Il est d’autant plus facile de critiquer les suiveurs, les moutons des troupeaux que nous savons de quoi nous parlons: nous sommes tous le mouton de quelqu’un… parce qu’il y a des moments où le troupeau a ses bénéfices et qu’il fait bon être un mouton!
Du bénéfice du troupeau
S’il nous arrive de nous couler dans le moule pour nous fondre dans la masse, que ce soit par mimétisme des comportements, des idées, de l’apparence etc. c’est sans doute parce que nous en tirons un bénéfice. Faire partie du troupeau a des connotations négatives, à juste titre, puisque cela nous impose des codes, des modes de fonctionnement qui ne nous appartiennent pas forcément, qu’alors nous subissons, dont nous devenons prisonniers.
En même temps, nous en sommes les prisonniers consentants, car c’est une façon de s’intégrer qui permet de répondre à des besoins fondamentaux, tant dans les rapports sociaux que dans la relation à soi, dont voici quelques exemples:
- Evoluer dans un univers rassurant, jalonné de points de repères identifiés et prévisibles
- Limiter la solitude
- Répondre à son besoin d’appartenance
- Répondre à son besoin de reconnaissance
- Se rassurer dans ses systèmes de convictions en les retrouvant chez ses contemporains
- Avoir un cadre (opinions, convictions etc.) qui facilite la prise de décision, la prise de position
- Limiter la prise de risque en restant dans sa zone de confort
Ce qui signifie que nous avons tous, dans une certaine mesure, besoin de faire partie d’un troupeau. Le libre penseur capable de s’affranchir de toutes les appartenances serait un croisement hybride et improbable entre l’ermite errant et St Siméon le stylite.
De même, il y aura toujours quelqu’un pour penser que si nous agissons de telle ou telle manière, si nous avons telle ou telle opinion, c’est que nous sommes le mouton d’un troupeau. Oui, et alors? Le tout étant de choisir avec soin à quels troupeaux nous voulons appartenir…
Mini coaching: évaluer son besoin de troupeau(x)
Notre façon de faire partie d’un (de) troupeaux en dit long sur qui nous sommes, sur nos besoins, sur nos craintes. Il paraît assez illusoire de vouloir “être soi-même” et s’affranchir des troupeaux dont les exigences nous paraissent excessives sans identifier leurs bénéfices et trouver des moyens de les conserver autrement, car sinon le mouton aura tôt fait de revenir à la bergerie, et le loup à revenir hurler avec ses compères.
Et vous, à quels troupeaux appartenez-vous?
Qu’est-ce que ça vous apporte?
Dans quelles situations avez-vous besoin du confort rassurant d’un troupeau de semblables?
Qu’est-ce que ça vous dit sur vos besoins?
Sur vos craintes?
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Aller plus loin
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Il ne faut pas oublier les loups déguisés en moutons, hé, hé ! Bien sûr, il y a du mouton en nous, mais pas seulement ! Tout un bestiaire ! Esope et avant lui d’autres, depuis la nuit des temps ont attribué à l’homme les qualités spécifiques de tous les animaux de leur entourage.
Dans le ciel cet après midi, encore quelques moutons et puis enfin, l’été nous sourira. Bonne journée Sylvaine !
Je ne connaissais pas “Saint Siméon le Stylite” sorti du troupeau pour rentrer dans le Guiness book.
Appartenir à un/des troupeaux est fondamental à notre équilibre. Après, libre à nous de nous démarquer du reste du groupe ou pas. Le plus important étant d’avoir conscience de notre appartenance au sein du troupeau et de ne pas oublier que nous aurons tôt ou tard besoin de celui-ci pour avancer et nous épanouir.
PS : merci pour le lien vers le petit mouton noir 🙂
L’homme étant un animal grégaire et social, le troupeau a des nécessités indiscutables.
L’effet néfaste de suivre un troupeau se produit lorsqu’on n’est plus capable de penser par et pour nous-mêmes, de subir les choix des autres, de ne plus pouvoir critiquer et émettre des réserves sur tels ou tels débats.
Le troupeau est aussi nécessaire pour réaliser nos désirs, comme celui de s’enrichir, par exemple. Car comme l’a dit Jim Rohn: un ermite riche, ça n’existe pas !
MaxR
Dans quelles situations avez-vous besoin du confort rassurant d’un troupeau de semblables?
Justement, quand je suis dans un groupe, eux ils parlent d’une chose insignifiante ou bien hors de ma personnalité et je ne sais pas quoi dire 🙂 Je reste spectateur donc, mais ça va se changer in châ’a-Llâh.