Vous en avez assez de trimer bon an mal an dans un job moyennement plaisant? Plutôt que de vous jeter sur des grands bouleversements, le début d’année se prête à réfléchir tranquillement à des pistes d’amélioration de votre quotidien professionnel. En voici 10, histoire de vous donner de l’inspiration.
Profiter de janvier pour explorer un projet
Lecteurs fidèles vous le savez, je ne suis pas très adeptes des bonnes résolutions, surtout quand elles ressemblent aux grands chambardements obligatoires, de préférence en mode moralisant et normalisant (genre arrêter de fumer ou se mettre au sport).
En revanche, j’aime bien l’idée qu’on puisse décider, à n’importe quel moment de l’année, de s’emparer de quelque chose qu’on a envie de modifier, parce qu’on pourrait y gagner en plaisir de vivre ou de travailler, juste parce qu’on se dit qu’on a peut-être une marge de manœuvre à explorer. Et de ce point de vue, c’est vrai que l’hiver, saison propice à la réflexion, est peut-être une période adéquate non pas pour se jeter vite fait sur des changements drastiques, mais pour se questionner tranquillement sur ce qu’on a envie de changer, pour quels bénéfices et comment, de façon à expérimenter plus tard, quand le printemps pointe son nez, que la sève monte et que l’énergie revient presque naturellement.
Car disons-le, les fins d’années nous laissent trop souvent tellement rincés que se jeter tête baissée dans une bonne résolution pesante, culpabilisante et peu motivante, ça dégage plus de relents de blues de janvier que des parfums du renouveau.
10 façons d’améliorer votre quotidien professionnel
Voici donc 10 possibilités d’améliorer votre vie professionnelle cette année, non pas en mode bonne résolution, mais plutôt comme un chantier que vous pouvez ouvrir, si le désir vous en prend, avancer pas à pas ou par grands bons, quand bon sous semblera ! Ce ne sont que des pistes de réflexion, il y a des tas de choses qu’on peut modifier, en termes de contenu, de conditions ou de perception du travail.
Et vous, qu’avez-vous envie de modifier pour gagner en plaisir de travailler? Qui serait réellement enthousiasmant et motivant?
1- En finir avec la boîte mail qui déborde
Les mails sont devenus une vraie plaie professionnelle : leur flot incessant et le besoin – ou l’exigence – d’y répondre le plus rapidement possible ont eu raison de leurs bénéfices et les ont transformé en source de stress sans cesse renouvelée, de perte de concentration d’efficacité. Leur gestion est-elle encore d’actualité ?
Parce que le mail, c’est le mal qui fait passer un temps bien trop long de votre quotidien professionnel du côté obscur du plaisir de travailler, vous pouvez adopter la méthode aéropostale qui vole à votre secours ! Car halte à la gestion, le solution, c’est la raréfaction !
2- Travailler moins travailler mieux
Résistez ! Résistez à la tentation des chapeaux de roues typique des rentrées ou des débuts d’années, à la croyance épuisante qu’être surbooké, c’est être important et intéressant, alors que c’est uniquement le moyen de finir surmené. Pour résister à la surcharge mentale, vous pouvez expérimenter joyeusement le bénéfice du travailler moins, travailler mieux : le temps retrouvé, le temps pour soi, le temps passé à faire autre chose que bosser, car il y a une vie après le boulot.
3- Déconnecter du boulot
L’articulation des temps de vie n’est plus une simple question d’horaires, tant la charge mentale du travail d’une part et la porosité due aux outils mobiles d’autre part tendent à brouiller les lignes. Le travail nous habite jusque dans les recoins les plus intimes de nos vies et selon un sondage Ifop, les cadres pensent un peu tout le temps à leur travail :
– 94% le week-end
– 62% en faisant du sport
– 20% en faisant l’amour…
Voilà qui est parfaitement sinistre. La capacité à déconnecter mentalement du boulot est donc en passe de devenir une compétence essentielle à la faculté de se reposer, de recharger ses batteries et de revenir au travail efficace et ressourcé(e). Mais aussi à l’aptitude à profiter de sa vie tout court, indépendamment du travail.
4- Développer l’élégance relationnelle
Au boulot, tout autant que dans nos vies personnelles, le bonheur, c’est les autres et l’enfer aussi. Parce que nous avons énormément, fondamentalement besoin de relations agréables et nourrissantes, dès que celles-ci sont pourries, c’est tout notre bien-être qui en pâtit. Parce que des relations classes, pleines de noblesse d’âme et de panache, c’est plus chouette et plus nourrissant que les petits jeux de l’égo, nous pouvons choisir de développer une posture relationnelle chevaleresque, sans peur et sans reproche!
- Sans peur et sans reproche: l’élégance relationnelle au service du plaisir de travailler (ensemble)
- Des pistes pour développer l’élégance relationnelle
5- Se lâcher la grappe pour vivre mieux
Vous avez peu de marge de manœuvre sur la pression que vous met le management, la hiérarchie en général et votre boss en particulier ? Qu’à cela ne tienne, là où vous pouvez agir, c’est sur la pression que vous vous mettez à vous-même, bourreau de vous-même, parce que vous êtes perfectionniste, bon petit soldat, peu sûr(e) de vous ou tout simplement un brin auto-exigeant(e) et/ou sur-impliqué(e):
6- Gérer son temps en électron libre
Dans le même ordre d’idée que le point précédent, la gestion du temps est un vaste sujet qui faire pondre de la matrice, de la loi et du commandement comme l’élevage en batterie produit du poulet sans saveur. C’est-à-dire, vous l’aurez compris, en quantité mais pas en qualité. Et en réalité, la gestion du temps supporte assez mal l’universalisé tant elle est une question individuelle et personnelle. Le premier principe, c’est donc pas de principe ! Vous pouvez vous mettre à une gestion du temps personnalisée, efficace et réjouissante.
