Dans une conférence du TED2012, Peter Diamandis propose une vision optimiste de notre futur: un futur d’abondance. Si sa vision concerne essentiellement les progrès technologiques, elle m’a inspiré des pistes de réflexion pour construire son propre petit monde d’abondance, et ça n’est pas forcément ce que vous croyez!
Car à première vue, construire son propre petit monde d’abondance ressemble à un repli sur soi égoïste et individualiste, version “Ma corne d’abondance est à moi, rien qu’à moi, je ne la partage pas, les autres n’ont qu’à se sortir les doigts“.
Mais ça n’est pas du tout mon intention, car au contraire, créer de l’abondance – de biens, de reconnaissance, de temps, de compétences, de tout ce qu’on veut – c’est s’offrir la possibilité d’être heureux, mais aussi de partager et de participer, même à son modeste niveau, à la construction d’un monde plus heureux lui aussi, et donc plus apaisé…
Pessimisme programmé?
Peter Diamantis explique dans cette conférence que l’amygdale joue un rôle essentiel dans notre système émotionnel en triant les informations qu’elle reçoit en deux catégories:
- Menace à notre survie ( = émotions négatives)
- Non menace à notre survie ( = émotions positives)
Et bien entendu, ce sont celles qui correspondent à la première qui sont traitées en priorité, puisque tout ce que nous faisons poursuit un seul objectif: la survie. C’est l’amygdale qui va générer l’émotion appropriée à la situation.
Du coup, dans un monde où nous sommes en permanence confrontés à l’horreur, à la violence et aux difficultés de toutes sortes dans les médias, nous traitons en permanence des informations génératrices d’émotions négatives, qui augmentent notre pessimisme à l’égard du futur. Pourtant, selon Peter Diamantis, notre évolution et les progrès techniques et technologiques sont tels que nous n’avons aucune raison d’être pessimistes car ils nous permettrons de résoudre les grands problèmes actuels.
Le pessimisme vis à vis de l’avenir a vite fait de se transformer en déterminisme fataliste, qui est l’un des mignons préférés de la reine passivité. Car s’il n’y a pas d’issue positive en vue, alors transpirer sous l’effort n’a pas de sens, autant accepter son piètre lot, et courber l’échine en s’inventant des vérités universelles en forme de petits arrangements avec soi-même ‘de toute façon, ça sert à rien”.
Si Peter Diamantis a confiance dans notre capacité à construire collectivement un monde d’abondance pour tous au travers de la technologie, j’ai pour ma part confiance en la capacité de chacun d’entre nous de construire son propre petit monde d’abondance, au bénéfice autant de lui-même que de sa communauté et donc, plus largement à celui du monde. Mais cela nécessite certainement de redéfinir l’abondance.
L’abondance morale
L’abondance dont nous avons vraiment besoin, et qui m’intéresse ici c’est avant tout la profusion de toutes les nourritures de l’âme, tout ce qui nous procure un sentiment de bien-être moral. Et je ne parle pas de bien-être physique car certains d’ente nous n’ont guère la possibilité d’améliorer leur condition physique, et cela ne les empêche pas nécessairement de bénéficier d’une abondance de joie ou de plaisir de vivre.
Cette abondance morale n’exclut en rien l’abondance d’objets, d’aliments ou de technologie ou même d’argent: elle se contente de la modérer pour éviter l’accumulation d’inutile qui encombre nos placards et nos têtes sans autre avantage qu’un foisonnement de nourriture à égo et de poison à estime de soi. Cette modération n’est pas une obligation, elle est la conséquence naturelle de l’affluence de moyens de combler ces besoins. Elle est une sorte de sentiment de satiété qui intervient lorsque la quantité est suffisante.
A cette abondance morale faite de vitamines mentales correspond un plaisir de vivre qui nous rend sereins et dynamiques à la fois:
- Capables de dépasser la peur (des autres, des lendemains qui déchantent, de la pluie, des échecs bref, de la vie)
- Capables d’entreprendre ce que nous voulons vraiment, avec motivation et assurance.
- Capables de distinguer ce qui mérite nos efforts de ce qui est superflu, de céder au vrai plaisir plutôt qu’aux sirènes de la consommation.
- Capables d’être généreux de ce qu’on a plutôt que de thésauriser toujours plus.
1- Engranger les vitamines mentales
Pour contrebalancer les maxidoses d’informations sinistres, et permettre à son amygdale de traiter des informations génératrices de plaisir, de joie, de jubilation, de satisfaction. Les vitamines mentales peuvent aussi être relationnelles!
