Sylvaine Pascual – Publié dans Vie professionnelle
Neuvième et avant-dernière étape de l’exploration du boulot rêvé: la rémunération. Point crucial et pourtant peu lié à la satisfaction professionnelle, elle dépend de toutes les étapes précédentes. Voici quelques éléments utiles lorsqu’on cherche à déterminer le revenu idéal. | Tweet |
Je ne vais pas vous refiler l’agorythme parfait pour calculer scientifiquement la rémunération idéale en fonction de critères avérés et reconnus, tout simplement parce que cela donne une valeur purement monétaire au travail, ce qui me semble bien éloigné de la réalité d’un job de rêve.
La question du revenu est sans doute à la fois la plus cruciale et la plus anecdotique de nos 10 étapes. Ca vous paraît bêtement antinomique? Alors nous voilà partis explorer les deux faces d’une même pièce.
Pile: une rémunération juste est cruciale
Il est essentiel, pour des questions d’estime de soi et d’image de soi, d’avoir un revenu qui correspond à compétences, fonction, expérience, ancienneté blablabla.
De même, lorsqu’il s’agit d’évaluer les tarifs de ses prestations lors d’une création d’enreprise, il est indispensable qu’ils soient à la hauteur de nos compétences, sans sur ou -comme c’est fréquemment le cas – sous-évaluation.
En bref, la rémunération est satisfaisante lorqu’elle représente un juste équilibre entre contribution/prestation et rétribution.
Ca, c’est pour le politiquement correct, passons maintenant à l’adaptation de cet équilibre réaliste aux besoins et envies de chaque individu, étape bien plus intéressante;)
Face: anecdotique rémunération
L’argent ne fait pas le bonheur, mais il y participe grandement et pis, ma bonne dame, il faut bien gagner sa vie. Une fois dépassées les platitudes d’usage sur le sujet, la satisfaction professionnelle est au fond peu liée au salaire. De plus, on constate que les personnes qui ont trouvé le job qui correspond à leurs aspirations et à leur valeurs, accordent tout d’un coup beaucoup moins d’importance à la rémunération.
D’autre part, un revenu que nous considérons comme élevé n’améliore pas la motivation et ne diminue pas le stress.
En d’autres termes, un job pourri pour lequel vous allez obtenir une augmentation substantielle restera un job pourri. Et si vous avez le sentiment que vous le supporterez davantage avec un salaire plus élevé, vous vous fourrez tout simplement le doigt dans l’oeil.
La contradiction entre le sentiment qu’ont la plupart des gens de vouloir avant tout une augmentation de salaire et l’absence d’impact sur leur satisfaction au travail trouve peut-être son explication dans le fait que nous avons tendance à évaluer notre salaire par rapport à celui de nos pairs.
Ce qui nous pousse à comparer notre salaire (et le niveau de vie qui va avec) avec celui de notre prochain est peut-être l’expression d’un besoin de reconnaissance sociale ultra primitif, genre qui-a-les-plus-grosses-cornes-du-troupeau.
Et c’est une erreur sans doute que de s’acharner à perpétrer ces comportements car trouver du sens, agir en fonction des valeurs qui nous sont propres etc. sont des éléments de la vie professionnelle bien plus civilisés qui ont l’énorme avantage de favoriser la reconaissance interne, la reconnaissance de soi, en quelque sorte.Et donc la satisfaction au travail.
Rémunération idéale
Cependant, tout ce discours ne signifie pas qu’il soit indispensable de gagner moins ou de se contenter de peu. Rappelons simplement que l’argent n’est pas un but en soi, l’objectif c’est ce que vous pourrez faire avec.
Peut-on considérer qu’une personne qui gagne 5000 Euros par mois en travaillant 75 heures par semaine, a un salaire équivalent à celui d’une peronne qui touche environ 2500 Euros pour des semaines de 35/40h?
Probablement pas, mais cela donne tout de même à réfléchir. Pour quelqu’un qui a identifié un besoin très fort de ralentir de rythme, de trouver plus d’équilibre avec sa vie privée, de minimiser le stress etc., l’acceptation de la diminution du revenu peut être un choix judicieux, sans pour autant devoir devenir une règle.
En bref, il est important que la rémunération déterminée par chacun d’entre nous comme idéale prenne aussi en compte les ajustements nécessaires identifiés lors des étapes précédentes.
Il s’agit donc de trouver l’équilibre entre rémunération et qualité de vie. Et l’exercice est délicat car, disons-le sans ambages, nous avons tous un seuil au delà duquel nous sommes prêts à devenir les maquereaux de notre bien-être, et à le vendre pour se gonfler le porte-monnaie. Inversement, le manque de confiance en soi peut limiter la vision d’une rémunération potentielle.
Mini coaching: la rémunération idéale
Quelle est votre rémunération actuelle?
Quelle serait la rémunération idéale?
Pour faire quoi?
De quoi avez-vous besoin pour vivre?
De quoi avez-vous besoin en plus pour vous faire plaisir?
Pour vos activités, hobbies, vacances, vos dépenses du quotidien?
Quelle différence avec la rémunération idéale?
Avec votre rémunération actuelle?
Où se situe l’équilibre entre les aménagements identifiés lors des étapes précédentes et votre rémunération idéale?
Qu’est-ce que ça vous dit sur les changements professionnels à mettre en place?
Et comme d’habitude, dégagez des pistes d’évolution et priorisez-les.
Bref, transformez-les en objectifs SMART et faites encore un pas qui vous rapprochera du boulot idéal. Rappelons-nous qu’un pas plus près, c’est mieux qu’un pas plus loin ou aucun pas du tout,)
Voir aussi
Le boulot idéal: une réalité à inventer?
Boulot idéal (2): l’environnement professionnel
Boulot idéal (3): tâches et comportements
Boulot idéal (4): compétences professionnelles
Boulot idéal (5): talents et stratégies
Boulot idéal (6): relations et communication
Boulot idéal (7): valeurs et convictions
Aller plus loin
Pour construire une vie professionnelle en accord avec vos valeurs et vos aspirations, pensez au coaching. Pour tous renseignements: contactez Sylvaine Pascual au 01 39 54 77 32
Que de bonnes questions ! merci pour ce post très intéressant.