Compétence relationnelle: l’affirmation de soi

L'affirmation de soi: dire ce qu'on a à dire avec élégance

L’affirmation de soi est une formidable compétence pilier de l’élégance relationnelle qui permet de se faire entendre avec un mélange d’aisance et d’amabilité. Voici une vidéo suprenante et quelques pistes pour s’affirmer sans agressivité, dans le respect de soi et de l’autre.

L'affirmation de soi: dire ce qu'on a à dire avec élégance

Le chat champion de l’affirmation de soi

Je suis tombée sur cette vidéo presque incroyable d’un chat qui explique clairement et avec un sacré aplomb aux deux crocodiles de son quartier que non, vraiment, là Marcel, là Maurice, vous passez les bornes. Et ce avec une décontraction qui en fait le champion de l’établissement des limites, Le seigneur de l’affirmation de soi.

Le champion de l’affirmation de soi

On pourrait croire le greffier capable d’un tel exploit arrogant ou présomptueux, d’une audace qui va bien finir pas lui coûter une patte, voire plus étant donné le gabarit et la nature de l’adversaire. Et pourtant, observez-le, pas un geste inutile, pas de colère superflue genre indignation vertueuse face à ses deux intrus et même pas d’agressivité: un geste ferme et affirmé, c’est tout. Et c’est drôlement efficace.

Il agit avec le calme et la mesure de celui qui est en accord total avec ce qu’il fait, qui ne doute ni du bien-fondé des limites qu’il a fixé, ni de sa légitimité en les affirmant. Ce matou-là aurait fait un travail approfondi de développement personnel que je ne serais pas autrement surprise.

 

Affirmation de soi vs agressivité, autoritarisme et pleurnicheries

Soyons clair, l’affirmation de soi, ça n’est pas tractopeller* ses contemporains à coups d’exigences autocratiques, d’impératifs autoritaires et de despotisme unilatéral. Ça n’est pas non plus se plaindre jusqu’à plus soif en espérant que des bons Sauveurs sortis tout droit du triangle de Karpman viennent casser la figure aux méchants pour nous donner la place que nous méritons. Par ces biais-là, nous obtenons peut-être ce que nous voulons, parfois, mais par des jeux de pouvoir manipulatoires qui pourraient bien un jour se retourner contre nous.

D’ailleurs, vous l’avez vu, ce sac à puces: il a laissé le triangle de Karpman loin derrière lui et l’affirmation de soi dont il fait preuve n’a rien à voir avec la colère, la Persécution (au sens Karpmanien, d’où la majuscule) ou la manipulation: il pose des limites, en l’occurrence géographiques, et les fait respecter.

L’affirmation de soi consiste à exprimer et faire entendre ses besoins, envies, opinions etc., avec confiance, assurance et respect de l’interlocuteur. 

 – S’exprimer avec élégance et simplicité
 – Établir et faire respecter ses limites avec gentillesse et fermeté
 – Exprimer sans imposer
 – (oser) Demander clairement sans exiger, ordonner ou pleurnicher
 – Traiter tous les interlocuteurs d’égal à égal (sans mépris ni déférence)
 – Savoir faire une critique avec élégance et délicatesse
 – Accepter sa part de responsabilité dans ce qui arrive
 – Agir en cohérence avec ses valeurs
 – Faire ses propres choix
 – Savoir dire non
 – Savoir dire oui
 – Agir en dehors des rôles relationnels
 – Savoir identifier ses besoins et les combler
 – Agir de façon éthique, et pas au détriment des autres

C'est la constance (l'accumulation de petits gestes) qui crée la confiance, pas l'intensité

 

Bénéfices de l’affirmation de soi

La capacité à s’affirmer avec un sérénité simple et sans complexe est sans doute le fruit d’un cocktail d’estime de soi, de confiance en soi, de compétences relationnelles et communicationnelles, de la capacité à identifier et à fixer ses limites et du dépassement de certaines peurs relationnelles (peur de l’autre, du jugement, de déplaire, d’être rejeté etc.) et des messages contraignants.

Et disons-le, y’a cercle vertueux sous la main, car plus vous établirez vos limites, plus votre entourage les respectera, plus vous gagnerez en confiance pour les établir davantage.

Au fur et à mesure, vous pourrez ainsi vous réapproprier cette part de pouvoir que nous cédons volontiers, par manque de confiance, à ceux que nous considérons plus forts, plus bruyants, plus légitimes que nous (merci la comparaison ascendante, au passage) quitte à leur autoriser des droits qui outrepassent les nôtres.

Bien entendu, cela ne signifie aucunement que vous obtiendrez tout ce que vous voulez, puisque le respect de l’autre implique l’acceptation de ses refus éventuels.

