Il y a des périodes pendant lesquelles, de croche-pattes en rouleau-compresseur, si l’on croyait au sort, on dirait qu’il s’acharne.Qu’ils soient personnels ou professionnels, quand les contretemps, désagréments, contrariétés, soucis, déboires, épreuves et catastrophes s’accumulent, nous nous sentons dépassés, désorientés, meurtris, fatigués, usés…
Toucher le fond… ou pas
Et comme nous avons bien conscience que le pire n’est jamais sûr, nous pouvons difficilement prédire à quel moment précis nous allons toucher le fond de la piscine, finalement tant attendu, puisqu’il marquera le début de la remontée.
Pendant la durée incertaine de cette mauvaise passe, comment garder la tête hors de l’eau? Comment éviter de céder au découragement et au bourdon? Comment garder un tant soit peu le moral?*
Auto coaching: garder le moral dans les périodes difficiles**
1- Accueillir les émotions
Dans ces périodes d’accumulation, à chaque nouvel événement, des émotions surgissent, nous envahissent et semblent compliquer encore les choses. En particulier lorsqu’elles nous submergent et nous donnent un sentiment de double peine:non seulement nous cumulons les emmerdes, mais en plus nous traversons des tempêtes émotionnelles qui pompent beaucoup d’énergie et minent le moral. Nous voudrions alors bien nous en débarrasser purement et simplement… mais ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Et puis nous pouvons croire nous en débarrasser en faisant du sport ou de la méditation, mais ce n’est pas comme ça que ça fonctionne non plus. D’ailleurs vous le savez: vous avez déjà essayé!
Soyons clairs: plus nous luttons contre les émotions, plus leurs effets désagréables de missiles anti-moral augmentent. Aussi accueillons-les et acceptons leur légitimité et leur utilité, à savoir qu’elles nous parlent de nos besoins mal comblés, qui demandent satisfaction. Par des actions concrètes et tangibles! Et comme ces besoins sont une histoire très personnelles, autant les accepter: merci nos émotions qui nous parlent de nous.
D’autre part, accepter l’émotion, c’est aussi accepter que nous avons a un droit inaliénable à nos émotions, et que personne ne peut nous dire ce que nous devrions ressentir. Et s’offrir à soi-même de la considération, c’est excellent pour le moral.
Quelle est cette émotion que je ressens?
Est-elle de l’ordre de la colère, de la tristesse, de l’inquiétude?
De quel besoin mal comblé (qui ne dépend que de moi) me parle-t-elle?
2- Connaître ses besoins en période difficile
De quoi avez-vous besoin pour vous sentir le mieux possible malgré les circonstances?
Comment allez-vous vous y prendre pour satisfaire ces besoins?
3- Eviter les gens/situations anxiogènes ou émotionnellement pesants
Quelles sont les situations dans lesquelles vous ne vous sentez pas totalement à l’aise?
Quelles sont les personnes avec lesquelles vous ne vous sentez pas totalement à l’aise?
Dans quelle mesure pouvez-vous les éviter?
Comment vous y prendre pour le faire?
4- Multiplier les vitamines mentales
Quelles sont les personnes, situations ou activités qui vous procurent du plaisir?
Comment en augmenter la fréquence?
- Vitamines mentales: 100 bonheurs minuscules à collectionner
- Vitamines mentales: 50 micro plaisirs à collectionner au travail
5- S’appuyer sur ses ressources internes
Nous minimisons souvent nos talents, nos qualités, nos compétences, dont nous avons une image tronquée et peu représentative de l’étendue de nos capacités. Surtout pendant les périodes difficiles, où la douce voix qui parle dans nos têtes a la jactance de circonstance et nous pond de l’encouragement maison “je ne vais jamais y arriver” etc. Pourtant, nous révélons souvent dans l’épreuve des ressources insoupçonnées qui ne demandaient qu’à se manifester. Et rien que de reconnaître nos qualités et de savoir comment nous appuyer dessus est une bouffée d’air frais pour l’estime de soi et le moral.
Quelles sont vos qualités, capacités les plus flagrantes, celles qui vous définissent le plus? Comment les exploiter pour garder le moral pendant cette période?
