L’une des craintes fréquentes des candidats à la reconversion est la « mauvaise décision », se lancer bille en tête dans un projet qui, en réalité, n’est pas une bonne idée. Alors, lorsqu’une idée émerge, faut-il attendre d’être sûr que c’en est une bonne avant de l’explorer plus avant, ou le contraire ? Une histoire de charrue et de bœufs que je vous propose de décortiquer;)
En lecture ou en podcast:
Reconversion : une histoire de bœufs et de charrue
Je pourrais vous concocter un story-telling alambiqué, teinté d’un suspense de malade, mais je vais faire simple et droit au but :
Attendre d’être sûr(e) de son idée sans explorer,
c’est laisser les bœufs au pré et regarder la charrue en espérant qu’elle bouge toute seule !
Il arrive souvent, lors des accompagnements, que des clients freinent à l’idée d’explorer une idée de reconversion possible, parce qu’ils se disent qu’il vaut mieux être sûr(e) qu’il s’agit là d’une piste sérieuse avant d’y consacrer du temps. Et on ne va pas le leur reprocher : dans la plupart des publications, l’enquête métier est proposée à l’issue de la réflexion, pour valider la piste, comme dernière étape avant la réalisation du projet. Voilà qui n’aide pas. D’ailleurs, décortiquer la reconversion en « étapes » est déjà une aberration, mais c’est un autre sujet !
Revenons donc à nos moutons, ceux de l’exploration : il est difficile de se projeter dans ce qu’on ne connaît pas et il est encore plus difficile de décider si c’est une option valable quand on nage dans le flou de la méconnaissance d’un secteur d’activité ou d’un métier.
– Comment puis-je savoir si l’enseignement ou la formation sont est fait pour moi si ce que j’en sais se limite à mes souvenir de mes profs de lycée ?
– Comment puis-je savoir si je peux vivre de mon idée d’entreprendre si je n’ai pas exploré ce que ça signifie, en termes de facturation, de clientèle potentielle et nécessaire etc. ?
– Comment savoir si c’est une bonne idée pour moi d’ouvrir une épicerie fine si je ne connais rien à la gestion d’un commerce ?
D’autant que la plupart du temps, nous voyons les métiers que nous connaissons peu (c’est-à-dire grosso modo tous ceux que nous n’exerçons pas) par le petit bout de la lorgnette et au prisme de l’idée que nous nous en faisons, qui peut nous pousser à :
– Idéaliser le métier, perçu comme par nature merveilleux et répondant à toutes nos attentes. Voir:
– Rejeter un métier trop vite, comme par exemple l’artisanat sous prétexte qu’on ne va quand même pas devenir arpette à 40 ans, sans explorer et donc sans se rendre compte qu’il existe d’autres options.
S’atteler à l’exploration
C’est donc l’inverse : seule l’exploration tous azimuts d’un métier qui nous intéresse peut nous amener à prendre une décision éclairée, y compris renoncer, si les informations que vous collectez vous indiquent que ce n’est pas une voie pour vous.
Le Godot de la vie professionnelle ne vient pas plus que son alter ego de la vie personnelle, alors plutôt que d’attendre le déclic assis sur le bord du chemin, sortez les bœufs et la charrue, attelez-vous à l’exploration et allez chercher vos réponses.
Explorez, expérimentez, renseignez-vous, rencontrez des gens, faites une initiation, assistez à un événement, faites une enquête métier, une immersion, devenez suffisamment connaisseur du métier et/ou du secteur pour pouvoir vous orienter !
Les multiples bénéfices de l’exploration
Explorer tous azimuts, voilà qui peut au premier abord ressembler davantage à un dur labeur qu’à une promenade de santé, mais il y a de nombreux bénéfices à collecter de l’information et apprendre de nombreuses choses sur un métier et/ou un secteur d’activité.
Trop d’idées de reconversion restent dans les cartons poussiéreux de nos aspirations, faute de savoir comment les explorer, de savoir comment elles peuvent être concrétisées ou pas. Et ce n’est pas du renoncement en connaissance de cause qui nourrit l’estime de soi, c’est un abandon amer qui génère des regrets et piétine l’estime de soi. Inversement, explorer est une façon de débroussailler et de préparer le terrain où vont germer les graines de votre projet, quel qu’il soit:
- 10 bonnes raisons d’explorer le désir de reconversion
- C’est aussi et surtout une façon d’évaluer la pertinence et la faisabilité
- Et pouvoir répondre aux trois questions pour réussir sa reconversion
Et si vous ne trouvez pas vos réponses:
- Il sera toujours temps de renoncer, mais cette fois-ci en connaissance de cause et de vous orienter vers un autre projet
- D’opter pour un plan B comme, par exemple, le job crafting pour gagner en plaisir de travailler.
Voir aussi
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Aller plus loin
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