Sylvaine Pascual – Publié dans Talents et ressources
L’introversion est souvent perçue un vilain défaut qui isole, garantie d’une vie aux antipodes du succès, dans une société qui réseaute à tout va et confond compétences relationnelles et disponibilité sociable perpétuelle, version 24h/24. Je vous propose donc une série de billets pour partir à la découverte d’une caractéristique à réhabiliter… |
Comprendre l’introversion
Et commençons aujourd’hui par une vidéo pour sortir des préjugés sur l’introversion et mieux la comprendre…
Nous avons vu la semaine dernière que l’égo est un frein majeur à la collaboration. Selon Susan Cain, auteur du livre “QUIET: The Power of Introverts in a World That Can’t Stop Talking,” un autre frein, c’est le développement d’une société qui préfère les extravertis, au point de chercher à empêcher les introvertis d’être eux-mêmes, au détriment de l’expression des talents qui leurs sont propres et donc de la collaboration.
Elle expose un point de vue passionnant dans cette vidéo du TED (sous-titrée en français).
Entre acceptation de soi et acceptation de l’autre, il s’agit essentiellement de respecter les espaces nécessaires à chacun, de respecter le temps et les rythmes de chacun pour que tous puissent élaborer et développer leurs propres idées. Alors il devient possible de se retrouver et de partager ses idées, pour peu que le groupe soit géré de façon à accorder une place à chacun.
Car les introvertis ne sont ni des solitaires refusant le travail d’équipe ni des timides ou des taiseux. Ce sont simplement, des personnes moins pipelettes et moins rouleaux-compresseusseuses, qui apprécient de réfléchir dans la quiétude tranquille de leur monde intérieur, avant d’aller partager leur génie avec leur entourage.
Ainsi, nous gagnerions tous à considérer l’introversion comme une caractéristique à prendre en compte plutôt qu’un comportement à combattre (quand donc cesserons-nous de lutter contre nous-mêmes?):
- Chacun gagnerait à ré-évaluer son besoin de solitude et d’autonomie pour identifier l’environnement le plus favorable à sa créativité personnelle et s’autoriser cet espace, ou l’autoriser à l’autre, sans jugement.
- La société et nos entreprises gagneraient à trouver des moyens de réconcilier les besoins de chacun, en conciliant les espaces individuels et les espaces collectifs pour favoriser l’innovation et la collaboration.
- L’innovation gagnerait à mieux considérer les besoins de solitude des introvertis pour laisser émerger leurs idées.
- La collaboration gagnerait à accorder aux introvertis leur temps et leur espace individuel pour leur permettre de préparer à leur manière leurs échanges et leurs partages.
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Super, mais je ne vois pas, dans la vidéo, les commentaires en français pourtant annoncés…
Bonjour,
Ce ne sont pas des commentaires mais des sous-titres, et je ne sais pas quoi vous dire, car ici je les ai… Peut-être en cliquant sur “french” en bas à gauche de la vidéo?
😉
C’est vrai que les sous-titres en français n’arrivent pas directement, et j’ai écouté un quart de la vidéo avant de réussir à les faire apparaitre. Et le problème c’est que je ne sais pas comment j’ai réussi à les mettre.
Ha ben décidément! Quand je la mets en route, ils apparaissent tout de suite!
Et en cliquant sur “French” en bas à gauche?
Je rêvais d’entendre ça un jour !!! Je l’embrasserais, cette femme !!!
Avoir une tendance à l’introversion ne m’empêche absolument pas d’avoir par exemple des activités de formation, étant même reconnu dans cette activité ! Je suis dans ma salle de formation un peu comme cette femme, d’ailleurs. J’adore même cette activité, car ma motivation première n’est pas de faire du “spectacle”, mais la transmission de savoir et même d’échanger sur ces savoirs avec mes participants.
Mais à côté, il me faut absolument des moments de calme et de concentration, choses de plus en plus difficiles à obtenir à l’époque du dogme du “collectif” et du “collaboratif” obligatoires, et de l’entassement dans des open spaces-clapiers sous prétexte de “favoriser la communication” (espaces qui en réalité la réduisent, beaucoup cherchant à s’isoler du fait des nuisances de ce type d’espace).
J’ai donc fini par opter pour une solution radicale : le télétravail partiel. Les jours sur site sont ainsi plus particulièrement dédiés aux activités nécessitant des échanges, les jours de télétravail aux activités nécessitant création, réflexion, concentration. Des liens indispensables avec les autres et avec l’entreprise restent cependant préservés (et appréciés). Ma productivité et mon efficacité ont d’ailleurs fait un bond ! Je croyais ne plus être capable de me concentrer parce que j’étais un vieux croûton ramolli développant un Alzheimer précoce, alors qu’en réalité c’était parce que les espaces de travail prétendument “modernes” sont devenus totalement inadaptés à nous, les introvertis.
