Dans nos vies personnelles et professionnelles, qu’on ait décidé d’un objectif clair ou qu’on y oeuvre de manière plus informelle, ce que nous voulons est un tout, avec ses avantages et parfois aussi ses inconvénients… pas toujours mesurés en amont. Pour ne pas rester dans le flou des promesses et la possibilité d’un cadeau empoisonné, prenons soin d’explorer que les bénéfices de l’objectif en valent la chandelle.
Savons-nous ce que nous voulons?
Savons-nous bien ce que nous voulons? Dans le sens: savons-nous bien de quoi il retourne quand nous décidons de vouloir ce que nous voulons? Faisons-nous bien le tour de tout ce qui est compris dans le forfait, de tout ce qui est écrit en caractères minuscules et illisibles au bas du contrat? Pas sûr: tout à notre désir des bénéfices de l’objectif en question, nous voilà parfois fonçant les yeux fermés, dans une attitude dite “proactive”, certes, mais peut-être un poil trop oublieuse de dommages collatéraux qui vont venir lui en gâter la saveur, l’amande amère qui met vos papilles à l’envers et leur donne envie d’aller se faire pendre ailleurs.
Entendons-nous: il ne s’agit pas de favoriser une lenteur excessive qui confère à l’inaction sous prétexte de réflexion. L’immobilisme est père de toutes les amertumes et fils de toutes les résignations et soumissions. Il s’agit plutôt d’avoir un œil sur les bénéfices, pour la motivation et un œil sur les conséquences possibles, pour les traiter en amont et pouvoir ensuite foncer sans se mettre la rate au court-bouillon. Voilà qui vous évitera que le conte de fée annoncé vire au film d’horreur;)
Quand le conte de fée vire au film d’horreur
Je suis tombée un jour sur cette vidéo qui, en plus de m’avoir bien fait rire, illustre parfaitement le propos du jour. Seniors à vos souvenirs, jeunes à votre curiosité, nous partons en voyage en jeu vidéo d’une époque über vintage, qui dépeint avec précision les désillusions d’objectifs fixés sans observation et sans anticipation.
Résumons donc le propos de façon générique: que vous ayez concrètement fixé un objectif ou pas, vous vouliez la lune, vous l’avez obtenue… et voilà que vous commencez à déchanter. Sur la lune, l’herbe n’est finalement pas tellement plus verte que dans votre petit jardin de banlieue, puisqu’il n’y en a même pas (d’herbe). Et puis, c’est un peu trop poussiéreux, un peu trop désert, il y fait un peu trop nuit, y vivre nécessite des efforts que vous n’aviez pas imaginés etc…
En bref, vous étiez focalisé(e) sur les avantages à obtenir ce que vous vouliez et, tout à votre motivation et à votre enthousiasme, vous êtes passé(e) à côté des inconvénients qui, avec le recul, étaient un peu courus d’avance. Résultat, le conte de fée auquel vous avez consacré tant d’énergie vire à la déception, au cauchemar et malgré tous vos efforts pour trouver un responsable, la seule personne que vous pouvez blâmer, c’est vous.
Damned.
Tu l’as voulu, tu l’a eu!
Ce que nous voulons peut se retourner contre nous et nous péter à la figure avec un cynisme surprenant, pour peu qu’on oublie d’assurer ses arrières… parce que la déception se nourrit de nos attentes et que nous avons parfois tendance à mettre dans lesdites attentes des Lunes inatteignables, irréalistes ou qui n’avaient aucune chance de s’y trouver.
Et comme de la vie personnelle à la vie professionnelle il n’y a qu’un pas et que souvent les mêmes schémas s’y retrouvent, quelques exemples en vrac:
– L’affaire du siècle: cette alléchant hébergement à un prix défiant toute concurrence et qui s’avère être une chambre tellement exiguë qu’on dort la tête dans le lavabo chez un hôte hypocondriaque dont vous subissez les lamentations pendant tout le petit déjeuner. Merci AirBnB.
– Le Prince Charmant/la Princesse qui se transforme en crapaud/morue et se révèle moins exceptionnel(le) qu’on l’avait imaginé(e), bref, qui n’est qu’un être humain dont les petits défauts qu’on s’évertue à trouver adorables les premiers temps, deviennent petit à petit insupportables et – curieusement – ne disparaissent pas avec le temps. On croyait qu’il ne manquait que lui ou elle pour être heureux et patatras, voilà que le monde est plus compliqué avec que sans.