En revanche, vous parviendrez à vous faire entendre et comprendre, à prendre la place qui vous revient, à exprimer vos opinions, vos envies, vos besoins, bref à parler de vous avec aisance. De façon générale, l’affirmation de soi permet des relations beaucoup plus saines car elle favorise la confiance et la compréhension mutuelle.

Et pour finir, établissez vos limites, consommez de la demande assertive sans modération pour pouvoir les affirmer et vous serez à même d’expliquer à deux crocodiles en même temps que là, vraiment, vous ne les autoriserez pas à avoir envers vous un comportement qui dépasse l’entendement…

Préserver les neurones miroirs pour renforcer l'empahtie et les relations agréables

 

Mini coaching: développer l’affirmation de soi

Sur une échelle de 1 à 10, à combien évaluez-vous votre degré d’affirmation?
Quelles ressources, quelles compétences avez-vous besoin de développer pour être plus assertif(ve) et moins agressif(ve) ou en retrait?
Comment pouvez-vous vous y prendre?
Quand?

Les billets ci-dessous vous donneront des pistes spécifiques, en fonction des besoins que vous aurez identifiés.

 

Pièges à éviter

Les ratés de la communication: non demandes et petites manipulations

Communication: la dictature de l’obligation

Tous manipulés, tous manipulateurs!

Les ratés de la communication: généralisations abusives

Les ratés de la communication: le verbiage

Compétences relationnelles: les pièges de la lecture de pensée

Les pièges de la comparaison

15 trucs infaillibles pour ne pas obtenir ce que l’on demande

 

Développer l’affirmation de soi

Ebook gratuit: les messages contraignants

Ebook gratuit: le triangle de Karpman

14 astuces de communication qui vont révolutionner vos conversations

Un petit compliment, pour la route?

Dire les jolies choses que l’on ressent

Relations: hérisson et paillasson

Formuler une critique avec grâce et dignité

Réhabiliter la gentillesse

Compétences relationnelles: savoir dire non

Formuler une critique avec élégance et délicatesse

Guide de survie aux abrutis (1)

Guide de survie aux abrutis: le bocal à con

15 trucs infaillibles pour ne pas obtenir ce que l’on demande

Leadership, élégance relationnelle: la constance crée la confiance

 

*Je vais bien finir par rédiger un glossaire de ces inventions linguistiques improbables et incongrues;)

 

 

Aller plus loin

Vous voulez vous affirmer davantage et construire des relations saines et réjouissantes? Ithaque propose un accompagnement exclusif, entièrement élaboré par Sylvaine Pascual, intitulé Sans peur et sans reproche.Pour tous renseignements, contactez Sylvaine.

 

 

24 Comments

  • Denis.dgc dit :

    Ce n’est pas toujours facile de se faire respecter sans sombrer dans l’agressivité (qui prend souvent sa source dans la peur de l’autre). Mais ce n’est pas une raison pour ne pas y travailler dessus… Impressionnant le matou…

    • Sylvaine Pascual dit :

      Exactement, et c’est justement la raison pour laquelle nous avons tout à gagner à travailler l’assurance qui permet une affirmation de soi sans agressivité;)
      J’adore le greffier, je le trouve incroyable!

  • louise dit :

    très interressant

  • Aurélie dit :

    Absolument génial Sylvaine !
    Merci d’avoir aussi bien détaillé toutes les composantes de l’affirmation de soi. ça fait du boulot, mais quel bien être pour nous et notre entourage ensuite !

    • Sylvaine Pascual dit :

      Merci Aurélie!
      Effectivement, un peu d’huile de coude est nécessaire pour travailler tout cela, cependant c’est un véritable investissement sur l’avenir, avec des relations apaisées, un quotidien plus réjouissant et un gain de confiance en soi;)

  • Rémi dit :

    Bonjour Sylvaine,

    Bravo pour cet article, vous avez su y dire l’essentiel en quelques mots.

    Si vous le permettez j’aimerais souligner l’importance des émotions dans l’affirmation de soi.

    En effet si nous réussissons à identifier nos émotions (tristesse, colère, peur, joie, etc.), nous pouvons ensuite réussir plus facilement à identifier nos besoins et nos envies. Et donc à identifier les limites que nous souhaitons poser.

    Par ailleurs, si nous réussissons à exprimer nos émotions auprès de notre interlocuteur, celui-ci comprendra mieux notre point de vue et surtout il l’acceptera plus facilement.

    Rémi

  • Giraud Colette dit :

    c’est un plaisir de vous lire. Réflexions et actions s’en suivront.
    Merci

  • M. dit :

    Bonjour Sylvaine,

    Merci pour cet article très intéressant.

    J’aurais voulu savoir si vous pouviez proposer des clés pour se tirer d’une situation d’affirmation de soi qui a mal démarré : on a fait preuve d’autoritarisme ou d’agressivité, mais en cours de chemin on s’en rend compte. Comment rétablir la communication vers ce que vous décrivez quand elle a mal démarré ?

    Je vous remercie.

    • Sylvaine Pascual dit :

      Bonjour, il y a effectivement des moyens de rectifier le tir lorsqu’on a eu des comportements qui n’ont pas été efficaces.
      Au delà des informations données dans les articles, je ne fais pas de conseil en ligne dans les commentaires, car chaque situation est unique et nécessite d’être explorée pour lui apporter une réponse adaptée.

  • Marine dit :

    Bonjour ! Merci pour cet article très bien détaillé et super intéressant ! Il est vrai que pour s’affirmer, il faut regagner confiance en soi et il s’agit d’un travail à effectuer sur soi sur une longue période. Tout se joue sur le contrôle de ses émotions.
    Vos articles sont vraiment supers ! Encore merci ! Hâte de lire les prochains.

    • Sylvaine Pascual dit :

      Bonjour Marine,
      C’est justement tout l’inverse: on ne peut pas contrôler ses émotions, elles sont une fonction naturelle et interviennent dès lors qu’une situation est perçue comme une menace. En revanche, on peut apprendre à les accueillir, à les écouter, à comprendre leurs messages et ainsi les apprivoiser, vivre avec et exploiter ces messages pour améliorer le bien-être et augmenter le plaisir. On peut ainsi apprivoiser les états de défense, qui sont les réactions physiologiques, psychologiques et cognitives aux émotions, bref, leur mode d’expression.

      • marineGP dit :

        Bonjour Sylvaine,
        Je pense qu’on est toutes les deux d’accord, c’est simplement une question de vocabulaire. Mais bien sur les émotions sont une fonction naturelle de notre corps mais nous sommes en possession de celui-ci. Nous pouvons donc faire en sorte de les “contrôler” (si tu préfères on peut dire “apprivoiser”). Cela nous permet de plus nous épanouir et d’apprendre à gérer nos réactions corporelles. Cela n’est pas une tâche facile mais je pense qu’elle est possible avec du travail et de la rigueur.
        A la prochaine !

        • Sylvaine Pascual dit :

          Je n’arrive pas à être d’accord, Marine;) Car contrôler n’est pas apprivoiser. L’exemple type, qui devrait parler à une femme de théâtre, c’est le trac, qui parfois ne lâche jamais un comédien, tout au long de sa carrière. Il peut l’apprivoiser, oui, vivre avec, mais certainement pas le contrôler: il déboule bien malgré lui.

          • marineGP dit :

            Tu n’arrives pas à être d’accord mais pourtant on dit la même chose. Je pense que certaines émotions peuvent être gérées comme le stress comme tu dis. Le stress on peut le limiter avec des exercices de respiration etc..; et si les émotions ne se géraient pas, je pense, pour ma part que les cours de théâtre n’existeraient pas sachant que certains ont pour but justement de s’affirmer, et de gérer certaines émotions…

          • Sylvaine Pascual dit :

            Ce sont les mots qui me gênent: gérer n’est pas contrôler, alors je peux être vaguement d’accord avec le terme gérer, mais pas avec contrôler.
            Le stress n’est pas une émotion, il est ce qui arrive quand on en traite pas les messages des émotions. Limiter le stress par la respiration, peut être un complément au traitement de l’émotion. Lorsque les techniques du type respiration relaxation sont utilisées comme solution seules, elles reviennent à ignorer les émotions qui se cachent derrière et donc… l’entretenir, malgré un soulagement temporaire.

  • Anne dit :

    Entre passivité et agressivité, entre paillasson et hérisson… Comment communiquer en s’affirmant, dans le respect de l’autre… Cela peut même sembler de la science-fiction tant les chausse-trapes sont nombreuses. Une piste : modifier son niveau de perception. Depuis que je me dis que mon intention n’est pas de me protéger à tous crins mais de grandir, d’apprendre – et je dois me le répéter à l’envi chaque jour parce que ce n’est pas naturel… – , détente et audace refont surface. J’accepte de meilleur gré “les messagers” que sont mes émotions (de toute façon dès lors que je ne les écoute pas elles frappent plus fort ! et hop, le vulgaire mal de dos se mue en vilain lumbago en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire…) Même si parfois ledit message ne m’arrange pas du tout du tout, j’ai appris qu’il ne me parvenait pas par hasard et qu’il fallait que j’en tienne compte. Bref, j’écoute pour m’affirmer. Ca ne marche pas toujours à 100% mais ça marche beaucoup plus que le mépris et l’arrogance que j’ai testés de nombreuses années. Ca doit être ça aussi la maturité.

    • Héhé ça marche mieux que le mépris, l’arrogance, les jeux de pouvoir aussi, dans lesquels on cherche à avoir le dernier mot, à avoir raison et on s’y épuise… pour pas grand chose! Garder à l’esprit que les émotions sont porteuses de messages essentiels pour mieux s’affirmer, c’est déjà un grand pas de franchi;))

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