Sylvaine Pascual – Publié dans: Objectifs, décisions et solutions
Où le petit gris fait l’objet d’une comparaison pas si douteuse que ça avec les stratégies d’échec que nous mettons en place, le plus souvent inconsciemment, pour éviter de réussir ce que nous entreprenons… |
Le petit gris, vous connaissez?
Cet escargot qui n’aurait de petit que le nom s’il n’avait pas une forte propension à finir prématurément dans l’estomac d’un Catalan.
Après l’orage, quand la Tramontane amène un rayon de solel, le petit gris est de sortie. Sortie massive d’ailleurs: il est partout. Pourtant, depuis le temps, il devrait le savoir, le petit gris, que le Catalan est de sortie aussi, des envies de cargolade en tête.
S’il avait lu Darwin, il aurait certainement développé d’autres stratégies adaptatives plus propices à sa survie. A moins qu’au fond, le petit gris ait un désir ancré d’auto sabotage et envie de finir accomodé à l’ail et à la tomate.
Le petit gris, champion de la stratégie d’échec
Mais trève de digression, venons-en au sujet du jour: en persistant dans un comportement qui le mène plus sûrement sur le grill qu’à une retraite heureuse, le petit gris est totalement exemplaire des stratégies d’échec.
Une stratégie d’échec, c’est une solution que nous mettons en place, croyant bien faire, et qui nous mène droit dans le mur. Nous le faisons le plus souvent inconsciemment parce que quelque chose nous chiffonne dans l’atteinte d’un objectif qui pourtant nous tient à coeur. Contrairement à ce dont nous sommes convaincus, nous n’avons peut-être pas tant que ça envie de l’atteindre, si réussir implique par exemple:
- un changement trop brutal qui nécessite de nombreux ajustements
- des conséquences émotionnellement inconfortables
- des conséquences qui ne correspondent pas à l’image que nous avons de nous-même.
- La perte du bénéfice secondaire de la situation actuelle
Il s’agit bien du coup d’éviter une réussite qui au fond nous dérange et le tout étant peu conscient, nous avons vite fait de nous poser ensuite en victime des circonstances qui ont abouti à l’échec. Ainsi le candidat qui arrive en retard à un entretien d’embauche, le CV qui omet de mettre en valeur les compétences requises pour le poste brigué, l’engueulade avec son supérieur ou le rapport inhabituellement mal ficelé qui nous fait rater la promotion tant attendue. La liste des exemples est infinie, autant dans la sphère professionnelle que dans la vie privée.
Auto coaching: moi et mes stratégies d’échec
On peut échouer pour de multiples raisons, et ça vaut le coup d’aller explorer d’éventuelles stratégies d’échec pour aller lever le frein en amont, car tant que la réussite nous posera un problème, conscient ou non, nous développerons des trésors d’imagination pour monter les stratégies d’échec les plus farfelues… et les plus efficaces, dont la procrastination est un formidable exemple. Rendant ainsi la réalisation de nos ambitions quasi impossible. Les stratégies d’échec sont à l’origine de nombreux plantages des reconversions professionnelles ou créations d’entreprises
Identifier ses propres stratégies d’échec demande un bonne dose d’auto-objectivation, de recul, un mélange de bienveillance (pour éviter la dévalorisation) et d’absence de complaisance (pour éviter l’aveuglement). C’est pour cela que l’art est parfois difficile mené seul(e). Et attention! Tous nos échecs ne sont pas nécessairement des stratégies d’auto-sabotage, alors autant éviter d’en voir partout;)
Lorsque vous n’atteignez pas un objectif, ou que vous considérez l’aboutissement d’une entreprise comme un échec:
- Comment vous y êtes-vous pris pour échouer?
- Quels sont les inconvénients pour vous à réussir?
- Quels sont les inconvénients pour les autres, si vous réussissez?
- Que craignez-vous?
- Qu’est-ce qui vous inquiète, vous gêne, vous freine?
- De quoi avez-vous besoin pour être 100% à l’aise avec votre objectif?
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Le démon de la perversité.
Je parle de ça, pas sous ce terme de stratégie d’échecs, mais c’est tout comme, dans mon livre qui ne trouve pas d’éditeur. Edgar Poe était très fort en stratégie d’échec !
D’expérience,une raison des stratégies d’échec me paraît aussi être le besoin de conservation de contrôle, précisément face à un risque accru d’échec (qui peut relever soit d’un terreau initial propice engendrant des schémas répétitifs, soit tout simplement de facteurs externes que l’on ne contrôle pas)
Face à la conscience de ce que des facteurs externes vont entraîner l’échec, il est moins inconfortable de provoquer – consciemment ou non – cet échec car cela confère une maîtrise sur la douleur engendrée, atténue le “coup” et donc facilite le deuil et le rebond. Ainsi la chute dans les arts martiaux. Le lâcher-prise en conditions d’échec, est lui-même une stratégie d’échec. “Bien” ou “mal”, qu’en pensez-vous ?