– Cette promotion qu’on a tant voulue, tout concentrés que nous étions sur le statut et la reconnaissance qu’on y avait associé, et qui s’assortit de responsabilités, d’exigences et de nécessités trop lourdes à porter et génératrices d’un stress insupportable.
– Ce job de rêve qui vous accapare tellement que votre conjoint(e), habitué(e)à (et heureux de) vous voir plus souvent, finit par nourrir un ressentiment qui vous mène droit à la catastrophe.
– Ce job de rêve qui vous accapare tellement (2) que vous vous retrouvez à bosser sans compter, vacances week-ends et jours fériés et filez tout droit vers un burnout assuré.
– Ce job de rêve (3) qui, sur le papier, correspondait à vos aspirations comme jamais, du coup vous avez négligé des éléments connexes (l’environnement de travail, par exemple) en apparence moins importants, mais qui finissent par vous ronger du dedans… aaah les 3h de transport qui paraissaient anodins et qui vous usent jusqu’à la corde avant même le caoua du matin…
– Cette reconversion si désirée dans laquelle vous vous êtes jeté(e) et que vous finissez par exercer en dépit de vos aspirations et de vos besoins, parce que vous avez oublié de la mettre à votre main, d’inventer votre propre façon de vivre votre métier.
– Cette formation, en vue d’une reconversion, dans laquelle vous vous épuisez parce que la concilier avec un emploi à temps plein, après trois mois, c’est plus possible.
– Cet emploi que vous acceptez parce qu’il est lucratif mais qui est tellement dénué de sens que vous êtes en plein blues du dimanche soir 7 jours par semaine.
Réécrire une histoire plutôt que se raconter des histoires
Les fictions que nous écrivons dans nos têtes concernant nos objectifs oublient parfois que la vraie vie, c’est bien plus du Shakespeare que du Barbara Cartland. Et si les Macbeth avaient exploré les conséquences de leurs ambitions, ils auraient peut-être opté pour des vacances à Palavas-les-flots à la place.
Rappelons quelques principes de base, histoire de s’éviter moultes déceptions futures et réécrire les petites tragédies annoncées de nos objectifs en comédies en pentamètre iambique.
Etre capable d’être heureux par soi-même et fier de soi-même
Produire le sentiment d’être heureux et fier de soi et éviter ainsi de rendre l’autre responsable de nos heurs, de notre estime de nous. Ce qui inclue probablement l’élégance relationnelle et la lecture émotionnelle, de façon à comprendre ce qui se passe en nous et à interagir joliment avec les autres. Bref, développer une poétique de soi qui rejaillit sur l’autre.
Aucun métier ne rend heureux par nature
C’est la façon de l’exercer qui le rend idéal, acceptable ou détestable. Le job crafting est indispensable à la satisfaction professionnelle, c’est lui qui va entretenir le sens que vous accordez à votre métier ainsi que le plaisir que vous prenez à le faire en évitant de prendre des habitudes pour des impératifs et en l’adaptant à vous-même, e le mettant à votre main.
Expérimenter
Parfois, les mains dans le cambouis c’est mieux que la comprenette en ébullition. L’expérimentation peut être un moyen sûr de mesurer des conséquences qu’on peine à imaginer. Prenons l’exemple du télétravail, présenté de temps à autre comme la solution miracle à toutes les questions de bien-être au travail. C’est vrai, dans une certaine mesure, à condition que chacun évalue pour lui-même ses propres besoins en termes d’environnement. On rencontre ainsi nombre d’indépendants qui travaillent depuis leur domicile à temps quasi plein et qui finissent par avoir le sentiment que leur vie personnelle et familiale se passe sur leur lieu de travail.
Dans le cadre d’un projet professionnel, l’expérimentation à de bon qu’elle permet de voir diverses facettes d’une idée qui sont potentiellement compliquées à anticiper:
- Les triplettes du coaching : évaluation, décision, action
- Doute, réflexion, expérimentation, une triplette pour réussir sa reconversion!
Anticiper les inconvénients
Un exemple: on “découvre” après tant d’assouplissements que le travail du dimanche “nuit gravement à la vie sociale” Ah ben sans blague. En réalité, on le savait depuis longtemps, puisqu’on en parlait déjà en 2003, ce qui veut dire qu’on (se) raconte des histoires pour jeter un voile pudique sur toutes les zones d’ombres qu’on ne veut pas voir. C’est exactement la même chose avec nos objectifs personnels et professionnels: nous préférons parfois nous aveugler sur les conséquences, histoire de se lancer dans un projet en apparence très désirable.
