D’Ulysse à Bayard, il n’y aurait qu’un pas? Je ne sais pas, mais je le franchis d’un bond de joie, parce que c’est avec un immense plaisir que je vous parle enfin de Sans peur et sans reproche, ou comment mettre l’élégance relationnelle au service du plaisir de travailler (ensemble). Teaser.
Au boulot, tout autant que dans nos vies personnelles, le bonheur, c’est les autres et l’enfer aussi. Parce que nous avons énormément, fondamentalement besoin de relations agréables et nourrissantes, dès que celles-ci sont pourries, c’est tout notre bien-être qui en pâtit. Et justement, les relations professionnelles ne sont pas au mieux de leur forme.
D’ailleurs, à une époque où même le très sérieux Les Echos tire des leçons managériales de Game of Thrones, on pourrait croire que la vie de boulot est parfaitement médiévale. Ou a minima qu’elle nécessite une personnalité sortie tout droit de l’heroic fantasy. Mais peut-être qu’on nous ment, qu’on nous spolie et qu’au fond, le Moyen-âge était, à bien des égards, une époque tout à fait civilisée. Prenons l’exemple de la chevalerie, pour qui certaines valeurs relationnelles étaient au cœur de la vie professionnelle : générosité, comportement élégant, exemplarité, fierté, humilité, justice, honneur, loyauté etc. Un véritable art de vivre qui ne les a jamais empêchés d’être vaillants, courageux ou efficaces.
J’aime bien l’image du chevalier parce que dans notre imaginaire, il traverse les âges sans perdre une plume de son panache : de Bayard à Ned Stark ou Brienne de Tarth, en passant par Arthur, Perceval ou plus récemment Aragorn ou les Jedi. Quelle que soit la forme qu’il prend et bien au delà du combat et de l’armure, il reste un héros imparfait empreint d’humanité, défenseur loyal des causes qu’il a embrassé et tant qu’il le peut, exemplaire de la noblesse d’âme au cœur du code de la chevalerie. Et puis j’aime bien l’image du chevalier champion (au sens médiéval de promoteur) de l’élégance relationnelle, pourfendeur des jeux de pouvoir et de la toxicité, parce qu’on ne pourra pas tenter de le passer à la masse d’arme en le traitant de bisounours patenté, camouflet suprême dans la sémantique des pleutres du management moderne.*
J’aime bien l’idée de l’élégance relationnelle parce qu’elle n’a pas d’âge. Comme disait le poète, “jeune con de la dernière averse, vieux con des neiges d’antan, quand on est con, on est con” et inversement, on peut se comporter avec panache à tout moment de la vie.
J’aime bien l’idée de l’élégance relationnelle parce qu’elle n’a pas de sexe. Elle ne se décline pas en version genrée, perpétuant ainsi le sexisme contre lequel elle croirait lutter. Elle se conjugue à l’être humain, en fonction de sa personnalité plutôt que soumise à des généralisations de genre.
J’aime bien l’idée de l’élégance relationnelle parce qu’elle n’a pas de norme: chacun réussit à sa manière dans ses relations, en fonction de ses penchants, de ses traits de caractères et de ses qualités personnelles plutôt que selon des règles strictes, canons d’une nouvelle morale relationnelle à laquelle il y aurait devoir de se conformer. (La loyauté version Stark et version Lannister n’est pas exactement la même;)
J’aime bien l’idée de l’élégance relationnelle parce qu’elle n’a pas de frontière: elle s’applique à tous par défaut (en commençant par soi-même) et fait confiance a priori, puisqu’elle est “sans peur et sans reproche” et donc ne craint pas la relation ou les écueils qui pourraient subvenir, qu’elle n’hésitera pas à traiter au fur et à mesure.
Bien entendu, loin de moi l’idée de vous exhorter à appliquer un code d’un autre âge, il ne s’agit pas de trouver dans l’esprit chevaleresque des enseignements à reproduire scrupuleusement. Je vous invite surtout à nous amuser d’une métaphore qui a 1- de la gueule et 2- le mérite de nous pousser à développer les qualités relationnelles qui ne sont pas uniquement au cœur de l’employabilité de demain. Elles sont aussi et surtout le moyen de renouer, au-delà de l’obligation de tout-collaboratif, avec les limites qu’on lui connaît (voir ici ou là), avec le plaisir de travailler ensemble. Qui n’exclut d’ailleurs ni les inimitiés, ni les conflits, mais permet le désaccord élégant et laisse la place à l’entraide, à la bonté, à la générosité, à la chaleur humaine. Parce qu’une âme chevaleresque, c’est mieux qu’un comportement cavalier!
Et puisque je vous parle de Game of Thrones, je vous la fait à la mode HBO. Je vous avais promis le début de la saison 1 pour aujourd’hui, mais pour tout un tas de raisons, je n’ai pas fini de peaufiné le billet que je voulais diffuser. Alors ceci est un teaser. Dans les épisodes suivants, vous verrez :
- Sans peur et sans reproche – origins ou comment le concept est né d’une mésentente tenace mais élégante, qui nous éclaire sur les questions de compatibilité professionnelle
- Sans peur et sans reproche – The myth : Du chevalier lambda comme emblème du salarié moderne (si, si)
- Les principes de l’élégance relationnelle
- Le programme tout nouveau d’Ithaque, judicieusement intitulé « Sans peur et sans reproche »
- Quelques petites autres choses.
A très vite!
Prenez soin de vous… et les uns des autres;)
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Aller plus loin
Vous voulez construite entretenir une posture relationnelle élégante et affirmée, favorable au plaisir de travailler ensemble, dans votre environnement professionnel tel qu’il est? Le programme Sans peur et sans reproche, 100% élaboré par Ithaque est fait pour vous. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual.