, c’est forcément un choix sûr.
Cette reconversion raisonnable et réfléchie a le merveilleux pouvoir de vous faire croire qu’elle sera plus facile à mener au bout, que votre employabilité n’en sera que plus forte. En réalité, le défaut de motivation et d’enthousiasme ne manquera pas de laisser les recruteurs de marbre devant une candidature en demi-teinte. La reconversion soufflé qui fait un four.
Laissez votre motivation, vos valeurs, vos goûts, ce qui a du sens pour vous s’exprimer dans le choix d’une voie de reconversion, même totalement rock’n’roll. Et les associer à vos talents naturels et ressources internes pour faire vivre votre projet. Vous risquez alors d’être convaincant lors des entretiens d’embauche ou face à vos partenaires ou clients.
- Les reconversions raisonnées-raisonnables, source d’échec
- La reconversion professionnelle: une affaire de tripes!
6- Réduire le champ
Se laisser dicter des pistes de reconversion par des tests de type “pour quel métier êtes-vous fait” ou des tests de personnalité est un moyen très sûr de ne pas aller au bout d’une reconversion, ou même de ne pas y mettre les pieds du tout, en particulier lorsque vous n’avez pas d’idée du métier dans lequel vous voulez vous reconvertir.
Car les résultats se basent sur des tendances, pas des vérités universelles, qui écartent soigneusement votre singulière unicité pour vous ranger dans des cases bien proprettes et bien délimitées. D’autre part, manquent là-dedans les métiers émergents et les métiers de demain. Autant de moyens de limiter le champ des possibles: la reconversion par le petit bout de la lorgnette, en somme.
Ajoutez à cela de fortes attentes de réponse clé en main, la remise de vos envies, idées et aspirations dans votre poche avec votre mouchoir par dessus, et le tour est joué. Il y a alors deux issues possibles: la déception face à l’absence de réponse réjouissante ou se jeter bille en tête dans un projet qui n’est pas le vôtre. Et hop! Voilà une reconversion qui n’ira pas bien loin.
Partir en exploration du boulot idéal à vos yeux, plutôt que de vous baser uniquement sur le passé. Ouvrir le champ, explorer toutes les pistes, même les plus farfelues, s’autoriser la découverte, l’imagination. Vous risquez alors à sortir des eaux troubles des idées reçues et d’élaborer une vision claire de ce qui est fait pour vous.
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- Explorer les métiers et secteurs d’activité
- Chronique d’une reconversion annoncée: les métiers de demain
7- Le projet qui ignore les besoins
Celui qui ne prend pas en compte vos besoins personnels et professionnels est un must dans le foirage d’une reconversion. Il paraît solide, “réaliste”, un vrai projet comme les aiment les consultants en outplacement. Seulement voilà, vos besoins à vous, parce qu’ils compliquent l’affaire, ont été au mieux survolés, au pire soigneusement soigneusement ignorés. Ces besoins ignorés déclenchent de la frustration, de l’anxiété, du découragement face à un projet qui ne vous correspond qu’en surface et vous vous retrouvez à hésiter, à tergiverser, à douter, à procrastiner. La reconversion qui n’en finit jamais…
Comme cet ingénieur commercial fasciné par la création d’entreprise à qui il a été dit qu’il était fait pour ça et qui n’a jamais réussi à franchir le pas. Forcément: son besoin de sécurité financière était peu compatible avec les revenus pas toujours régulier d’un consultant. Et il n’avait pas été décelé.
Explorer les besoins et les préférences en détail et les prendre en compte comme critères de mise en oeuvre d’un projet de reconversion est indispensable. En termes d’environnement de travail, conditions, horaires, transports, déplacements, lieux, tâches, aptitudes, talents naturels, compétences, revenus, reconnaissance, appartenance, accomplissement, convictions, valeurs (motrices), sens, mission etc. C’est une étape longue, minutieuse, qui garantit que la piste de reconversion reconnue sera réellement vecteur de satisfaction et de plaisir au travail.
8- Foncer bille en tête en idéalisant le métier
Se lancer tête baissée dans un projet ou dans une formation pour un métier dont, au fond, vous ignorez le quotidien réel, le milieu, les codes, mais que vous imaginez merveilleux parce qu’il titille vos aspirations, voilà une tactique efficace pour prendre une impasse pour un itinéraire bis. En vertu du principe que les déceptions sont directement proportionnelles aux attentes, c’est un moyen idéal de finir contre un mur. Ainsi le syndrome de la chambre d’hôte, ce rêve d’une vie paisible dans un décor de carte postale, à recevoir des clients ébahis par toute la beauté que vous leur proposez… et qui se révèle être un job de femme de ménage et d’homme à tout faire (ou l’inverse) pour des clients incroyablement râleurs et exigeants.
Faire une enquête métier minutieuse. Tout ce qui peut vous donner une idée précise du quotidien et des conditions d’exercice d’un métier, de ces exigences et de ses contraintes Le risque est grand d’avoir une idée précise de là où vous mettez les pieds, de trouver les moyens d’adapter le métier à vous, de prendre des décisions en toute connaissance de cause et de ne pas les regretter.