Bref, ce que nous voulons a souvent des revers de la médaille et la retourner pour y regarder de plus près signifie rarement renoncer, mais plutôt savoir comment agir, modifier, adapter, bidouiller, bricoler l’affaire pour lui donner les couleurs et la texture qui nous conviennent. Et lorsque le renoncement s’impose, il devient une décision forte et non plus une déception.
Une alternative simple à l’auto flagellation à coups de noms d’oiseaux exotiques a posteriori, consiste essentiellement de laisser s’exprimer le “éviter de” en chacun de nous, ce repéreur de problèmes qui a l’avantage de vous amener à bon port, peut-être un brin plus lentement, mais sans vous écraser dans les rochers de la déception, donc certainement plus sûrement. Pour tous vos objectifs, décisions et stratégies:
Quels sont les inconvénients pour vous? Pour les autres?
Dans quelle mesure vous ainsi que les personnes concernées êtes-vous prêts à accepter ces conséquences?
Que faire pour éviter l’inacceptable?
et en complément:
Aller plus loin
Pour mener à bien vos ambitions et atteindre vos objectifs en toute quiétude, pensez au coaching. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual
En fait il ne s’agit ni plus ni moins que de la transposition de ce vieil adage populaire:
“On sait ce qu’on a, on ne sait jamais ce que l’on va avoir” , d’autres disent aussi “lâcher la proie pour l’ombre”
Je sais, je suis un sage darling
j’ai moi aussi choisi, il y a 26 ans un emploi fort bien rémunéré à l’époque. Très rapidement je suis devenue l’esclave de ce travail et quatre ans plus tard je me retouvais sans rien…J’ai mis des années avant de comprendre que mes employeurs n’étaient pas les seuls fautifs, j’avais aussi ma part de responsabilité…je découvre votre blog et tous ses enseignements. Il n’y a pas de hasard…A bientôt.
Bon, moi j’suis déjà du genre à imaginer le pire alors ça va. Et puis quand ça m’arrive quand même de plonger tête baissée, quand ça va plus, j’arrête tout 😀
Géniale la vidéo! Dorénavant, lorsque je finirai un niveau dans un jeu, lol je verrai ça d’un oeil différent. Pour l’article, nous sommes responsables de notre futur.
J’ajoute à la liste ceux qui ont choisi des jobs bien prenant et qui se réveillent un jour en se disant qu’ils n’ont pas vu grandir leurs enfants, on entend ça assez souvent.
J’ai une copine dans ce cas qui m’a dit avoir toujours su qu’elle le regreterait, mais qu’elle n’avait pas le choix, parce qu’il faut bien mettre du pain sur la table. Personnellement je suis convaincu qu’on a toujours le choix et qu’on ne mesure pas toujours les conséquences de ceux qu’on fait. Est-ce que ça n’est pas une stratégie d’échec, d’ailleurs?
“Éloge, de la lucidité” ? Comme dirait l’autre, celui qui en a fait un bouquin ! Ou plutôt éloge de l’humilité ? Ou encore éloge de l’humilité lucide ? Bref, une vigilance de toute une vie. Vigilance ou asepsie, c’est à chacun d’en décider selon ses besoins/capacités propres, or c’est à que le bât blesse…. Autrement dit “éloge de l’unicité” ? Reprenons :” éloge du regard humble et lucide de chacun sur sa propre unicité”. Oui, c’est ça ! Je sais que c’est précisément cela que je souhaite à chacun de nous. Avant tout. Sans mièvrerie.
Comme c’est bien dit!
En PNL, il y’a ce qu’on appelle l’écologie, qui essaie de definir tous les résultats secondaires positifs et négatifs de votre objectifs, et de décider si on est prés à payer le prix (exemple moins de temps pour famille et amis et centre d’intérêt quand on veux créer notre entreprise), bien-sur il y’a toujours des risques dans la vie, mais mieux vaut être conscient que d’être surpris à la fin.
Eminem a une chanson qui s’intitule “Be careful what you wish for” ou il parle du fait qu’il voulait tant être célèbre, et riche en tant que rappeur, qu’il s’en foutait pas ce qu’il devait payer comme prix s’il le devenait.
La vidéo est très chouette j’aime bien.
Ce billet s’inspire en effet de l’esprit PNL! Et merci pour l’exemple d’Eminem;)