Lorsqu’on se fixe un objectif d’ampleur comme identifier une voie de reconversion, établir une solution de repli est essentiel pour s’éviter une trop grande pression et une trop grande déception, au cas où nos efforts ne débouchent pas sur le résultat espéré… Le plan B, c’est le merle des grives de nos projets;)
Reconversion: trois bonnes raisons d’avoir un plan B
Vous, je ne sais pas, mais moi, il m’arrive certaines maladresses dont je me passerais aussi volontiers qu’un entrepreneur se passerait du RSI. Hier soir, suite à une fausse manip, j’ai effacé l’article forcément génial sur la confiance en soi que j’avais mis un bon moment à rédiger. Sur le coup, j’en ai évidemment conçu une frustration que votre empathie légendaire qualifiera aimablement de compréhensible. Frustration accompagnée de quelques expressions choisies que ce bon vieux Bérrurier n’aurait pas reniées.
Pour avoir une lecture à vous proposer ce matin, il me fallait une solution de repli. D’habitude, j’ai toujours quelques articles d’avance, mais là, je suis en congés et j’ai flemmardé, alors me voilà fort dépourvue et la bise m’a mis une mornifle!
Mais voilà un sujet d’article tout trouvé, preuve à l’appui: l’importance d’avoir une alternative au cas où nos efforts ne débouchent… sur pas grand chose, sur un résultat très en deça de nos attentes, voire rien du tout.
Et encore plus dans le cadre d’une reconversion: car on ne peut pas compter sur Dame Fortune pour nous assurer que ce que nous imaginons comme printemps professionnels aura des parfums de temps des cerises et que parfois, mieux vaut savoir retomber sur ses pieds;)
1- Une solution de repli pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier
Mes mésaventures d’écritures n’auront que peu de conséquences sur ma vie professionnelle et encore moins sur la vie en général. En revanche, dans le cadre d’un projet ambitieux comme un changement de métier, il y aurait beaucoup à perdre à mettre tous ses œufs dans le même panier et ne pas prévoir comment retomber sur ses pieds en cas de non-aboutissement.
Avoir un plan B, c’est savoir que l’on pourra se relever dignement en cas de plantage patenté et à défaut d’avoir obtenu ou identifié le boulot rêvé, être en mesure d’opter pour une solution sans doute moins réjouissante, mais qui permet de dépasser la déception.
La solution de rechange peut aussi s’avérer utile pour ne pas s’enfermer dans des stratégies inefficaces où l’on finit par se croire patients et endurants alors qu’on est surtout en train de tourner en rond.
2- Un plan B pour diminuer la pression
Lorsque l’on chercher à changer de métier, toutes sortes de pressions montrent le bout de leur nez, au point de nous y coller des boutons: la crainte de ne pas y arriver, de ne pas trouver de voie de reconversion, de se tromper, l’urgence à trouver des solutions, les incertitudes sur les “bonnes décisions”, les questions financières etc. qui à leur tour déclenche un sentiment très délétère d’obligation de réussite.
Et la pression à froid des méninges n’a jamais donné l’huile qui fluidifie la pensée, bien au contraire: elle nous met des hoquets plein la cafetière en rendant la réflexion plus hachée, plus laborieuse et plus décousue, la prise de décision plus épineuse, elle nous met la confiance aux abonnés absents . Bref, la pression génère stratégies d’échec, doutes, procrastination et nous pousse à tourner en rond.
Le plan B quant à lui restera bien au chaud tout le long du parcours de reconversion, il ne sera sorti de son tiroir qu’en cas de force majeure, mais sa présence dans les remises de notre conscience nous donne davantage de sérénité et fait sauter les verrous qui entravent la réflexion et génèrent des fausses bonnes décisions.
3- Considérer le non aboutissement comme une possibilité
Il y a donc lieu d’envisager la possibilité de ne pas parvenir à atteindre son objectif, même lorsqu’on se fait accompagner (rappelons-le le coach n’a pas de super-pouvoirs et ne peut jamais garantir 100% de réussite). Du coup, établir une solution de rechange, c’est accepter cette possibilité et minimiser la déception en ayant une autre option sous le coude vers laquelle se replier au lieu de ruminer.
