Dans la vie il y a des gens normaux, avec leurs hauts, leurs moyens et leurs bas. Pendant les périodes difficiles, il est tout à fait légitime d’être triste et fatigué et de chercher une oreille compatissante pour exprimer une affliction temporaire. Et puis il y a les saules pleureurs. |
Le saule pleureur: geignard et pot de colle
Enfant spirituel d’un poète romantique qui aurait passé trop de temps sur une lande Grande-Bretonne et d’un soap opéra, le saule pleureur est le geignard en chef de nos abrutis.
Depuis le prix de l’essence jusqu’aux 2 semaines de vacances dont il revient é-pui-sé, tout est sujet à lamentations plaintives ou indignées, face à une vie vécue comme un fardeau. Son existence est une interminable série de difficultés à surmonter qui ferait passer un roman de Zola pour une comédie légère et il a érigé l’absence de joie en art de vivre. D’insatisfaction en besoin de reconnaissance, le saule pleureur est un malheureux chronique qui se plaît à le faire savoir.
Et c’est justement ça le problème: il a la sinistrose contagieuse, ce saule pleureur qui collerait des langueurs monotones à des adeptes de yoga du rire en vacances aux Seychelles.
Et quand il a trouvé une oreille compatissante, il se métamorphose en parasite phagocytant, collant comme de la sève de pin, car ils sont peu nombreux, ceux qui arrivent à supporter ses constantes jérémiades et il s’y accroche jusqu’à en avoir épuisé la moelle…
Pour compléter ce tableau charmant, le saule pleureur ayant une vie bien plus difficile que la moyenne (à ses yeux, nous sommes bien d’accord), il a constamment besoin d’aide et n’hésite pas à en demander, avec insistance si nécessaire et y compris à 3 heures du matin.
Gérer un saule pleureur: les FBI (fausses bonnes idées)
Commençons par les erreurs classiques qui vous font tomber dans les filets vampirisant des saules pleureurs
– Dans le but généreux de lui remonter le moral, vous vous épuisez à trouver des preuves du contraire de ce qu’il avance, ou à lui donner des conseils, des suggestions de solutions, et il les démonte inlassablement.
– Dans le but généreux de faire en sorte qu’il se sente compris et écouté, vous acquiescez à ses jérémiades ou vous lui prêtez une oreille bienveillante et complaisante. Le voilà qui en rajoute trois louches et se transforme en pot de glue.
– Dans le but généreux de lui faire prendre conscience qu’on peut voir la vie autrement, vous le contredisez. Il reprend tout à zéro pour bien vous faire comprendre pourquoi sa vie est un enfer et comment, pour rajouter à son malheur, vous n’y comprenez rien…
Il est essentiel de comprendre que le saule pleureur se nourrit de ses misères et de sa négativité, tout en en ayant évidemment pas du tout conscience. Son système de convictions veille à son confort immédiat, aussi vous n’allez pas le priver si facilement de sa subsistance. Il est donc temps de cesser de vous imaginer que vous pouvez lui faire voir la vie d’un côté plus rose et plus léger. Il n’est pas du tout en recherche de solutions pour améliorer sa vie, il est en recherche de reconnaissance.
10 pistes pour gérer les saules pleureurs
Les pistes suivantes visent à vivre à proximité d’un saule pleureur que vous considérez comme incontournable, au travail par exemple, et à vous protéger de sa compagnie déprimante. Pour les saules pleureurs insupportables que rien ne vous oblige à supporter, il est sans doute temps de mettre un terme à la relation.
Ce guide n’est pas non plus une formation au management. Si vous avez un saule pleureur dans votre équipe, faites-vous coacher;)
1- Faire preuve de compassion
Ne serait-ce que pour vous protéger et plutôt que de voir votre agacement monter en mayonnaise, rappelez-vous que ce comportement acquis est une façon de survivre dans un monde qu’il perçoit comme dangereux et qu’au final, ce saule pleureur est malheureux.
