Quitte à changer de métier, qui n’a pas rêvé de le faire avec aisance et fluidité? De conserver énergie et enthousiasme tout au long du projet? Car à l’évidence, un doigt de sérénité et un doigt de dynamisme font un cocktail idéal pour réaliser nos ambitions professionnelles. Voici un petit précis en trois parties pour construire une reconversion professionnelle zen et dynamique à la fois!
Une reconversion sereine
Inutile de rêver, les reconversions paisibles, limpides version long fleuve tranquille et dolce vita sont aussi rares que la neige en été… entre les imprévus, les obstacles rencontrés en cous de route, les erreurs d’aiguillages, les incertitudes, la prise de risque, l’entourage pas toujours encourageant, il y a moultes raisons d’ouvrir de temps à autres la boîte à fatigue, à inquiétude ou à agacement.
Si la reconversion peut difficilement se faire les doigts de pieds peinards en bouquet de violettes, celui qui la mène peut en revanche développer un état d’esprit et un environnement qui lui permettront de réagir sereinement face aux aléas et impondérables.
La sérénité, ce n’est pas tant un calme olympien et à toute épreuve qu’une absence d’agitation intérieure majeure liée à des émotions trop fortes qui viennent secouer comme prunier notre fragile équilibre interne. Or, ces émotions négatives surviennent lorsque nous percevons une situation comme une menace pour notre bien-être. La colère, la tristesse ou l’inquiétude viennent alors siffler à nos oreilles un air qui n’est pas la Traviata, mais un signal d’alarme pour nous pousser à agir et à résoudre ce que notre cerveau considère comme problématique. Et potentiellement, un bouleversement aussi radical qu’un changement de métier peut générer de multiples raisons de se sentir menacé dans son quotidien.
Ces émotions nous indiquent qu’au vu de cette situation, certains besoins ne sont pas satisfaits et qu’il est urgent de les combler pour retrouver bien-être et équilibre. Pour une reconversion paisible et sans heurts substantiels, il est donc important que le projet réponde à nos besoins de manière suffisamment satisfaisante pour qu’ils ne ressentent pas l’envie de venir piailler et réclamer leur pitance. Il s’agit donc d’agir dans le sens de:
– Nos besoins en général, de manière à ce que l’itinéraire de reconversion se déroule dans des conditions cohérentes avec nous-mêmes, faute de quoi il risque d’être férocement chaotique, voire de ne mener nulle part.
– Nos besoins professionnels en particulier, qui se déclinent en désirs qui n’appartiennent qu’à nous, de façon à ce que la vie professionnelle à venir soit génératrice de plaisir et de joie plutôt que d’agacement, d’anxiété et de découragement, bref, de plantage en règle.
C’est cette capacité à reconnaître les besoins et à y répondre qui va générer un apaisement intérieur et faciliter le développement d’un état d’esprit qui permet de rebondir et d’agir lorsque les choses ne se passent pas comme nous le voulons.
Une reconversion dynamique
Une reconversion zen, c’est bien, une reconversion zen ET débordante d’enthousiasme et d’énergie, c’est mieux!
Peut-être d’ailleurs que pour les plus placides ou les plus discrets d’entre nous, l’enthousiasme n’est pas indispensable: il est l’expression extravertie, extériorisée de l’énergie, la partie émergée de l’iceberg de motivation. L’essentiel étant de ressentir et de faire vivre une bonne dose de dynamisme et de vigueur, car potentiellement, changer de métier peut être un processus non seulement complexe mais aussi hautement consommateur en carburant mental, en punch, en vitalité et ce pour plusieurs raisons :
– Accepter que le temps de réflexion soit long
– Faire toutes les démarches et expérimentations nécessaires
– Rebondir en cas de difficulté
– Pratiquer le job crafting nécessaire pour assurer une satisfaction durable
– Concilier formation et job à plein temps
– A l’inverse : quitter son job pour entamer une formation à plein temps
– Accepter l’incertitude et la prise de risque
– Accepter de recommencer à zéro, de se remettre en question
– Inclure un entourage pas toujours encourageant dans son projet
– Gérer l’éventuel sentiment de solitude face à son projet, avec tout ce que cela peut comprendre : les baisses de moral, la procrastination, la crainte de prendre les mauvaises décisions etc.
Une motivation en béton précontraint peut s’écrouler aussi facilement qu’un mur de Berlin en Novembre, pour peu qu’elle se heurte à des vents contraires suffisamment déstabilisants : une période de doute, un obstacle, un imprévu peuvent avoir raison des plus endurants et entretenir l’énergie et le dynamisme permettra d’éviter de céder à la démoralisation et à l’abattement et au contraire à traverser les difficultés… avec sérénité.
Là aussi, construire et entretenir le dynamisme tout au long de la reconversion se travaille d’abord en amont. Là aussi, combler ses besoins est important. Le pendant des émotions négatives, c’est le plaisir, terme générique pour tous les sentiments positifs. Le rôle du plaisir est ultra simple: il indique ce qui est bon pour nous, la satisfaction de nos besoins physiques, physiologiques, mais aussi intellectuels, affectifs ou autres. Rechercher le plaisir est donc à la fois un critère pour définir le projet et un moyen de renforcer un état d’esprit positif, qui se traduit par du dynamisme.
Vous l’avez compris, les vitamines mentales, les valeurs et l’estime de soi vont jouer un rôle primordial dans la construction de cet état d’esprit dynamique!