Mes formateurs au coaching l’appelaient “solution parachute“, terme dont le côté imagé me ravit: la solution qui évite la cassage de gueule pur et simple et permet l’atterrissage, peut-être pas dans le coton duveteux du job de vos rêves, mais a minima en bon état. En d’autres termes, en vertu du principe qu’il ne nous viendrait pas à l’idée de sauter d’un avion sans parachute, pourquoi sauter de notre vie professionnelle sans solution de repli?
Itinéraire bis
Le non aboutissement d’un désir de reconversion peut être un renoncement ou l’absence de métier identifié comme une voie possible. Le plan B, c’est alors l’itinéraire bis de la bifurcation professionnelle, au cas où le parcours soit trop parsemé d’embûches pour être acceptable, trop compliqué, pas assez sûr, ou s’il débouche sur une impasse.
Chercher une alternative à l’identification ou la définition de son projet de reconversion déconcerte parfois certains clients, qui rechignent à l’idée de devoir envisager de renoncer, comme si cela signifiait qu’y réfléchir, c’est augmenter les chances que ça se produise, alors que c’est exactement l’inverse.
D’autre part, la question désarçonne justement parce que le changement de métier est, au moment où le désir s’installe, perçu comme la seule option. On lui préférerait une garantie totale de succès, des discours enflammés, mais dans la vraie vie, les promesses n’engagent que ceux qui y croient;) Pour toutes les raisons évoquées plus haut, faute de grives, le merle, même moqueur, c’est la solution de rechange de la reconversion professionnelle;)
Mini coaching: établir une solution de rechange
L’idée est évidemment de faire en sorte de retomber sur ses pattes, de façon à ce que notre équilibre (mental, moral, professionnel, financier etc.) ne dépende pas de l’atteinte de cet objectif. Quels solutions de repli peut-il y avoir? Des options moins désirables, certainement, mais qui restent suffisamment acceptables, elles vont bien entendu dépendre de l’objectif que vous vous êtes fixé: s’agit-il d’identifier une voie de reconversion, d’en valider le bien-fondé, de trouver un boulot après un changement de métier, d’autre chose?
Beaucoup de mes clients en reconversion vont chercher leur plan B du côté du job crafting, parce que s’y former est l’un des fondements et l’une des spécificités de mes accompagnements. Au cas où ils ne parviennent pas à élaborer un projet réjouissant, ils choisissent comme solution de repli de continuer dans la même voie (ou une voie similaire) mais autrement, éventuellement ailleurs, en mettant leur vie professionnelle à leur main.
Si vous cherchez à identifier un métier, à retrouver un emploi après une formation, à créer une entreprise, vous pouvez alors choisir une façon de procéder assortie d’un délai et si elle n’a pas fonctionné, passer à votre plan B.
Quel que soit l’objectif, dès lors que vous décidez de vous y atteler et quelle que soit la manière dont vous vous y prenez, fixez un délai et posez-vous la question:
Que faites-vous si ça ne marche pas?
Comment retombez-vous sur vos pieds?
En faisant quoi à la place?
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Vous voulez explorer votre désir de reconversion et élaborer un projet faisable et pertinent, en harmonie avec vos désirs, appétences et aspirations? Pensez au coaching. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual.
Sylvaine, Je te le confirme! Tu l’as bien descendu…
Hé, hé !
Le plan B 🙂
Je crois aussi que ce qui gêne, c’est une espèce de superstition où avoir une solution de rechange va faire échouer l’objectif principal…
Brrr, les superstitions !
Comme toujours tu es incroyablement étonnante dans tes écrits. Cela me permet de voir un peu comment je fonctionne 🙂
C’est vrai que pour ma part je le fais souvent.
Du coup je prends aussi l’habitude de “trancher” mes objectifs d’une part, d’en faire plusieurs avec différents scénarios et un objectif non atteint découle sur un autre… 🙂 On pourrait dire que je suis une non résignée et je veux toujours sortir un bilan positif de mes expériences. 🙂 Qu’en penses-tu ?
La seule condition du non-aboutissement de mon projet de formation est le non-financement de celle-ci par l’un des dispositifs que je vise.
mon plan B c’est justement de trouver un emploi quelqu’il soit dans le domaine que je vise et évoluer en interne. le chemin sera juste un peu plus long mais j’y arriverai!
Voilà une détermination qui fait plaisir à voir et je vous souhaite que ce financement aboutisse!