2- Mettre en place un pare-feu mental
Si vous êtes au bord de la crise de nerfs à chaque fois qu’il ouvre la boîte à lamentations, pensez à mettre en place un pare-feu, ça vous évitera de voir monter une colère néfaste à la relation et qui, au fond, ne concerne que vous.
3- Pratiquer l’écoute active en focalisant sur les faits
Cette solution n’est à utiliser que si vous avez l’énergie et la bienveillance nécessaires. En recadrant systématiquement son attention sur les faits plutôt que sur son interprétation des faits, vous désencombrez son discours. Vous pouvez alors avoir accès à sa faculté à identifier les problèmes potentiels en amont.
Dans ce cas, remerciez-le et mettez-le en valeur: il a besoin de reconnaissance, souvenez-vous.
Compétences relationnelles: l’écoute active
4- Rester neutre
N’acquissiez pas, ne lui dites pas qu’il a raison ou tort. Restez totalement neutre et ne donnez en aucun cas votre avis, pour lui c’est un encouragement à vous démontrer la véracité de ses propos ultra négatifs.
5- Limiter les conversations au strict minimum
En utilisant les techniques ci-dessus, limitez les conversations au strict minimum en obtenant les informations dont vous avez besoin. Une fois obtenus, mettez un terme à la conversation gentiment.
6- Formuler une critique élégante
Il est possible d’exprimer votre propre difficulté face à sa négativité. il est alors indispensable de l’accompagner d’une demande assertive claire (comme par exemple s’en tenir aux faits avec vous).
Attention, l’exercice est particulièrement casse-gueule et nécessite énormément de délicatesse pour ne pas le heurter, ce que vous n’avez aucune raison de faire, puisque votre agacement vous appartient.
Formuler une critique avec élégance et délicatesse
Mieux communiquer: les demandes assertives
7- Mettre un terme à ses jérémiades
Un solution assez efficace consiste à donner une conclusion définitive à son discours avant de changer de conversation:
“Je suppose qu’effectivement l n’y a rien à faire.”
“Tu as raison, il n’y a pas d’issue, la situation est désespérée.”
Il a davantage l’habitude qu’on cherche à lui démontrer que sa vie n’est pas si horrible, aussi ce type de discours peut le désarçonner et le laisser muet.
8- Apprendre à dire non
Il vous sollicite constamment pour le sortir des marasmes insondables dans lesquels l’injustice de sa vie le plongent plus souvent qu’à son tour? Apprenez à déterminer vos limites (ce que vous acceptez vs ce que vous n’acceptez plus) et à lui dire non.
Compétences relationnelles (3): savoir dire non
9- En profiter pour travailler avec vous-même
Votre agacement est directement proportionnel à l’écho que son comportement trouve en vous. C’est l’occasion de peaufiner votre propre développement personnel.
Qu’est-ce qui vous agace, précisément, dans ce type de comportement?
Que vous dit-il sur vous-même?
Quelle situation non réglée, quel dossier à fermer vous renvoie-t-il?
10- Evaluer votre propre comportement de saule pleureur
Il est toujours facile de vois l’a paille dans l’œil du voisin. Rappelons-nous que nous sommes tous l’abruti de quelqu’un. D’ailleurs, les comportements qui nous agacent chez les autres sont parfois le reflet de ceux que nous n’aimons pas en nous-mêmes, et préférons ignorer, au cas où ça permette de le faire disparaître.
Dans quelle mesure êtes-vous saule pleureur?
Qu’est-ce que ça vous dit sur vous-même?
De quoi avez-vous besoin pour y remédier?
Et vous, avez-vous des saules pleureurs dans votre vie personnelle? Professionnelle?
Comment agissez-vous avec?
Dans quelles mesures vos stratégies sont-elles efficaces?
Qu’allez-vous faire maintenant?
Voir aussi
Guide de survie aux abrutis (1)
Guide de survie aux abrutis: le bocal à con
Relations: on récolte ce qu’on sème
Aller plus loin
Pour construire des relations saines, réjouissantes et dénuées de jeux de pouvoirs, contactez Sylvaine Pascual.
hello, moi je suis pas du genre saule pleureur , je ne parle de moi que lorsque je constate que j’ai affaire à des personnes, amis ou autres qui me parlent de leurs bobos et de leurs raisons de pleurnicher, en général ça clôt la discussion mais ensuite j’ai aussi une autre attitude, je me pose juste une question: pourquoi se comporte telle personne de telle manière, et ensuite j’agis en la secouant et l’envoyant consulter un bon psy, nous sommes tous des névrosés, c’est une réalité, alors je ne vais pas jeter la pierre sur quelqu’un qui a plus besoin d’aide qu’autre chose. Voilà mon point de vue. D’ailleurs on considère que nombre de blogs sont une bonne thérapie, j’en suis l’exemple (presque) parfait je pense…
Mon homme a un collègue saule pleureur. Maintenant, il le connaît, il ne lui demande plus comment ça va (il sait que ça n’ira pas) et dès que l’autre entame la conversation, mon homme s’en va parce qu’il a du boulot ailleurs (ce qui est vrai aussi) 😀
Je vais lui faire lire l’article 😉
J’ai adoré ton billet Sylvaine, car bien entendu, j’ai mes saules pleureur aux alentours, mais je me sens mieux depuis que j’ai mis mon pare-feu pas mental!!
ça m’a fait penser à cette chansons de Pierre Perret “Papyvole” en voici un extrait :
Ce que l’on n’appréhende
Jamais comme il se doit
C’est quand on leur demande
Alors comment ça va
Ils plongent avec délice
Dans leur intime enfer
Et vous font le complice
De leur futur cancer
Aussitôt ils pâlissent
Sortent une langue chargée
Montrant leurs cicatrices
Ils vous les font toucher
Quelques perfectionnistes
Si vous y tenez vraiment
Vous récitent même la liste
De leurs médicaments
Excellent article avec un beau titre et une première partie “aux petits oignons”, bravo !
Encore une bonne analyse comme je l’ai aimes, j’ai l’impression que l’on parle de moi. je comprend maintenant le comportement de certains qui m’envoient bouler. Et par conséquent, je chercherai une stratégie pour les contrecarrer.
sinon moi ca va mal:
Depuis que je suis sur la terre,
C’n’est pas rigolo. Entre nous,
Je suis d’une santé précaire,
Et je m’fais un mauvais sang fou,
J’ai beau vouloir me remonter
Je souffre de tous les côtés.
J’ai la rate
Qui s’dilate
J’ai le foie
Qu’est pas droit
J’ai le ventre
Qui se rentre
J’ai l’pylore
Qui s’colore
J’ai l’gésier
…
Gaston Ouvrard
Voilà la chanson en vrai : Papyvole
J’aime bien l’article,j’aime encore mieux le paragraphe n°10.Je crois qu’il résume assez bien le tout.La comparaison me plait beaucoup.Quand je taillerai mon saule pleureur je penserai à votre texte.Excéllent en tout cas.
Cet article est vraiment excellent. Combien de temps il m’a fallu pour m’apercevoir de ma tendance Saule Pleureur ! et combien de temps il m’a fallu pour m’apercevoir qu’en tant que saule pleureur, mon reseaux d’amis etaient aussi pour la plupart des saules pleureurs.
J’aimerais dire que si j’avais lu cet article plus tot j’aurais pu m’epargner beaucoup de “situations” indelicates que j’ai rencontre au cours de ma vie. Mais la verite c’est que je suis sur qu’a plusieurs reprises j’ai du tomber sur des ecrits du meme calibre mais quand j’ai du tout simplement les zapper car ce n’etait pas encore le bon moment.
Je finirais par dire que je le suis encore de temps a autre, parfois j’ai vraiment besoin de me plaindre…juste pour me plaindre. La difference c’est que je ne crois plus vraiment a mes plaintes, je les ecoute d’une oreille inattentive et j’attends qu’elle passe pour me remettre a quelque chose de concret, de productif. Je dirais aussi que depuis que j’ai officiellement depose ma carte du club des “geremieurs” j’ai beaucoup moins de soucis et d’ami…vous pensez que c’est lié 🙂
Merci beaucoup pour ce bel article, je retweet avec un grand plaisir
Mohamed Semeunacte
Cela ma rappelle Madame Wolff.
Lorsque madame Wolff est entrée dans mon bureau, j?ai cru à une révolution paysanne. Ce n?est pas tant l?ouïe que l?odorat qui m?a imprimé cette pensée dans la tête. Pour sûr, on déversait un tombereau de fumier devant ma porte.
Un second examen des événements me fit comprendre qu?il ne s?agissait pas d?une Jacquerie, mais d?une catastrophe bien plus grande encore. Il m?allait falloir vivre, le temps de mon entretien avec Madame Wolff, dans une atmosphère à laquelle j?étais peu préparé.
A ma connaissance, le langage humain ne possède pas d?épithètes à la hauteur de la situation. Pour vous faire une idée de l?odeur qui a investi mon bureau en même temps que madame Wolff, il vous faudrait passer une semaine dans un égout, ce qui m?épargnerait une bien oiseuse et approximative description.
Attachant beaucoup de prix à la conservation de ma propre vie, je me promis aussitôt d?écourter cette visite avec la plus grande énergie.
Madame Wolff ne saurait cacher qu?elle est une enfant de la capitale du chou. Elle en porte les stigmates sur toutes les parties de son corps volumineux. Il ne manque rien. J?ai devant moi une choucroute complète avec toute sa garniture : les saucisses, les jambonneaux, le lard, … beaucoup de lard. Il n?y a que le fumet qui ne correspond pas à ce plat régional. De toute évidence, madame Wolff ne vit pas dans la crainte de se charger l?estomac ou de se corrompre l?haleine, et doit éviter de se laver les dents et les pieds, de peur de les déchausser.
Comme toutes les choucroutes, on ne saurait lui donner d?âge. Pour sûr, elle n?est pas très vieille, mais elle n?est pas de la première fraîcheur non plus. Sa chevelure frisée, relevée en torsade sur le sommet de la tête dégage sans grâce une nuque grasse. Un observateur appliqué et imaginatif, qui ne se laisserait pas distraire par les canons éphémères de la mode, pourrait trouver dans cet édifice capillaire babylonien la marque d?une recherche esthétique. Son impression serait confortée par le trait de rouge à lèvres qui souligne la moustache de la bergère.
Madame Wolff vient réclamer de l?aide. Voilà qui est bien. Je vais vite lui accorder ce qu?elle souhaite et ensuite j?ouvrirai toutes grandes les fenêtres, et je ferai trois fois le tour du pâté de maisons en remplissant mes poumons d?air normal.
Évidemment, au grand dam de mon sens olfactif, les choses n?allaient pas être si simples.
La vie de madame Wolff n?est qu?une forêt de gaffes, et pour justifier sa requête, elle juge utile de m?en faire le récit. Pour ma part, je m?abstiendrai de vous relater les maladresses qui l?ont amenée dans mon bureau, ne souhaitant pas faire de mon propos une encyclopédie des malheurs et vicissitudes de l?humanité tout entière. Naturellement, c?est une histoire qui pue.
Tant que madame Wolff ne s?appelait pas madame Wolff, ça n?allait pas encore trop mal pour elle. Elle évoluait dans de chaudes moiteurs campagnardes, et le soir, après le dur labeur des champs, de longs effluves musqués montaient des profondeurs de son corsage, dans lequel transpirait son corps sage, trop sage. Chaque fois que de languissants soupirs soulevaient son énorme poitrine (fumée), il se dégageait du sillon de ses mamelles sudoripares une senteur enivrante, qui la suivait dans ses déplacements, comme l?écume poursuit le navire. Sa rencontre avec Monsieur Wolff marqua le début de son naufrage. Tant que l?animal se trouvait contre le vent, il ne prêta pas attention à la mamelue, mais un jour, par un brusque retour de brise qui lui décapa les sinus, il aperçut les protubérances mammaires et cela lui rappela sa mère. Un homme ne recherche-t-il pas une mère en toute femme ? En rencontrant cet imposant rouleau de printemps, il sentit que sa destinée allait sortir de l?hiver, qu?il allait enfin connaître les authentiques fragrances de l?humanité, les féroces odeurs de grasses vaisselles et d?aisselles grasses.
Elle ne m?a pas raconté tout ça, Madame Wolff.
Cependant, j?ai bien compris que cette femme de caractère, avec le poids de ses arguments mamillaires, n?avait pu débusquer qu?un fauve. Attiré par l?haleine de la brebis, l?” homo lupus ” était sorti du bois. Un jour qu?il vit la plantureuse fille s?approcher de lui, avec son corset trop serré qui rejetait jusque dans son double menton la masse fluctuante de sa poitrine surabondante, Monsieur Wolff, qui avait hiberné fort longtemps, se dit que cette fille-là pourrait faire une confortable moitié. Il se jura qu?elle n?appartiendrait jamais à un autre homme qu?à lui-même et qu?elle s?appellerait un jour Madame Wolff. Quand elle lui fit les honneurs de son corps et lui dévoila son hangar à fourrage, il n?hésita pas un instant à tomber son grand froc et à hisser son grand foc. Il se mit à déployer une activité débordante et à faire le mur, et encore le mur avec Madame Wolff.
C?est qu?il est maçon, monsieur Wolff. C?est un homme entreprenant et fonceur, dont le premier défaut a certainement été de ne pas respecter les vitesses autorisées. La proximité permanente d?une choucroute sceptique a probablement perturbé son entendement et son rythme de travail. Il ne vivait plus dans un monde de paix et d?amour mais de pelles et de murs. A vouloir trop entreprendre en même temps, et sans trier sa clientèle, il a épuisé son crédit. C?est bien connu : les exploitants sont exploités. Ses fils à plomb ont sauté. Sept longues années de liquidation judiciaire ont alors commencé.
Il est des personnes dont il faut à tout prix éviter le contact. De toute façon, vous ne pouvez rien pour elles. Assurément, Madame Wolff en fait partie. Elle est venue m?exposer ses problèmes. Ses problèmes sans solution. Toute esquisse de solution ne peut que débusquer un autre problème, un empêchement, une complication, un obstacle. Madame Wolff est l?incarnation de la contrariété, de l?objection et de l?embarras. Elle collectionne les pépins, les os et les épines comme d?autres, les timbres ou les épinglettes. Sa vie n?est qu?une erreur, et tout ce qu?elle a pu faire ou apprendre n?a pas fait progresser son bonheur d?un pouce. Elle se noie, se débat dans l?eau et se met à crier :
– Help ! Help ! Help m
e ! Help me !
Vous avez envie de lui dire qu?au lieu d?apprendre l?anglais, elle aurait mieux fait d?apprendre à nager. Mais à quoi bon. Elle a bien sûr beaucoup plus l?habitude de se plonger dans ses bottes que dans la réflexion. S?il est évident qu?elle n?a pas inventé l?eau chaude, vu qu?elle ne doit pas s?en servir, du moins a-t-elle la robuste franchise des gens dont le QI avoisine la température d?Helsinki au jour de l?an. On dira que j?exagère
Bien vu, l’image du saule pleureur!!
Un autre défaut des saules pleureurs, c’est que si nous les laissons nous coller, ils nous isolent de ceux qui se protègent d’eux en les évitant.
