Chaque jour nous commettons bévues et boulettes, erreurs de jugement, interprétations erronées, ratés de toutes sortes. Certes. Cependant, dans le même temps, nous accumulons des pelletés de réussites, immenses ou minuscules, tout aussi significatives, et qui pourtant ont une tendance bien supérieure à finir aux oubliettes que leurs antonymes. Renouons avec nos propres accomplissements!
En lecture ou en podcast
Reconnaître ses accomplissements
Au risque de passer pour une vieille radoteuse, je vais me répéter: nous consacrons beaucoup trop de temps à nous passer au moulin à légume de nos propres jugements et manquons souvent cruellement de la politesse et de l’indulgence les plus rudimentaires vis-à-vis de nous-mêmes. Et les discours que nous nous tenons à nous-mêmes ne sont pas à mettre entre toutes les oreilles, car le plus souvent, ce l’est pas exactement l’élégance sémantique qui les caractérise!
Nous aspirons à une reconnaissance bien légitime, que nous espérons des autres, que nous leur accordons volontiers, mais pour ce qui nous concerne, nous reconnaissons bien davantage nos petits manquements que nos beaux accomplissements. Modestie oblige, on ne va quand même pas poser un regard bienveillant sur soi-même, des fois qu’on deviendrait un détestable complaisant-arrogant! Ou bien des fois qu’on y découvrirait un être humain plein de jolies qualités et aptitudes, digne d’intérêt, d’appréciation et même capable de mener à bien des projets en s’appuyant sur ce qu’il est déjà!
Alors, pour maintenir bien en place un édifice (notre image de nous) construit sur des croyances erronées qui usent et abusent d’une humilité qui a emprunté les mécanismes de la dévalorisation, nous avons tendance à ignorer notre part de responsabilité dans ce qui se passe bien pour nous, à jeter un voile pudique sur nos réussites grandes ou petites, à minimiser, à quand-mêmiser, à avoir du mal à recevoir les compliments et autres signes de reconnaissance.
Et c’est dommage: on y perd une source non négligeable de vitamines mentales et d’une relation à soi apaisée et agréable. Une source d’estime de soi, de confiance en soi, de plaisir d’être soi, de plaisir tout court, de capacité à s’appuyer sur soi-même plutôt que de chercher désespérément à être ce qu’on n’est pas.
D’autre part, nos lunettes déformantes mettent des définitions des termes réussite et accomplissement, qui les rendent très super héros, très winner ou très Steve Jobs, bref, un poil inatteignables pour nous autres mortels ordinaires, qui parviendraient à nous faire croire q’apprendre à marcher, obtenir un diplôme ou savoir utiliser un lave-vaisselle ne sont pas des accomplissements en soi. Pourtant, vu ce qu’en dit le Larousse, réussite et accomplissement sont d’une banalité qui nous rappelle combien le beau, le formidable, le remarquable se trouvent aussi dans les petites choses du quotidien:
– Réussite: résultat favorable
– Accomplissement : action de réaliser, d’exécuter, d’achever quelque chose
Ce qui veut dire que, comme pour beaucoup d’autres choses, ce n’est pas la taille qui compte, c’est la façon dont on s’en sert;) Car autant les termes réussite et accomplissement nous paraissent nécessiter une ampleur formidable, autant leur définition ratisse large et faire l’omelette aux pommes de terre comme personne, c’est un accomplissement au même titre qu’avoir obtenu un prix Nobel de littérature. Un peu comme un abeille qui pollinise une fleur: incroyablement banal, incroyablement remarquable!
Ainsi, une conversation agréable, un dossier bouclé, une réunion bien menée, une analyse pertinente, tout ce à quoi vous avez participé et qui vous a fait plaisir peut être considéré comme un accomplissement plein d’enseignements, puisqu’il est révélateur des qualités, ressources et compétences que nous mettons en oeuvre quand nous réussissons quelque chose.
Le journal des accomplissements
Voici donc un exercice simple pour prendre conscience de nos accomplissements quotidiens et de combien nos accomplissements sont quotidiens: quelle que soit leur taille, les reconnaître aide à consolider l’estime de soi, sans attendre qu’elle vienne des autres, à porter un regard plus bienveillant sur soi-même et à avoir une conscience précise des ressources (qualités, talents, aptitudes) dont nous disposons pour faire face à d’autres situations.
Chaque jour, choisissez trois accomplissements, indépendamment de leur ampleur: énormes ou minuscules, le seul critère qui compte, c’est que ce soit quelque chose qui vous a fait plaisir.
Notez aussi les qualités, compétences et talents dont vous avez fait preuve pour les mener à bien.
Au bout d’une semaine, que remarquez-vous?
Au bout d’un mois?
Voir aussi
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Confiance en soi: renouer avec nos qualités
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Estime de soi: reconnaître la valeur des autres
Mécanismes de valorisation et dévalorisation de soi
Ce billet est une mise à jour d’un article original publié en octobre 2009.
Aller plus loin
Vous voulez construire et/ou entretenir une estime de vous solide et agréable, favorable à la réalisation de vos aspirations professionnelles? Ithaque est là pour vous. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual.
Toi radoter? Mais non enfin, je vais tenter l’expérience tiens et transmettre l’idée à notre cher Etnik darling, peut-être va-t-il enfin consentir à nous narrer sa dernière mission?
Je note et je vais tâcher de noter pendant un mois, on va voir ce que ça donne en tout cas …
bises
Ce sont en effet les petits pas que nous faisons chaque jours qui nous font grandir et qui doivent dépasser nos peines et déceptions!
Merci pour ce message d’espoir @Sylvaine et belle journée à toi! 😉
Article rès dynamique et plein de bon sens. Pour ma part, j’ajoute tous les soirs, qu’ais-je appris de nouveau aujourd’hui ? C’est incroyable ce que l’on peut apprendre par jour (petites et grandes choses). Merci pour vos conseils si judicieux.
Ce sujet m’inspire quelques questions:
comment se fait-il que nous n’accordions pas la même valeur à nos propoes accomplissements qu’à ceux des autres?
Pourquoi nos échecs et erreurs laissent-ils une empreinte plus palpable que nos réussites?
Pourquoi sommes-nous plus indugents envers les erreurs des autres (du moins tant qu’elles ne nous affectent pas directement) qu’envers les nôtres?
Ceci étant, s’essayer à faire autrement et à penser autrement est une véritable inspiration.
Toutes ces bonnes intentions ne tiennent pas. Lisez “Psychologie de la motivation” (Petite bibliothèque Payot 6 euros) du psychologue et psychanalyste Paul Diel pour savoir pourquoi ça ne marche pas.
J’adooooooooore, tout simplement!
:))
Génial le podcast, le ton est vraiment apaisant et motivant à la fois on se sent tout de suite plus légers 🙂 !
Oh, merci, ça me fait super plaisir!