Où je vous propose une balade paisible dans les contrées apaisées de la tendresse humaine. Parce que la douceur, l’affection, les câlins, l’attendrissement sont de jolies facettes de la bonté et de la bienveillance et parce que cette caresse à la chaleur bienfaisante, nous en avons un besoin infini, tout au long de nos vies.
L’Homme est fait pour la tendresse
Souvenons-nous des reproches que Lady Macbeth faisait à son mari “trop plein du lait de la tendresse humaine pour prendre le chemin le plus court”, alors qu’elle-même se voulait “du fiel plein les mamelles”, histoire de le pousser vite fait bien fait à étriper tout le monde pour s’emparer du trône. Et ledit mari, pourtant si désireux de poursuivre ses aspirations avec noblesse d’âme, de finir par céder aux injonctions de l’ambition de sa femme, jusqu’au chaos écossais que l’on sait.
Aujourd’hui, il y a fort à parier qu’elle lui ramonerait les trompes d’Eustaches à coups de “on n’est pas au pays de Bisounours” pour obtenir un résultat similaire: signe des temps, si les références ont changé, la bêtise aveugle de l’individualisme sans scrupule, de l’intérêt personnel qui se croit courage et de ses conséquences est restée la même…
De remords en tourments, de dénouement malheureux en drame planétaire, ce que l’Histoire nous raconte, bien au delà de la pièce de théâtre dont on tait le nom, c’est que l’absence de tendresse humaine mène à la folie et à la tragédie, que l’Homme n’est pas fait pour un monde sans tendresse, que seuls les pleutres en sont incapables et que, pour reprendre Victor Hugo, “Il n’y a que la tendresse qui puisse égaler le respect.”
Et s’il était temps de remettre de la tendresse dans le regard que nous posons sur nos proches, nos contemporains et les bipèdes en général? Parce que le nectar de la bonté et de l’élégance relationnelle nous nourrissent bien mieux que la méfiance ou le jugement? Particulièrement dans notre monde où, pour plagier Pierre Perret, l’amour nous semble parfois avoir mis les bouts?
Balade au pays de la tendresse humaine
Je vous ai déjà parlé des 3 minutes à méditer de Christophe André sur France Culture, ces petites bulles qui sont autant une jolie introduction à la méditation qu’une invitation à la réflexion, sur nous-mêmes, notre rapport à nous-mêmes, aux autres, au monde qui nous entoure et à la façon dont nous voulons y agir et interagir avec lui.
C’est particulièrement le cas de celle-ci parmi d’autres, Regarder les humains avec tendresse, un concentré de vitamines mentales paisibles, en toute quiétude, une balade tendre, pleine d’affection sensible pour les êtres vulnérables que nous sommes, mais sans aucune naïveté: la bonté qui transpire ici est de ces aptitudes à la fraternité qui sauveront la monde…
Je vous invite à l’écouter, tant la voix paisible et la diction attendrie de Christophe André donnent envie de le suivre sur le chemin de la tendresse envers le genre humain… et pour ceux qui préfèrent lire, je vous ai mis une transcription
Regarder les humains avec tendresse
“Les humains sont des êtres de lien et d’amour, lorsque le petit humain vient au monde, il est inachevé, il est une larve ; notre espèce se reproduit ainsi, par néoténie. Puis, la petite larve deviendra un enfant autonome et débrouillard si elle reçoit de l’amour…
Et l’amour reste ainsi dans notre mémoire un besoin permanent et vital et le plus beau don que l’on puisse faire ou recevoir. Nous pouvons éprouver de la tendresse pour presque tous les humains. Je dis presque pour ne pas nous compliquer la tâche : laissons aux sains et aux sages le soin d’aimer les assassins, les violents, les méchants. Contentons-nous d’aimer l’humanité ordinaire, dont nous faisons partie, tantôt adorable, tantôt détestable. La méditation peut nous y aider et voici comment:
Asseyez-vous dans un lieu où passent des humains: une place, une rue, une plage.
Reliez-vous à cet instant, à votre expérience de cet instant, à tout ce qui se passe en vous et autour de vous, tranquillement, sans vous attacher à autre chose qu’à la qualité de votre présence ici et maintenant.
Observez vos frères et sœurs en humanité, de tous âges et de toutes apparences, de toutes appartenances, qui passent sous vos yeux.
Voyez comment votre esprit tend tout de suite à les juger. Ceux qui vous semblent beaux… et les moches. Ceux qui vous semblent sympathiques… et les autres. Laissez filer ces jugements, laissez-les vivre leur vie, ne les combattez pas, ne les alimentez pas. Passez doucement à autre chose, à ceci par exemple: tous ces humains qui vont et viennent ont souffert. Comme l’écrit le poète Christian Bobin :
Tous ces humains ont pleuré, ont connu le malheur, les trahisons, les abandons. Parmi les plus âgés, beaucoup sont malades, ont vu mourir des proches… Tous vont mourir un jour, peut-être prochain, tous vont pleurer, trembler quand il vont le comprendre, comme vous, comme moi, comme nous tous. Même les agaçants, même les vantards, même les bruyants. Tous ne sont que de petites choses fragiles mortelles, tous méritent notre tendresse et notre compassion. Puissent-ils être protégés de la souffrance, être aussi heureux que possible lors de leur séjour sur cette Terre. Puissent-ils rendre heureux le plus d’humains possible tout autour d’eux.
Nous pouvons être déçus, agacés, agressés par les autres humains, mais nous pouvons aussi toujours commencer par les aimer sans naïveté, avec sincérité. Toujours commencer par les aimer, puis voir ce que cela donne car la fraternité est le meilleur de tous les chemins qui mènent à autrui.”
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Aller plus loin
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Un article en guise de bulles de fraîcheur… c’est tout ce qu’il y a à dire.
Merci.
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