9- Se jeter dans la création d’entreprise
Se jeter dans la création d’entreprise est dans l’air du temps: parce qu’on nous annonce la mort du CDI et le “demain, tous entrepreneurs”, parce qu’on nous fait croire que c’est ça, la liberté et parce que ça arrange bien les entreprises et Pôle Emploi. Etre entrepreneur peut être formidable, je ne vais pas vous dire le contraire, je fais partie des indépendants heureux. Mais se convaincre sans plus y réfléchir que devenir votre propre patron est la panacée et vous précipiter pour faire immatriculer votre petite entreprise toute neuve vous garantit de voir votre rêve d’indépendance virer au cauchemar.
Dans le cadre d’un changement de métier, devenir entrepreneur est l’option la plus complexe parce qu’elle ajoute une dimension non négligeable au projet. Au delà de la formation, commune à toutes les reconversions, il y a toute la question de la vision, de la stratégie d’entreprise, des produits et de leur commercialisation qui se pose. Autant d’aspects qui se mûrissent et sont susceptibles de générer des tas de stratégies d’échec s’ils sont négligés.
Prendre le temps d’y répondre, de faire des simulations, d’étudier de près fournisseurs, locaux, chaîne de création de valeur, tarifs, marketing, posture entrepreneuriale etc. c’est prendre le risque de créer une entreprise viable et pérenne.
10- Le manque de confiance en soi
Celui-ci vole la vedette à tous les autres. Ce manque de confiance en soi, et donc en son projet, qui se traduit par des sentiments d’illégitimité et de la dévalorisation, qui pousse à prendre des demi-décisions, à manquer d’audace, de capacité à prendre des risques, d’assurance ( et donc de conviction) dans les interactions avec les partenaires, employeurs ou clients éventuels. Ou encore à trop écouter les avis de ceux qui vous veulent du bien et surtout qui ne se veulent pas de mal. A laisser les héritages familiaux ou autres circoncire le projet. Qui va aussi favoriser le doute, le découragement, l’essoufflement, le manque d’endurance face à un projet de longue haleine et potentiellement semé d’embûches. C’est un moyen parfait pour avorter une reconversion avant même sa réalisation.
Travailler la confiance en soi et l’estime de soi en même temps que la réflexion sur le projet, histoire de construire une posture relationnelle forte. Se réconcilier à son parcours, retricotter la logique d’une carrière décousue, capitaliser sur cette expérience pour se faire valoir dans un métier tout autre. La confiance rend convaincu (de sa légitimité) et convaincant aide à faire face aux doutes et aux difficultés, à les résoudre, à élaborer des stratégies pour faire vivre son projet. Une confiance en soi et une posture assurée, c’est le risque d’être en mesure de faire face aux difficultés, de rebondir, de dépasser les écueils et de réussir son projet.
11- Se perdre en conjectures sur le réalisme d’un projet
Se poser sans relâche la question “mon projet est-il réaliste / réalisable” et mieux: la poser à son entourage. Vos chances de trouver des fâcheux et des frileux est optimale, et ils auront tous des tombereaux d’arguments à vous fournir pour vous prouver que non, ça n’est pas réaliste, que c’est même ridicule, qu’il ne faut pas lâcher la proie pour l’ombre etc. Vecteur ultra performant de découragement précoce, rien de tel pour abréger le projet vite fait.
Réfléchir en termes de ressources (internes, comme vos aptitudes et votre motivation, ou externes, comme vos moyens financiers, les personnes dont vous vous entourez) et de stratégies à mettre en oeuvre pour faire vivre votre projet. Si Michel et Augustin s’étaient perdus en conjectures sur le réalisme d’un projet qui visait à grignoter une part de marché à l’agro-alimentaire, ils auraient discrètement rangé leur projet dans le carton à fausses bonnes idées. Au lieu de cela, ils ont utilisé leur énergie à développer des trésors d’imagination pour donner corps à leur idée. Réfléchir en termes de solutions à mettre en oeuvre plutôt que de réalisme, c’est prendre le risque d’en trouver, des solutions.
12- Se convaincre que c’est une question de chance
Celui-ci est très pratique: si vous ratez votre reconversion, c’est la faute à pas de chance. Et pour la réussir, il faut un peu de bol. Remettre les clés de l’atteinte de ses objectifs à une entité immatérielle et insaisissable, c’est comme remettre les clés de la voiture à un ectoplasme: ça ne vous mènera pas bien loin. La reconversion loterie, ça donne moyennement envie.
Inversement: prendre conscience que la reconversion est entre nos mains, qu’ils nous revient d’en préparer tous les aspects, de définir les étapes, les actions à mener, les besoins à prendre en compte, les dimensions à inclure etc, bref, prendre ses responsabilité c’est risquer d’être aux commandes de la réussite.
