Ha, les ratés de la communication! Ces parasites pervers qui déguisent nos messages en rouille dans les rouages de nos relations. Evoquons aujourd’hui le verbiage, parasite particulièrement encombrant… |
Verbiage vs expression riche
Commençons par distinguer le verbiage d’une expression riche, variée, littéraire, voire même poétique.
Ce dont nous parlons ici, ce n’est pas un langage recherché, c’est bien un excès de paroles futiles qui n’apportent rien au discours, un excès de précisions inutiles, de rondes verbales autour du pot, d’enrobage aussi indigeste que superflu.
L’excès de verbiage, nous y avons tous parfois recours, nous connaissons tous des gens qui le pratiquent:
– Ceux qui, dès qu’on leur laisse la parole, vous servent un “ma-vie-mon-oeuvre” aussi long qu’un soap-opéra.
– Ceux qui ne savent pas demander quelque chose sans l’enrober de circonvolutions logorrhéeuses sur les bénéfices que vous allez en retirer.
– Le chef qui a du mal à vous exprimer clairement ce qu’il attend de vous et vous l’emballe dans un paquet cadeau vague et jargonisant.
– Le collègue à qui il faut 22mn pour exposer en réunion ce qui peut être résumé en trois phrases.
– Ceux qui justifient leurs moindres faits et gestes jusqu’à plus soif.
– De façon générale, ceux qui ont du mal à aller droit au but, à être clairs.
Obstacle à la communication
Le verbiage génère l’ennui, la perte d’intérêt et peut nous faire rater l’élément important du discours quand il finit par sortir du bois.
Il sème le doute sur le degré de conviction de la personne qui parle, face à son propre discours.
Il fait perdre du temps et peut ainsi déclencher de l’agacement, de la frustration.
Il peut aussi susciter la méfiance ou le mépris s’il masque l’absence d’idées, le besoin de parler, le besoin de se justifier, le besoin d’impressionner ou l’incapacité à être concis.
Il peut aussi être le paravent de la manipulation: sous couvert de nuance vertueuse, la demande ou la critique sont enrobées dans des paroles (parfois subtilement) culpabilisatrices ou dévalorisantes.
Bref, le verbiage nuit à la transmission du message et augmente le risque de jeux de pouvoirs inscrits dans les rôles relationnels. Mieux vaut donc être clair et aller droit au but, sans brutalité bien entendu, pour construire une communication sereine, compréhensible et dénuée de jeux de pouvoirs.
Mini coaching : éviter le verbiage
“Celui qui parle trop et raffine sur tout ne connaîtra jamais la paix.” Lao-tseu
Alors parlons peu parlons bien:
Nous pouvons avoir recours au verbiage quand nous sommes mal à l’aise dans une situation donnée et il est alors le reflet de nos peurs: peur de ne pas obtenir ce que nous voulons, peur d’être jugés, peur de manquer d’information etc… bref, il est le reflet d’un manque d’estime de soi, et donc de confiance en soi, qui s’exprime de cette façon-là.
Pour d’autres, l’excès d’informations inutiles est lié à la confusion, à la difficulté à distinguer l’essentiel du superflu.
Quoi qu’il en soit, il pointe du doigt des manques qui ne demandent qu’à être comblés, des ressources à développer. Au boulot!
Et vous, dans quelle mesure êtes-vous clair(e) et concis(e)?
Dans quelles circonstances/A quelle fréquence avez-vous recours au verbiage? Avec qui?
Qu’est-ce que ça vous dit sur vous-même?
Qu’est-ce qui vous manque, à ce moment-là, pour être clair et concis?
Quelles ressources ou compétences avez-vous besoin de développer?
Comment allez-vous vous y prendre?
Voir aussi
Bienfaits et limites de l’auto coaching
Les ratés de la communications: les interprétations abusives
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Eviter la manipulation: exercer son sens critique
Les ratés de la communication: généralisations abusives
Formuler une critique avec élégance et délicatesse
Aller plus loin
Vous souhaitez développer vos compétences en communication sans trop savoir comment vous y prendre? Ithaque peut vous aider? Contactez Sylvaine Pascual.
Pas toujours évident d’exposer succintement ses idées…. mais avec un peu de travail, on peut y arriver!
Excellente journée à toi @Sylvaine! 😉
Dans le livre que je lis actuellement, il y a un passage là-dessus… Mais je ne parviens pas à le retrouver. Grrrrrr…
Je mets tout de même les références :
“La Maison près du cimetière”, J. Sheridan Le Fanu (Phébus Libretto, 300)
Et que dire des dictateurs qui se lancent dans des discours fleuves…? Victime aussi du verbiage? Comme quoi…
J’aurais bien aimé retrouver le passage en question, mais impossible… J’en viens même à me demander si c’est bien là que je l’ai lu 😀
Bref, il peignait le portrait, à sa manière un doucement cinglante et moqueuse, d’un homme qui parlait avec de grands mots sans savoir vraiment ce qu’il racontait, le plus important étant de faire illusion plutôt que de dire quelque chose de censé…