La flemme, vilaine ennemie méprisée des champions de l’efficacité, est pourtant parfois le signe que nous avons besoin de faire une pause. Accepter de céder à la flemme, parfois… pour le plaisir. Parce que la paresse a du bon: parfois, les doigts de pieds en bouquet de violettes, c’est mieux que la rate au court-bouillon.
Fatigantes contraintes…
D’habitude, je publie 3 articles par semaine, les lundi mardi et vendredi. Vendredi dernier, me voilà en congés et sans article d’avance, je me suis trouvée un peu tiraillée entre l’envie de maintenir la régularité de publication de mes billets et le manque d’envie de m’y mettre pour pouvoir profiter de mes congés. Au final, j’ai décidé de céder voluptueusement à la flemme. Et j’avais de bonnes raisons!
Dans un monde en recherche constante d’efficacité, nous finissons bardés de contraintes souvent auto-imposées qui génèrent un stress aussi inutile qu’énergivore. J’entends déjà les gourous de l’efficacité personnelle souffler à mes oreilles indisciplinées que j’aurais pu mieux m’organiser, préparer les X articles nécessaires avant de partir, dont j’aurais programmé la publication automatique, la technologie ça sert à ça et blablabla.
… dont le désir de flemme est le symptome
C’est parfaitement exact. Ce qui l’est aussi, c’est qu’il arrive qu’on se laisse déborder. Et qu’au lieu de chercher un nième intelligent subterfuge qui, dans le grand jeu vidéo du quotidien, pourra faire passer notre efficacité personnelle du niveau 4 au niveau 5, nous avons sans doute besoin de prendre quelques minutes pour réfléchir aux raisons qui font que nous nous laissons déborder.
Parmi elles (et elles sont nombreuses), il y a le besoin, de temps à autre, de céder à la flemme. Ce désir de flemme, assez proche sans doute de la procrastination, et qui est peut-être le symptome d’un besoin de lever le pied, d’être moins exigeant envers soi-même, de se lâcher un peu la grape et de céder avec beaucoup de bienveillance pour soi.
Mini coaching: s’autoriser à céder à la flemme
Outre le soulagement ressenti, i y a quelque chose de totalement jouissif dans le fait de décider que là, maintenant tout de suite, basta, il est temps de prendre un moment pour soi, pour faire ce qu’on veut plutôt que ce qu’on doit, pour recharger des batteries flapies, prendre du recul, respirer, se reposer, glandouiller , se détendre, se laisser aller à la rêverie, sortir de la routine etc.
Contrairement à la procrastination positive, qui consiste à remettre sciemment à plus tard, il s’agit bien ici de renoncer à une activité, ce qui permet de reprendre la main sur le temps, tout en lâchant prise sur des pseudos obligations dont l’importance s’en trouve sérieusement relativisée. Un bénéfice annexe de l’affaire, c’est que ça permet aussi de ré-évaluer l’utilité/l’importance de certaines tâches.
S’autoriser à céder à la flemme, c’est aussi accepter qu’on a le droit, une fois de temps en temps, de n’avoir pas envie de faire quelque chose. Reconnaître que nous avons des limites, que nous sommes des êtres humains avec leurs besoins de récréation, pas des machines, quoi!
Quel bonheur que de lézarder au soleil, de se balader dans la garrigue et de papoter avec des amis, tout en découvrant qu’avoir renoncé à cette tâche comporte finalement bien peu d’effets pervers!
Et vous, c’est quand la dernière fois que vous avez cédé à la flemme?
C’est quand la prochaine?
Voir aussi
Stress: et si on arrêtait de lutter contre?
Stress: la coexistence pacifique
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Et comme pour beaucoup de choses, c’est la rareté qui en fait le prix !
Donc si je comprends bien: Etre trop exigeant avec soi même, entraine mécaniquement un désir de flemme ou de procrastiner (le flemme non assumée en quelque sorte).
Conclusion: Autant assumer sa flemme, ça rend plus efficace et moi ça m’arrange lol
je me disais aussi,que tes articles me manquaient!!moi,je ne peux pas faire cela si j’ai des impératifs professionnels:sinon je culpabilise et ça gâche le temps que je me prends
Merci, Sylvaine, pour cet article plein de fraîcheur et de franchise.
Il est temps de dénoncer le poids moral ou religieux (?) : la paresse citée parmi les 7 péchés capitaux, liste véhiculée par l’église catholique depuis Thomas d’Aquin (en fait Thomas d’Aquin parlait plutôt de “paresse spirituelle”, mais l’acception commune, donc culpabilisante, est bien la “répugnance au travail, à l’effort” (Petit Larousse).
Eh bien, permettez-moi de faire l’éloge de la paresse :
Il serait bon d’instiller de la paresse dans les cursus universitaires (et grandes écoles), dans les cursus professionnels, dans les environnements professionnels (ah, la sieste …)
Paresseusement vôtre,
Michel
J’ai la flemme de vous répondre, alors je déguste et vous adresse la plus petite des violettes, de celles que l’on ramasse au bord du Canal du Midi, non loin de Toulouse, afin de respirer le très doux et très subtil parfum de la complicité.
Puissent tous vos lecteurs en profiter pleinement !