Mais les introvertis sont également, contrairement à la croyance, aussi à l’écoute des autres, et peut-être de manière plus profondes que les extravertis que je considère néanmoins comme mes amis 😉
Merci Philippe pour ce retour riche! Il va bien dans le sens de l’introversion simple caractéristique, plutôt que vilain “défaut” à “combattre”. Vous démontrez aussi combien s’apprivoiser soi-même et prendre en compte ses propres spécificités – quelles qu’elles soient – pour élaborer ses propres façons de faire est la seule véritable clé à la fois de l’efficacité, du confort individuel et collectif (dans l’équilibre entre les deux) et du plaisir au travail.
Merci!
LA PERSONALITE INTROVERTIE DE ALAIN MOCCHETTI
Parmi l’ensemble de mes sœurs qui sont 4 et de mes frères qui sont 2, c’est moi qui suis le plus introverti de la famille MOCCHETTI-MOLINARI. Je peux dire que je suis introverti de naissance et dans ma toute jeune enfance, je vivais heureux dans ma coquille, étais je autiste à ce moment la, je crois que oui. Contrairement à mes sœurs et mes frères, je ne parlais pas, je n’avais pas d’opinion, pas de répondant, je devais être ennuyeux pour les personnes qui cherchaient à communiquer avec moi, beaucoup me disaient que je n’avais pas de caractère et cela a perduré pendant des années, jusqu’à l’âge de 28 ans. Scolairement parlant, j’étais très moyen en expression orale forcément et en expression écrite. Au Collège comme au Lycée, je détestais la Littérature et la Philosophie, ainsi que les langues étrangères, mon introversion a été un vrai handicap pour moi. Par contre quand j’ai fait mes études supérieures, je me suis découvert des facultés importantes pour les matières scientifiques et les mathématiques avec une particularité pour les mathématiques où j’ai brillé de la 6ème jusqu’à la 5ème année de faculté (UFR Sciences de Metz). Pour résumer je suis sorti de la Fac avec un Master que j’ai obtenu de la meilleure des façons (mention TB en Licence de Construction Mécanique et mention B au Master). A ce moment la j’avais un faible niveau en expression orale et en expression écrite. Je m’en rendis compte quand je fus embauché à SGN (ex Saint Gobain Nucléaire) filiale Ingénierie de la COGEMA devenue AREVA NC. Comme tout le monde, je me suis formé sur le tas, j’étais Ingénieur d’Essais, puis Ingénieur Responsable d’Unités pour finir Ingénieurs Achats & Marchés en intégrant le projet 2490. Très vite j’ai appris à faire de la rédaction de qualité, et à m’exprimer oralement avec éloquence. En tant que responsable, j’ai encadré des Techniciens pour commencer et ensuite des Ingénieurs d’essais quand je fus promu Ingénieur RU à G27. J’ai calqué mot pour mot la façon d’écrire et de s’exprimer oralement de l’Adjoint Opérationnel de G27 et de l’atelier T1 (UP3 800), à savoir Monsieur Jean-Jacques Izquierdo qui excellait dans ces 2 disciplines. Je dois donc mon niveau actuel à JJ Izquierdo que je remercie au passage pour m’avoir fait énormément progresser. Pour aider ma femme Sophie LARONCHE à s’occuper de notre fils David qui était insomniaque à l’extrême les 10 premières années de sa vie, en plus d’être Autiste et Hyperactif, j’ai négocié un départ de SGN fin mai 1990, pour aider Sophie à s’occuper de David, nous étions pas trop de 2 tellement que David était dur. J’ai donc sacrifié ma carrière d’Ingénieur, c’est David qui a primé par rapport à celle-ci, qui n’aura duré que 11 ans, si je n’avais aidé Sophie à s’occuper de David, elle et ma fille Ophélie auraient craqué en faisant une dépression nerveuse. Quand je parlais de manière très éloquente avec mes amis des Terrasses à Equeurdreville, ils me disaient que j’étais très cultivé. Depuis 2009, j’ai quitté Equeurdreville pour venir habiter à Pont l’Abbé pour me rapprocher de David qui séjourne depuis le 29 décembre 2004 dans la Fondation Bon Sauveur, dans l’Unité Pierre Jamet pour être plus précis. J’ai très peu d’amis et je vis de façon très sédentaire, donc je communique très peu oralement au présent et je n’ai plus l’éloquence verbale que j’avais de 1986 à 2009. Je n’en suis pas sur, mais je me sens de nouveau introverti faute de communication verbale, j’ai l’impression d’avoir fait marche arrière, fort heureusement je ne me sens plus présentement c’est-à-dire au 27 juillet 2016 dans ma coquille d’autrefois.
Alain Mocchetti
Ingénieur en Construction Mécanique & en Automatismes
Diplômé Bac + 5 Universitaire (1985)
UFR Sciences de Metz
alainmocchetti@sfr.fr
Merci Alain pur ce témoignage passionnant, qui montre au passage qu’on peut développer des compétences par imitation) et que nos savoir-être peuvent être influencés par notre environnement:)