Oui, le travail peut être réjouissant et plein de sens. Parfois, pour retrouver goût à sa vie professionnelle, des ajustements, en termes de contenu ou de conditions de travail vont suffire. Voici 8 pistes de job crafting pour retrouver et cultiver le plaisir de travailler.
Job crafting: bricoler son plaisir de travailler
Heureux les bricoleurs de vie professionnelle : ils y trouveront du plaisir en veux-tu en voilà !
Nous avons tendance à penser nos vies professionnelles en générale et les fonctions que nous occupons en particulier relativement gravées dans un marbre par nature peu propice au changement. Et c’est souvent une erreur : le marbre se sculpte d’une part, et il est aussi possible d’envisager nos métiers comme des matières… à travailler. Pour les façonner selon nos besoins, car nous sommes les seuls à pouvoir déterminer nos propres sources de plaisir au travail : si on peut les catégoriser, elles sont rarement universelles dans leurs déclinaisons personnelles. Et nous avons tous une marge de manœuvre bien supérieure à ce que nous imaginons dans les possibilités de moduler nos jobs pour qu’ils répondent davantage à nos besoins de soient plus source de satisfaction.
Le job crafting, qui consiste à explorer cette marge de manœuvre pour façonner son quotidien professionnel et l’adapter à soi-même, est une pratique réjouissante, parce qu’elle renforce l’estime de soi et participe de la multiplication des expériences de travail simplement agréables ou carrément enthousiasmantes. Car il peut par exemple y avoir beaucoup de joie à œuvrer davantage en fonction de nos appétences et de nos sources de stimulation.
Le job crafting, parce qu’il est personnel et individuel, parce qu’il est bricolé en mode artisanal, est l’inverse de l’industrialisation du « bien-être au travail » ou de « bonheur au travail » de surface que nous vendent beaucoup d’initiatives dont le seul but est l’augmentation de la performance. Ici, il s’agit simplement d’être bien dans son job parce qu’on a le droit d’avoir envie d’être bien dans son job. Et si au détour des amélioration, l’efficacité augmentait, comme c’est souvent le cas, alors il sera temps de vous poser la question : qu’allez-vous faire de tout ce temps ? En gardant en tête que l’option travailler moins et vivre plus, c’est cool aussi !
J’ai été interviewée à plusieurs reprises sur ce sujet ces derniers temps, comme par exemple par le magazine Capital:
Et pour en savoir plus sur le job crafting et comment le pratiquer, découvrez mon livre sur le sujet:
8 pistes de job crafting
Le job crafting peut concerner autant les conditions que le contenu du travail, ou encore sa nature.
En revanche, je ne crois pas du tout que la RSE soit un moyen d’augmenter le plaisir de travailler, même si elle est souvent présentée comme un moyen de trouver du sens : vous ne serez pas plus heureux de vous lever le matin pour aller remplir des tableaux Excel parce que vous avez fait un congé solidaire. C’est un moyen de donner du sens à sa vie tout court, qui ne se situe pas sur le plan professionnel (même s’il s’agit de mettre des compétences professionnelles au service d’une cause qui nous tient à cœur, puisqu’il n’y a aucun impact sur les sources d’insatisfaction dans le contenu ou les conditions de travail.
Il me semble donc important de distinguer les deux démarches, qui ne s’excluent évidemment pas mutuellement, mais qui ne vont pas nourrir le même sentiment. Voici donc 8 pistes concrètes et directement liées au travail:
Le contenu du travail
1- Les appétences
Vos appétences sont les compétences (et les taches et missions associées) que vous aimez. Notre N+1 a certainement une idée précise de ce que vous savez faire, beaucoup moins de ce que vous aimez faire et/ou avez envie de faire. Il y a la matière à des ajustements très intéressants en termes de plaisir de travailler:
2- Le sens
Le sens que nous trouvons au travail est un sentiment intangible et profondément individuel. Il ne se limite pas du tout à des métiers comme pompier ou infirmière (en version genrée de préférence, pour correspondre aux clichés habituels sur le sens). Il est parfois possible, dans une certaine mesure, de renouer avec le sentiment d’être utile, de contribuer à quelque chose d’important pour nous
3- L’intrapreneuriat
Concept en pleine expansion, l’intrapreneuriat est une démarche entrepreneuriale au sein de l’entreprise, en générale une ETI ou un grand groupe, qui permet au salarié de travailler sur des projets innovants pouvant déboucher sur le développement de nouveaux produits ou prestations, au travers d’une nouvelle organisation, interne ou externe à l’entreprise. L’intrapreneur a une position qui se situe quelque part entre l’entrepreneur et le manager, ce qui lui permet de se frotter à d’autres compétences et d’autres responsabilités. C’est une option que j’ai peu abordée sur ce site, j’aurais l’occasion d’y revenir. L’article comporte un témoignage d’intrapreneuriat.