- 3 principes de gestion du temps pour plus d’efficacité et de créativité
- Quelques pistes pour libérer la créativité
7- Reconnecter avec soi-même
Parce que nous nous rêvons souvent plus comme ci et moi comme ça, l’acceptation de soi paraît souvent un chantier plus vaste et plus difficile à aborder que la lutte contre soi-même, alors que c’est tout l’inverse…
Nous sommes bourrés de qualités et même pas fiers de l’être. Quel dommage ! Car conscient et fier de ses qualités ne veut pas dire gonflé d’orgueil et biberonnés à la survalorisation. Ça peut aussi vouloir dire se connaître, s’accepter et s’appuyer sur ce que nous sommes pour faire ce que nous avons envie de faire. Bref: reconnecter et vivre en paix avec nous-mêmes, ce qui est tout de même bien plus réjouissant et bien moins fatigant que d’être en guerre constante contre le moindre de nos travers.
- Acceptation de soi: Etes-vous un être humain?
- Des pistes pour favoriser l’acceptation et l’estime de soi
8- Pratiquer l’injoignabilité heureuse
Il y a peut-être dans l’injoignabilité temporaire une alternative à des déconnexions longues, clairement peu pertinentes. Une alternative qui donnera des ailes aux aventuriers de la compétence perdue!
Car nul besoin de passer ses vacances dans un monastère ou un hôtel sans 4G, de se jeter dans le « sevrage numérique », de devenir des Carmélites numériques et de vivre à l’écart des bénéfices technologiques. Il est bien question de choisir délibérément la façon dont nous sommes présents ou absents à qui et à quoi. Bref , de nous réapproprier notre temps et la façon dont nous l’utilisons, de façon à:
– Nous offrir du temps à nous-mêmes, pour travailler sur des tâches qui demandent réflexion ou pour, selon votre degré d’oursitude, vous ressourcer seul(e) avec vous-même, avoir du temps et de l’espace pour la créativité, l’inspiration ou la glandouille.
– Accorder toute l’attention qu’elle mérite à la personne ou aux personnes en face de vous, au bénéfice de la qualité de la relation.
9- Le job crafting des appétences
Quel levier plus fort pour la motivation et la satisfaction professionnelle que de travailler sur des tâches qu’on apprécie parce qu’elles sont, au choix, intéressantes, stimulantes, pleines de sens, utiles etc. (selon vos propres préférences) ? Une série de travaux réalisés à la Mayo Clinic tend à montrer que de petits changements liés aux appétences peuvent avoir un impact majeur sur le sentiment de satisfaction professionnelle. Alors puisque le contenu du travail reste l’Arlésienne du management, il reste cette autre possibilité à explorer : le job crafting des appétences, pour modifier le contenu de votre travail en fonction de ce que vous aimez faire:
- Plaisir au travail: les appétences ou la force de l’aimer-faire
- Plaisir de travailler: le job crafting des appétences
10- Déterminer s’il est temps de changer de job ou de métier
La conjoncture et le marché de l’emploi das cadres sont favorables aux bifurcations vers de nouveaux jobs, qui ont aussi le bénéfice de permettre une amélioration des conditions de travail. Si l’idée de changer de boîte vous saisit parfois, c’est probablement le moment de vous demander si une évolution professionnelle est à l’ordre du jour ou pas:
Le désir de reconversion vous titille de temps à autres sans que vous sachiez vraiment s’il est temps d’y réfléchir sérieusement ? Parce tous les désirs de changer de métier ne mènent pas à une reconversion, parce que réfléchir à cette possibilité n’est pas une prise de risque, parce que vous avez la possibilité de décider s’il est temps ou non de penser à une changement de métier sans prendre de décisions drastiques, voici une série de billets pour vous autoriser à y penser tranquillement:
Pour en savoir plus sur le job crafting et comment le pratiquer, découvrez mon livre sur le sujet:
Aller plus loin
Vous voulez gagner en plaisir de travailler? Ithaque vous propose trois options:
L’élégance relationnelle
Le job crafting
La bifurcation professionnelle
Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual
En voilà une belle liste de chose à améliorer !
Tout d’abord, merci pour cette remarque sur les bonnes résolutions, je suis tout a fait d’accord ! Se forcer à prendre de nombreuses bonnes résolutions en janvier est contre productif, et n’aide sûrement pas à améliorer son quotidien professionnel (ni personnel d’ailleurs).
C’est pour cela que j’ai plutôt choisi de n’en sectionner qu’une cette année : essayer de déconnecter. Vous en parlez très bien, il faut apprendre à se déconnecter de sa propre volonté, et non pas en s’exilant dans un lieu qui n’a pas d’accès internet. Il faut être capable de le faire volontairement !
Merci! Je trouve en tout cas que c’est une solution plus durable et qui permet des articulations plus fluides entre les temps connectés et non connectés:)