Dans ce monde cruel, les animaux le savent bien, la survie dépend parfois de la faculté à se fondre dans le décor, à se faire discret. Et quoi de plus simple, pour passer inaperçu, que d’adopter les couleurs de son environnement? Ce qui n’a pas que des avantages…
Camouflage positif
Dans l’article Quand il fait bon être un mouton!, nous avons évoqué cette forme de mimétisme qui consiste à se couler dans le moule d’une communauté, pour répondre au besoin d’appartenance. Ce mimétisme- là est plus ou moins volontaire, est en tout cas il est confortable, même s’il n’est pas toujours à 100% bénéfique.
Ce comportement-là peut même être un choix délibéré, une stratégie positive, comme par exemple se faire discret pour mieux observer des personnes, une équipe, une situation etc. pour mieux les comprendre.
Cependant il nous arrive de nous fondre dans le décor, à notre corps défendant, et ça, c’est beaucoup plus désagréable.
Victime de la transparence
Tout le monde semble ignorer votre participation active à un projet? Votre avis n’est pas pris en compte? Vous êtes le/la seul/seule à ne pas être invité(e) à cette soirée? C’est Durand qui a eu cette promotion que vous espériez tant, alors qu’il est moins compétent que vous? Il y a mille manières pénibles de se sentir invisible malgré soi. Et il y a des chances pour qu’être transparent, passer inaperçu sans avoir le sentiment de le vouloir nous propulse en deux temps trois mouvements dans le rôle tellement joué de Victime des méchants, ces autres qui vous ignorent, vous snobent, vous font des crasses, aaaah les vilains jaloux.
Quand nous pensons de la sorte, nous avons peut-être tout faux. Si on ne nous remarque pas, c’est sans doute parce que nous mettons un soin plus ou moins conscient, mais certainement très efficace, à ne pas nous faire remarquer. Et tout ça parce qu’être peu visible est une excellente façon de se protéger des risques qu’il y a à être vu(e). Autant en positif qu’en négatif d’ailleurs. Ainsi une personne en mésestime d’elle-même peut très bien s’arranger pour que ses talents passent totalement ou relativement inaperçus au travail, de façon à ne jamais briller, ce qui viendrait déranger ses convictions viscérales sur elle-même.
Et comme notre cerveau est câblé pour entretenir nos convictions quoi qu’il arrive, si notre mésestime de nous-même nous a convaincu(e)s au fond de nos tripe que nous ne méritons pas la promotion ou les louanges, alors notre tête peut raisonner tant qu’elle veut sur la valeur du travail accompli, notre cerveau fera en sorte que la réalité corresponde à nos convictions profondes. Rappelons-nous que dans nos fonctionnement internes, au final, nous pouvons réfléchir jusqu’à plus soif, la raison à toujours tort et les tripes ont toujours raison. Pour mieux comprendre ces mécanismes, voir:
Dans ce cas-là, nous sommes bien davantage victime de vous-même que des autres, qui ne font pas cas de nous-mêmes parce que nous n’en faisons pas non plus. Or, la grande nouvelle intergalactique du jour, c’est qu’ils n’ont aucune raison de nous accorder une importance que nous ne nous accordons pas à nous-même.
Nous pouvons blâmer Pierre, Paul, Jacques tant que nous voulons pour leur épouvantable manque d’attention à notre égard et leurs manquements relationnels, tant que nous trouvons un bénéfice secondaire à nous fondre dans le décor, nous y resterons camouflés et les autres ne feront, au fond, que répondre gentiment à notre propre comportement.
Mini coaching: transparence et besoin de sécurité
Vous avez parfois le sentiment d’être transparent(e)? Vous voulez sortir de l’ombre et trouver la place que vous méritez au sein de votre équipe, de l’entreprise, et plus généralement des groupes auxquels vous appartenez?
Plutôt que de vouloir sortir de l’ombre brutalement, commencez donc par explorer ce que ce comportement révèle de vos besoins. En en particulier de votre besoin de sécurité, qu’indique clairement la peur d’être remarqué qui motive ce comportement.
Dans quelles circonstances précises (où, quand, comment, avec qui) avez-vous le sentiment de passer inaperçu(e)?
Comment vous y prenez-vous pour parvenir à ce résultat?
De quoi avez-vous peur, exactement, si vous laissiez tomber le camouflage?
De quoi avez-vous besoin (ressources, capacités, compétences etc.) pour vous sentir à l’aise?
Comment acquérir ou développer ces ressources?
Ces ressources sont souvent du domaine de l’estime de soi, de l’affirmation de soi et des compétences relationnelles
Voir aussi
Pour plus d’information sur le lien entre émotions et besoins:
Les besoins à combler
Remparts, coursives et échauguettes: les états de défense aux émotions
Relation à soi / aux autres: le cocktail indispensable
Ebook gratuit: le triangle de Karpman: sortir des rôles relationnels
Protège tes fesses! 5(+) trucs pour assurer le bien-être relationnel
Le temps nécessaire pour modifier un comportement
Modifier un comportement: le mentor qui s’ignore
Les demandes assertives
15 trucs infaillibles pour ne pas obtenir ce qu’on demande
Aller plus loin
Vous voulez construire et entretenir des relations professionnelles saines et réjouissantes? Pensez au coaching. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual
Ah! L’article percutant que voilà… Je n’avais pas envisager le fait de passer inaperçu sous cet angle là. Intéressant, je file méditer…