Il y en a deux dans mon service (un homme et une femme) ils n’en finissent pas de gémir, et on peut même pas les mettre ensemble parce qu’il ne peuvent pas se sentir. ‘ailleurs, c’est intéressant ce que tu dis sur le reflet de ce que nous n’aimons pas chez nous, car justement, ils trouvent tous les deux que l’autre est un pleurnichard! Je les évite au maximum, mais l’un des deux travaille juste à côté de moi. Au début, j’ai eu pitié, j’ai tout essayé pour lui montrer que la vie n’était pas si noire. Assez vite, elle est devenue super collante, elle ne me lâchait pas en réunion, elle avait toujours un train de retard et me sollicitait, du coup je perdais moi-même le fil de la discussion. Au final, comme elle était toujours collée à moi à pleurnicher, les collègues se sont éloignés de moi. J’en ai eu marre, et j’avoue que j’ai été super brutal. Depuis, elle ne m’adresse plus la parole mais je l’entends toujours gémir. Très mauvaise stratégie! Je vais essayer le parefeu mental!
Je trouve que la langue française ne nous aide pas beaucoup:quand on rencontre quelqu’un,inévitablement c’est bonjour,comment ça va?Cette expression a d’ailleurs été raccoucie car au temps moyennageux,c’était bonjour,comment vas-tu à la selle?si les selles étaient bien moulées et d’un odeur conforme,tout le reste allait bien!!!!
Chez les gens geiniards,ou même chez les malades,qui vous répondent imperturbablement:bien comme les vieux qui sont pas morts!!!je ne pose plus la question du comment ça va,et quand on me la pose et que j’ai envie de me plaindre,je réponds:écoute,aujourd’hui je n’y ai pas encore réfléchi!!ce qui fait que mon mal être je le garde pour moi ,je n’ai pas envie d’embêter les autres avec.
Bien le bonjour!!j’espère que vous allez bien……………
Comme toujours, encore un superbe article, merci mille fois !
Peux tu prendre juste quelques minutes en fin de rédaction pour en ôter les coquilles (“sopa opera” etc.) ? Ca sera ENCORE plus agréable à lire ! merci merci merci 😉
Bonjour, j’ai un cas très proche dans mon proche entourage et même si je suis plutôt fort, il y a des limites et au final son état de déprime se propage à moi.
Pour ce type de personnes, il est vrai que ces malheurs et problèmes sont toujours plus importants que les nôtres.
Mais là où la situation devient tendue, c’est qu’à force d’aider beaucoup sans cesse ce “saule pleureur”, quand nous demandons un petit service, il est refusé sans raisons valables si ce n’est que cela ne l’intéresse pas.
Quand la situation avec un “saule pleureur” coriace est installée depuis très longtemps, quelle porte de sortie prendre sans briser la relation.
Bonjour Dominique,
Tout d’abord, cesser de vouloir l’aider. Le saule pleureur ne veut pas vraiment de solution à son problème, il veut pouvoir gémir. L’écoute active dans un périmètre limité est un bon moyen de le renvoyer à lui-même et de limiter ses jérémiades. Ce qui va permettre de rééquilibrer doucement la relation. Une fois rééquilibrée, il deviendra possible de lui demander des services. Pour l’instant, cette relation est ancrée dans le fait que c’est vous qui lui rendez service, pas l’inverse. Il n’est pas surprenant ni rare, au contraire, que le saule pleureur refuse de rendre service à une oreille trop compatissante;))
Les saule pleureurs détruisent parfois les relations qu’ils ont avec leurs proches à force de les user de leurs jérémiades, ce qui les rend encore plus malheureux.Moi j’ai toujours les coordonnées de SOS Amitié avec moi et je leur donne.
Je vous les communique pour l’Ile de france 01 42 96 26 26, les “écouteurs” sont formés et non interventionnistes , et cela marche 24h/24h.
Merci Catherine pour ce partage: si les saules trouvent où pleurer à loisirs ailleurs que dans notre giron, chacun s’en portera mieux;)