La reconversion zen et dynamique à la fois
L’association des deux va permettre de ne pas considérer chaque écueil comme un tsunami personnel, mais plutôt comme une vague que le canoë est tout à fait capable de négocier et de le faire avec l’entrain tranquille de ceux qui savent ce qu’ils font, ont confiance en leurs capacités et savent agir plutôt que de ruminer. Les deux aspects, sérénité et dynamisme, garantissent une réelle capacité à réagir et rebondir en cas de difficulté et assurent une bifurcation professionnelle plus fun et nourrissante que rude et épuisante. Ils vont de pair, se développent ensemble et s’alimentent mutuellement.
Les développer de concert est un travail qui demande de l’application, de l’implication et de la constance de façon à transformer des façons nouvelles de voir/de faire les choses en compétences inconscientes, en automatismes qui n’exigeront plus d’efforts. Pour vous aider, j’ai regroupé des pistes de réflexion en deux fois 10 clés, voici donc deux rendez-vous à ne pas manquer:
- Les 10 clés d’une reconversion professionnelle zen
- Les 10 clés d’une reconversion professionnelle dynamique
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Aller plus loin
Vous voulez développer un état d’esprit qui vous permettra d’entreprendre une reconversion zen et dynamique à la fois? Pensez au coaching. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual
Bonjour,
Il y a plus de 10 ans j’ai fait l’expérience de la reconversion professionnelle, je peux dire que ça secoue, c’est difficile et éprouvant car on se retrouve avec soi-même à ce dire “allez, va-s-y montre ce que t’as dans le pantalon” (même si on est une fille) . Du tout début, cad de l’idée première jusqu’à ce qu’elle devienne projet il y a un monde : se former, gerer le quotidien et croire en soi. D’infirmière, je suis devenue intégrateur HTML/XHTML après une formation que j’ai suivi le jour en travaillant de nuit, mon employeur ayant refusé mon CIF (après 17 ans de service, jamais malade, fidele au poste) Ensuite, je suis devenue responsable du référencement pour la même web agency. En quelques années, j’ai eu plus de formations qu’en 17 ans avant ! Mais pour ça il faut bosser très très dur et s’accrocher, y compris au niveau émotionnel. Deux mois à peine après avoir quitté le métier d’infirmière, mes anciennes collègues proches et amies me parlaient de leur métier comme si je ne le connaissait pas, je me suis rendue compte qu’elles vivaient ma reconversion comme une sorte de trahison, comme si je les avais “laché”, il est vrai que j’étais très heureuse d’avoir eu ce nouveau travail si excitant. Mais je pourrais en parler pendant des heures et des heures !!
Merci pour cet article, et je suis à votre disposition si vous avez des questions.
Anna
La reconversion professionnelle, c’est un sujet intéressant.
J’ai eu une année préparatoire à faire à distance que je n’ai pas réussi récemment.
Cette article m’encourage à vraiment profiter de la chance que j’ai de pouvoir choisir ce que j’aime tant que je suis encore jeune.
Même s’il n’est jamais trop tard, mieux vaut tôt que tard. 😉
Merci de l’article.
Je te souhaite plein de réussite! 🙂
Très sage idée d’avoir abordé ce thème crucial. Je pense que les aspirations et la motivation sont les facteurs principaux de la réussite de cette reconversion. En fonction de vos aspirations, vous devez déterminer si vous avez des compétences pour réussir cette mutation professionnelle. Mais la reconversion dépend de l’envie de tout à chacun. C’est une décision quasi personnelle.
Bonjour Gérald,
J’avoue ne pas être d’accord avec vous: de nombreuses compétences peuvent s’acquérir, se renforcer, se déléguer, il n’est pas toujours nécessaire d’avoir les compétences indispensables en amont de la réalisation d’un projet et la formation est d’ailleurs l’un des points communs de la plupart des changements de métiers. Faute de quoi on se retrouve à se contenter d’un changement minime dans le prolongement de l’ancienne carrière, ce qui ne correspond pas aux aspirations de tout le monde.
En revanche, oui, c’est une décision complètement personnelle!;)
Ayant pris conscience de l’énergie dont je dispose et de mes capacités, j’ai fait le choix de la formation à temps plein, pendant un congé sabbatique, sur mes propres économies. Je me suis fait aider par une coach. Cependant, depuis la prise de conscience de mon mal-être – profond – au travail et jusqu’au début de ce congé sabbatique, il me faut continuer à gérer le stress quotidien. Après l’avoir plus ou moins supporté pendant 20 ans, je ne parviens plus à m’impliquer dans mon poste qui demande pourtant un gros investissement intellectuel. Comment aborder sereinement un entretien engageant le futur (supposé plus exaltant), quand le quotidien plombe votre dynamisme et vos envies ? Chaque week-end est à peine suffisant pour me remettre d’aplomb.
Par contre, conscient que mon état psychologique peut biaiser mes perceptions et mes décisions, j’ai fait le choix de démarrer ce congé par un mois de vacances complètes, afin de me “nettoyer” avant d’engager ce que j’ai prévu.
Bonjour Nicolas,
C’est toute la difficulté, lorsque le désir de reconversion intervient dans une situation pesante et stressante, que de se dégager des émotions plombantes pour trouver un peu d’espace où réfléchir en toute tranquillité. Merci d’avoir partagé cette solution qui consiste à prendre un peu de temps avant cette formation pour récupérer, elle peut donner des idées à d’autres qui se retrouvent dans une situation similaire! Je vous souhaite bonne formation et une vie professionnelle future pleine d’enthousiasme et de satisfactions:)