- Estime de soi: vous avez bien plus de ressources que nous ne le croyez!
- Estime de soi: renouer avec notre merveilleuse singularité (1)
6- S’appuyer sur ses ressources externes
Certaines personnes sont nos pierres précieuses.Elles ont l’art de savoir comment nous écouter et/ou nous conseiller, elles sont ravies de pouvoir nous être utiles, nous soutenir, nous rendre service et nous aider à traverser vents et marées. Alors, bon petits soldats de tous pays qui peinez vous le poids de vos soucis, laissez vos plus proches alliés partager le fardeau avec eux et renvoyez-leur l’ascenseur quand ce sera leur heure! Entraide et solidarité sont le ciment des relations et savoir laisser les autres contribuer à l’amélioration de votre condition est une une preuve d’humanité et une marque d’élégance relationnelle;)
Qui, dans votre entourage, est une véritable ressource pour vous?
Quelles sont les personnes dont la compagnie et ou le soutien vous sont bénéfiques dans les périodes compliquées?
Quelles sont les personnes susceptibles de vous apporter ce dont vous avez besoin?
Qu’allez-vous leur demander?
Le bilan positif de la journée
Pour finir, un de mes exercices préférés: ludique et agréable, à l’efficacité étonnante, pour peu qu’on écarte vraiment tout événement négatif.
Chaque soir, avant de vous endormir, faites le bilan de tous les moments positifs de votre journée, si petits soient-ils. Prenez soin de laisser au placard tout détail négatif et de garder uniquement ce qui vous a apporté plaisir, joie, satisfaction.
*Mise en garde: un moral en berne de façon persistante et excessive ressemble à de la déprime. Parlez-en alors avec votre médecin.
**Mise en garde: ceci est un ensemble de techniques qui favorisent un meilleur moral pendant une période difficile. Si une solution miracle existe, capable de vous agrapher à la figure un sourire indéfectible et radieux quelles que soient les circonstances, elle est sans doute en vente sur e-bay ou chez GourouMaj.com
un article qui m’intéresse au plus haut point, je connais parfois des chutes brutales du moral, les clowns cachent souvent des blessures et ça me fait du bien de lire tes conseils
Quand ça m’arrive ce genre de mauvaise passe, j’ai une méthode : au lieu de me concentrer sur tout ce qui va mal, je me concentre sur tout ce qui va bien, la moindre petite chose positive… et du coup, ce qui va mal disparaît petit à petit.
Je crois que plus on pense à sa malchance, plus on lattire, ou du moins, plus on la remarque. Et l’inverse est vrai aussi : plus on pense aux choses positives, plus on les remarque…
Il faut aider sa bonne étoile de temps en temps.
Comme on dit : aide-toi et le ciel t’aidera 🙂
En somme, une grande partie de notre bonheur dépend du jugement que nous portons sur les choses : retenir le bien, écarter le mauvais. Très stoïcien/épicurien comme méthode.
Cependant, à trop placer dans le jugement subjectif des personnes les conditions du bonheur, n’écarte-t-on pas très vite les causes objectives de ce malheur ? Et par conséquent, ne contribuons-nous pas à faire admettre comme allant de soi ces causes extérieures ? À quoi bon blâmer un ordre social injuste, la crise financière, ou que sais-je encore, si la clef du bonheur réside dans la Citadelle intérieure stoïcienne ou le Jardin épicurien ?
J’entends bien tous ces conseils, mais ma crainte est qu’à trop les appliquer, on en oublie les causes réelles des problèmes, à trop se focaliser sur la seule perception de ceux-ci que l’on veut à tout prix transformer comme positive. C’est ce que j’avais essayé de défendre ici : Des remèdes contre la crise.
Je me doutais bien que tu ne tomberais pas dans le travers que j’ai trop tôt fait de dénoncer. Ces quelques précisions éclaircissent fort bien ce que tu exposais, qui est bien loin d’être un positive thinking (de) forcené 🙂
Je retiens l’idée du bilan positif de la journée.
Je suis ravie que la recette des bananes malgaches te plaise ;o)
Bon mercredi
A bientôt
Sylvie