4- Se former à de nouvelles compétences pour élargir ou déplacer son périmètre
Parmi mes clients, beaucoup ont un esprit vif qui a le sentiment de faire assez vite le tour d’un poste et finit par s’ennuyer dans des tâches devenues répétitives et/ou peu stimulantes. Se positionner sur des missions challengeantes peut être une solution. Une autre consiste à se former pour continuer à apprendre et pouvoir élargir ou déplacer un périmètre devenu trop peu stimulant ou trop étroit. D’autre part, la formation peut orienter vers des fonctions de plus en plus hybrides qui sont l’avenir de la plupart des métiers. D’ailleurs, l’hybridation d’un métier fait partie des micro-bifurcations fréquentes qui peuvent redonner de la saveur et de l’intérêt à la vie professionnelle:
5- Travailler moins travailler mieux
La surcharge de travail est une constante consternante chez les cadres, pour qui le forfait jour ne s’est pas vraiment traduit par une réelle flexibilité, mais par une augmentation du temps de travail. Il y a là deux possibilités de job crafting :
– Modifier l’organisation et expérimenter des façons de travailler moins pour augmenter l’efficacité. Le temps disponible retrouvé peut être réinvesti dans la qualité de vie personnelle
– Se positionner vis-à-vis de sa hiérarchie sur ce qu’on va faire. Cette piste-là sera réservée aux habitués du job crafting, qui on développé une posture relationnelle suffisamment élégante et affirmée pour parvenir à dire non.
Les conditions de travail
6- Les relations
Les relations au travail sont le premier vecteur d’insatisfaction et inversement le premier pilier du plaisir de travailler. Travailler une posture sans peur et sans reproche, une élégance relationnelle aimable et pleine d’assurance peut être un moyen d’augmenter de façon spectaculaire le plaisir au travail.
7- L’environnement de travail
Les horaires, les transports et déplacements, le poste de travail peuvent faire l’objet de nombreux aménagements, et c’est là qu’on y trouve des preuves que la plupart d’entre nous pratiquons déjà le job crafting sans le savoir : vous avez apporté une photo de vos enfants ou de Médor ? C’est le premier niveau de job crafting ! Avec vos collègues, vous avez modifié l’agencement des postes de travail dans le bureau que vous partagez pour mieux profiter de la lumière et améliorer la satisfaction de chacun ? Vous avez fait du job crafting ! De quoi montrer aussi que certains ajustements peuvent être très simples et qu’il n’y a pas toujours besoin d’une révolution pour se sentir mieux.
8- Les vitamines mentales
Essentielles, à défaut d’être suffisantes, les vitamines mentales sont constituées de tout ce qui vous apporte déjà du plaisir au travail, parfois à l’insu de votre plein gré, parce que les expériences pénibles et les émotions déplaisantes l’emportent sur les joies minuscules disséminées ça et là dans vos journées. Savoir les repérer et les prendre en compte, c’est participer au rééquilibrage émotionnel
Il n’est donc pas toujours nécessaire de changer de métier ou de se mettre à son compte pour retrouver le plaisir de travailler, et dans tous les cas, le job crafting est un excellent moyen d’explorer la marge de manoeuvre dont nous disposons, voire même de déterminer s’il y a lieu de mener une véritable reconversion ou si ces ajustements suffisent. Ithaque est le seul à disposer de l’expérience et de l’expertise pour vous garantir une exploration de ces deux options et un basculement automatique vers l’une ou l’autre, selon ce qui est identifié au cours de l’accompagnement.
Aller plus loin
Vous voulez explorer vos propres sources et vecteurs de motivation et sens au travail pour pratiquer un job crafting soigné de votre vie professionnelle et renouer avec le plaisir de travailler? Ithaque vous propose son accompagnement unique Job crafting et vitamines mentales. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual