Il y a suffisamment de petites choses qui agacent, qui fatiguent ou qui inquiètent au boulot pour se pourrir consciencieusement le moral. D’ailleurs, on en parle beaucoup, on s’en agace beaucoup, on se fatigue beaucoup etc. Mais quid de ce qui fait du bien, de ce qui met de bonne humeur ? Rééquilibrons un brin notre PH émotionnel en accordant aussi de l’attention aux vitamines mentales de la vie de bureau 😉
Rééquilibrer notre PH émotionnel
Une multitude de petits choses peuvent nous mettre de bonne humeur, pour peu qu’on les regarde. Seulement voilà, nous sommes bien davantage habitués à repérer les manquements, à anticiper ou amortir les scuds, à se plaindre des caramels relationnels, à gérer les petits contretemps et comme le souligne ce drôlissime billet de Parlons RH, s’il n’y a pas de quoi ouvrir un compte pénibilité, l’accumulation de petites choses désagréables produisent leur lot frustrations de haut vol.
Les abrutis de service, le matériel défectueux ou obsolète, le chauffage en rideau (ou en grève du zèle), les mauvaises odeurs, qu’elles viennent de la cantine ou du voisin de bureau, l’informatique à activation aléatoire, le manque de lumière, de verdure, d’intimité bref, la consternante liste des petites choses désagréables est aussi longue qu’un dimanche de novembre chez Tante Simone.
Dont acte.
Cependant, à concentrer notre attention sur toutes ces petites choses, nous oublions parfois de rééquilibrer notre PH interne, qui devient tellement acide qu’il pourrait nous offrir davantage d’ulcères que de solutions. L’équilibrage émotionnel est essentiel à notre bien-être et les collections de sentiments négatifs ont besoin d’être compensés par quelques petits plaisirs, petites joies, autant pour préserver sa santé mentale que sa capacité à agir et à travailler.
N’oublions donc pas de nous réjouir de toutes les petites choses agréables qui passent à portée de nos jolies mains pour en tirer l’énergie vitale qui donne le sentiment d’être plus heureux, bien sûr, mais qui est aussi nécessaire à notre capacité à faire face aux aléas professionnels et à régler les petites choses désagréables comme les grands problèmes.
Les vitamines mentales existent au travail aussi !
Alors prenons joyeusement le contre-pied de ces petites choses qui nous mettent de mauvaise humeur au travail: penchons-nous sur les petites choses qui alimentent la bonne et dont nous pouvons nous réjouir. Les bonheurs minuscules comme les joies récurrentes, les vitamines mentales improbables ou carrément inattendues existent aussi au travail et l’on peut semer et récolter autant seul dans son coin qu’à l’intérieur du groupe. Tout cela participe du sentiment de satisfaction et de plaisir qui nous rend plus heureux bien sûr, mais aussi plus dynamiques, plus efficaces et plus collaboratifs.
Evidemment ‘aucuns pourront me renvoyer tout de go qu’il n’y a pas de quoi se réjouir de ce qui devrait être normal et même s’ils n’ont pas tout à fait tort, je les renvoie à leurs marigots, ces empêcheurs de s’épanouir la rate, parce que tout ce qui nous met de bonne humeur, ne serait-ce que quelques secondes, est bon à prendre. Et d’autant plus qu’on a le droit de ne pas être heureux tout le temps, qu’il n’est pas possible d’être heureux tout le temps !
Et comme quelquefois, ce qui nous met de bonne humeur tarde à venir, soyons à l’initiative des petites choses qui mettent de bonne humeur. Pour lancer la machine sans attendre que ça vienne d’autrui et aussi tout simplement parce que ça fait plaisir de faire plaisir. Aussi improvisons-nous pourvoyeur de donuts du jour, distributeur de compliments ou organisateur de pot impromptu.
1- Les attentions délicates et l’entraide
Le collègue qui a amené des croissants ou fait un gâteau, ces petites attentions génératrices d’instants de convivialité sont particulièrement nourrissantes. Ce sont des plaisirs simples et partagés. Il y a aussi les petits coups de mains proposés, le collègue qui pense à demander des nouvelles d’un proche malade, ou celui qui vous souhaite votre anniversaire: autant de marques d’intérêt qui méritent qu’on s’en souvienne.
2- Les petites marques de reconnaissance
Nul besoin de nous ériger une statue sur le parvis de la boîte reconnaissante de nos exploits pour nous mettre de bonne humeur : un merci chaleureux pour un service rendu, un retour enthousiaste pour un travail bien fait, un compliment, un encouragement bienvenu dans une situation délicate, les petites marques de reconnaissance renforcent les liens et le sentiment d’être traité avec équité. Savourer l’attention apportée qui nourrit le besoin de reconnaissance, c’est double effet^^.
3- Les collègues qui disent bonjour
A la réception, dans l’ascenseur, dans les couloirs, indépendamment du statut des uns et des autres. Dire bonjour, c’est bien plus qu’une convention sociale, c’est un instant de micro convivialité qui est une vraie marque de reconnaissance.
4- Les petits rituels
Entendons-nous bien, il ne s’agit pas des réjouissances obligatoires et formatées, en bonne place dans le hall of fame des mauvaises idées RH du moment, genre l’afterwork obligatoire du vendredi soir. Il s’agit de petits rituels qui s’installent spontanément au sein d’une équipe et qui en renforcent la cohésion et le sentiment d’appartenance ou de petits rituels personnels qu’on s’invente pour soi et qui sont justement, un moment pour soi.
@SylvainePascual quand on fait des apéros avec l’équipe
— Scaalpaa (@scaalpaa) 30 Janvier 2015
5- Un dossier bouclé
Un moment de fierté à partager avec ceux qui ont collaboré au dossier en question, ou à savourer avec soi-même, si on a travaillé seul(e). Prendre un instant pour apprécier, pour mesurer les qualités et compétences qu’on a mis en œuvre, parce que ça fait plaisir et ça permet de gagner en appartenance, en confiance mutuelle, en reconnaissance, en estime de soi.
6- Le contact physique
Rassurant et transmetteur de chaleur humaine, le contact physique, qu’il s’agisse d’un hug à l’anglo-saxonne ou d’une simple main sur un bras ou une épaule peut faire beaucoup de bien. Mais évidemment, uniquement lorsqu’il est sollicité ou d’un commun accord etc. Pour certains d’entre nous il peut rapidement être une intrusion et certaines de ces utilisations peuvent ressembler vite fait à du harcèlement sexuel.
7- Le rire et l’humour
On rit de moins en moins et c’est bien malheureux, le rire a tellement de vertus qu’il devrait être remboursé par la Sécu. Le rire et la légèreté n’ont jamais empêché le sérieux dans l’exécution des tâches et le professionnalisme. En revanche, le décoinçage des zygomatiques renforce la bonne humeur, renforce les liens, dédramatise les situations stressantes et a encore pleins d’autres vertus à réhabiliter.
@SylvainePascual Les gens qui rigolent en travaillant ensemble
— Oana Juncu (@ojuncu) 30 Janvier 2015
8- Le sourire
Le sien, comme celui des autres. D’abord parce que les gens souriants sont plus heureux (on trompe son cerveau sur son état mental avec un sourire), mais aussi parce qu’ils sont plus avenants et du coup reçoivent plus de marques de reconnaissance et de comportements agréables en retour.
9- Les micro instants cléments
Les instants où tout fonctionne comme sur des roulettes: chouette, la photocopieuse marque aujourd’hui, le dossier Tartempion a avancé sans anicroche, et nous voilà qui œuvrons pour une fois au calme, avec une sérénité passagère, certes, mais remarquablement délectable…
10 – Les tâches qu’on aime
On peut aimer son métier (ou pas) et avoir tout de même quelques tâches qui nous déplaisent. Certes, et autant leur faire la chasse et les déléguer tant qu’on peut. Inversement, on peut aussi savourer les moments passés sur les tâches qu’on préfère, si petites ou éparses soient-elles. Une vitamine mentale de prise n’est plus à prendre ! Les exécuter en conscience, c’est-à-dire en se concentrant sur l’instant présent et sur le plaisir qu’elles nous procurent, nous permet d’en retirer une énergie vitale qui sera salutaire pour affronter les autres^^
Chaleur relationnelle et travail bien fait: les clés de la bonne humeur
Au final, ce qui nous met de bonne humeur, c’est tout ce qui participe du sentiment de reconnaissance et d’appartenance, ce qui ajoute de la chaleur relationnelle dans nos vies professionnelles d’une part et ce qui donne un sentiment de travail bien fait et de plaisir d’autre part. Nous autres êtres humains sensibles ne sommes finalement pas très compliqués à gérer : nous avons besoin d’exister au sein d’un groupe soudé et de pouvoir faire notre travail correctement. Voir aussi
Pour valider mes suppositions sur les petites choses qui nous mettent de bonne humeur au travail, j’ai posé la question sur les réseaux sociaux. Merci à tous ceux qui ont répondu: Céline, Oana, tous les Vincent, Elodie, Catherine, Laurent, Eric, Loïc, Christine, Véronique, Suzana Patrick, les deux Nathalie, Isabelle, Nadia, Didier et tous les autres!
Et vous, quelles sont les petites choses qui vous mettent de bonne humeur au tavail?
Voir aussi
Un petit compliment, pour la route?
Relations au travail: et la gentillesse, bordel!?
Vitamines mentales: 100 bonheurs minuscules à collectioner
Cultiver l’émerveillement au travail
6 trucs pour se sentir plus heureux tout de suite
Aller plus loin
Vous voulez construire et entretenir un état d’esprit dynamique et serein à la fois, une posture propice à la concrétisation de vos ambitions professionnelles? Ithaque vous accompagne. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual.
Moi ce qui me mets de bonne humeur c’est quand tout se déroule sans accroc et qu’avec les collègues ont se tape une petite chansonnette 🙂
Et à l’agence tous risques, on chante quoi comme chansonnette? 😉
Finalement les dix petites choses qui mettent de bonne humeur au travail ne sont ni plus ni moins que des démonstrations élémentaires de courtoisie… ce qui est terrible c’est de devoir les lister et les rappeler. Dommage qu’il soit si difficile de trouver un peu d’humanité dans son environnement de travail !
Elles sont en effet souvent de l’ordre des compétences relationnelle et du savoir-vivre. Et les deux sont terriblement mis à mal dans des entreprises ou le management absurde met tout le monde sous pression et favorise la méfiance, la peur de l’autre, donc l’individualisme et la bêtise relationnelle;)