- Dynamisme: faire le plein de vitamines mentales
- Coaching des 4 saisons
- Eloge du plaisir
- Rôle des émotions: la joie
- Vitamines mentales: le bonheur est un festin de miettes
- Vitamines mentales : de la joie à la joie de vivre
2- Déconnecter
Pour se protéger d’une société dont l’excès d’information négative est potentiellement toxique, tous les moyens de déconnexion sont bons:
- Bien-être : dé-con-nec-ter
- Savourer ses week-ends
- Prendre un moment pour soi
- Rompre avec la routine pour recharger ses batteries
3- Cultiver l’optimisme
Pour se donner à soi-même l’envie d’imaginer des issues positives à nos désirs d’entreprendre toutes sortes de choses, sur le plan personnel comme professionnel:
4- Faire le bilan de ses besoins
Disposer d’une corne d’abondance pleine de légumes verts quand on n’aime que la viande rôtie, c’est pas folichon. Alors autant faire le point sur vos besoins, en particulier ceux qui demandent à être comblés depuis longtemps sans avoir été tellement écoutés, tous planqués qu’ils sont derrière des désirs et envies compensatoires. Il en découle un sentiment de satisfaction profonde qui ressemble à l’abondance.
5- faire le bilan de ce qu’on a déjà
Nous avons tendance à focaliser sur les manques, puisque notre cerveau nous pousse à les combler. Cependant, nos vies sont déjà, dans la plupart des cas, de jolies collections de chouettes choses qui ne demandent qu’à être complétées, plutôt que des armoires désespérément vides. Il est donc utile de savoir ce qui embellit déjà nos vies, sans pour autant tomber dans la dictature du verre à moitié plein.
6- Fixer des objectifs pour combler les besoins
Identifier ses besoins est une étape cruciale, cependant la prise de conscience seule ne change pas notre monde. Le passage à l’action est indispensable et il commence par le fait de fixer des objectifs qui ressemblent à des objectifs, et non pas à des bonnes résolutions.
- Définir son objectif
- Etablir des objectifs SMART
- Distinguer une bonne résolution d’un projet digne de ce nom
7- Faire le bilan de nos ressources internes
Nous avons déjà des ressources internes en abondance, que l’humilité judéo-chrétienne nous pousse souvent à ignorer au bénéfice de la dévalorisation. Reconnecter avec ces ressources internes pour pouvoir appuyer les actions à mener pour atteindre les objectifs sur du solide:
- Redécouvrir ses talents
- Les valeurs, l’énergie renouvelable de la motivation
- Estime de soi: vous avez bien plus de ressources que nous ne le croyez!
- Estime de soi: qualités, talents naturels, le beau est dans l’ordinaire
- Confiance en soi: redécouvrir nos talents naturels
8- Etablir les plans d’action
Il n’y a pas de stratégie spécifique pour satisfaire tel ou tel besoin, car leur expression est personnelle, aussi vos solutions et vos plans d’action ne dépendent que de vous, en fonction des ressources dont vous disposez, et dont vous venez de faire la liste, et en fonction de votre personnalité, de votre imagination:
- Faire face aux objectifs ambitieux: la solution culinaire
- Option solutions!
- La technique du pourquoi
- Créativité: les 6 chapeaux de de Bono, version individuelle
- Répondre à son besoin d’appartenance
- Répondre à son besoin de reconnaissance
9- Partager ce que l’on a
Une fois que vous bénéficiez d’une profusion de ce dont vous aviez besoin, faire profiter autrui de ce dont vous disposez en abondance a de multiples bénéfices pour l’estime de soi et les relations, qui sont les deux richesses les plus essentielles à une vie bien remplie. C’est un premier pas vers un sentiment d’utilité sociale et relationnelle qui renforce le sentiment de plénitude et participe de l’abondance morale:
10- Contribuer
Contribuer, c’est sans doute l’étape ultime de l’abondance morale, qui permet d’oeuvrer au bénéfice d’une communauté, d’un projet qui nous dépasse largement. Générateur d’en sentiment d’utilité et de sens, le fait de contribuer à quelque chose de plus grand que nous, de plus grand que le bien-être personnel, est une façon de redistribuer l’abondance morale que nous avons nous-même créée. Comme une sorte de cercle vertueux à arrosage automatique. Bref, contribuez et la boucle est bouclée;)
Aller plus loin
Vous voulez faire le point sur vos besoins pour construire une vie personnelle et/ou professionnelle plus satisfaisante et renouer avec le plaisir de travailler Pensez au coaching. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual
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