Au final, comme pour n’importe quel enjeu d’envergure aux répercussions majeurs, la reconversion professionnelle nécessite avant tout de faire l’objet d’une transformation: depuis le fantasme de vie meilleure en projet concret et construit. Tout ce qui le maintient, pour tout ou partie, dans le premier, c’est en faire une entreprise risquée. Tout ce qui l’inscrit dans le second, c’est prendre le risque d’y arriver.
Aller plus loin
Vous songez à une reconversion professionnelle? Vous êtes en train de changer de métier? Pensez au coaching. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual
Très bon article comme toujours…de bonnes idées exprimées dans un langage fluide et de bon sens….
P.S.: Pour être parfait il faudrait changer dans le titre 10 par 12
Merci Pascal, j’ai un problème avec les chiffres^^
Au passage, je suis ravie de vous croiser, je croyais que Penser et non panser ne publiait plus!
Bonjour,
J’ai trouvé votre article complet, une analyse très pertinente, des conseils de bon sens, je vous en remercie. C’est assez rare pour le commenter !
Merci beaucoup, je suis touchée:)
Merci pour cet article qui résume exactement ce qu’il s’est passé pour moi!
Je rajouterai simplement qu’une reconversion ratée est une reconversion en cours, qui se refait une beauté!!
Oh, comme c’est joliment dit! Je vous souhaite une belle remise en beauté alors;)
Vous oubliez de mentionner que les futurs employeurs vous renvoient très souvent à votre ancien métier et qu’après dix années d’expérience professionnelle, voire plus, on peut encore être considéré comme un stagiaire débutant (avec le salaire qui va avec pour une première embauche en CDD, par exemple). Tout ne vient pas que de nous, mais aussi du regard des autres.
C’est tout à fait exact et si j’ai choisi de ne pas le mentionner, c’est parce qu’on peut agir sur ce qui vient de nous, mais on ne contrôle pas ce qui vient des autres. Du coup c’est une autre sujet que celui de ce billet;)
Partout on lit des reconversions merveilleuses (surtout dans l’artisanat). Moi je me suis reconvertie dans le journalisme, ça m’a coûté 10 000€ de ma poche et aujourd’hui je n’ai pas de travail (juste quelques piges) alors que j’écris très bien selon mon employeur et mes collègues.
Ayant pris une voie initiale commerce puis enseignement (avec 1 burn-out dans chaque métier), c’était le dernier virage pour recoller à mon potentiel d’écriture. Sauf que voilà, les places peu nombreuses sont très chères, souvent à Paris (où je n’irai pas) et pour les jeunes “digital native”. Espérer retrouver un job de salarié après 45 ans, c’est presque mission impossible, puisqu’on vous taxe de senior alors qu’il vous reste 20 ans à bosser !
Donc pour moi, c’est l’échec. Il me reste 2 mois d’ARE puis il va falloir accepter n’importe quel job alimentaire sous qualifié et sous payé…et encore je serai en concurrence avec des plus jeunes et plus expérimentés…
Voilà, avant de démissionner de mon CDI, j’avais pris une coach, refait 1 bilan de compétences, fait des enquêtes métier (mais impossible de décrocher des stages d’immersion), et aujourd’hui, idem, à mon âge aucune entreprise/collectivité ne veut me prendre en stage découverte dans la communication (pour élargir mon choix initial alors que ce n’est pas ce qui m’intéresse).
J’en suis même à regarder à nouveau la vente, l’enseignement, càd un retour en arrière…ce qui n’est jamais bon.
Pour moi, même si je ne regrette pas mon ancien job, le nouveau est clairement une impasse, je n’ai plus la même mobilité qu’à 25 ou 35 ans, j’ai un crédit immobilier et un chéri (qui a patienté à 800km lors de ma formation…).
Voilà, la reconversion c’est aussi le MUR, et j’aimerais bien voir plus de témoignages dans ce sens, car bien peu avouent leur échec.
Même si j’ai acquis de nouvelles compétences, même si tout le monde me trouvait “courageuse”, in fine, je ne suis pas récompensée de mon investissement. Le monde du salariat me fatigue, je n’ai plus envie alors qu’il me reste 20 ans minimum à devoir gagner ma vie …
Merci pour votre témoignage, car oui, la reconversion ce n’est pas toujours un monde merveilleux. Effectivement, bien peu parlent des échecs de reconversion, parce que la mode est au conte de fée professionnel.
L’enquête métier telle qu’elle est proposée, en particulier dans les bilans de compétences, est souvent trop rapide et tronquée pour prendre la mesure de la réalité d’un secteur d’activité (l’enquête telle que je la décris dans une série de billets sur ce site n’est qu’une partie du travail effectué par mes clients) et donc des chances de parvenir à y réussir comme on le souhaite. Mais même lorsque les démarches d’information en amont ont été menées scrupuleusement et intégrées dans l’élaboration du projet, il arrive que certaines reconversions tournent mal pour tout un tas de raisons. Je vous souhaite de parvenir à rebondir rapidement (je compte publier sur ce sujet prochainement)