Le fracas du monde nous épuise! Pourtant, nous recherchons de moins en moins le calme, la quiétude, la tiédeur sereine de la tranquillité. Et si, pour prendre soin de notre cerveau, pour vivre mieux, nous retrouvions l’art du temps calme – ce pilier de l’efficacité – comme un espace ressourçant loin de l’agitation et du bruit?
Le cerveau a besoin de repos
L’époque survoltée nous pousse à l’hyperactivité qui d’ailleurs peut être génératrice de plaisir et de joie! Cependant, quand il bosse, le cerveau consomme beaucoup de glucose, ce qui génère des détritus. Afin de se débarrasser des toxines qui peuvent nuire à son bon fonctionnement, le cerveau a besoin de repos, de calme, de silence pour survivre à la cacophonie de l’époque :
Les temps de silence et de calme, de déconnexion (du monde, pas uniquement d’Internet et de nos smartphones) son essentiels à son bon fonctionnement: à la créativité, au bien-être, à la concentration, à l’efficacité personnelle et professionnelle, mais aussi la construction de soi, nous explique cet article.
Pourtant, nous subissons un boucan permanent de bruits supérieurs à 60 décibels, ce qui représente le seuil au delà duquel le bruit devient la cause de perturbations intellectuelles et physiques.
Comme l’explique Michel Le Van Quyen, chercheur en neurosciences, auteur de Cerveau et silence (ed.Flammarion) dans cette émission de France inter
“L’excès de bruit agit comme un pivert qui nous tape sur le système. Avec un impact majeur sur notre psychisme, notre état de fatigue, notre santé cardiovasculaire, notre niveau de stress, nos sécrétions hormonales.”
Le bruit menace notre équilibre intérieur et génère stress, frustration, agacement, fatigue, perte d’efficacité, déconcentration et plus généralement, une surcharge cognitive délétère. Le temps calme, pilier de la performance durable – et donc du travailler moins, travailler mieux) peut être une façon de s’en protéger.
Comment s’accorder des moments de silence dans un monde bruyant
Ecouter moins, écouter mieux
Julian Treasure, expert du son, proposait déjà il y a quelques temps, quelques pistes pour, pourrait-on dire, écouter moins, écouter mieux:
Détox ou temps calme?
Y a-t-il vraiment besoin d’avoir recours à des extrêmes comme des retraites silencieuses et déconnectées, carmélites temporaire à l’écart du monde? Peut-être. Peut-être aussi qu’on peut expérimenter des instants de silence courts, choisis, déposés ça et là au cœur de nos journées, pour en tirer tout le bénéfice. Je préfère l’idée de la pause du temps calme au jeûne ou à la détox, pour ne pas vivre en brutalité, passant tout de go de temps de surchauffe à temps d’arrêt complet. Je préfère l’idée de trouver des équilibres dans lesquels on peut accélérer et ralentir en fonction des besoins, sans risquer l’épuisement. Equilibres qui incluent des phases courtes où nous parvenons à nous éloigner du grand bruit de fond de ce monde, comme par exemple
La douche neuronale
Michel Le Van Quyen, quant à lui, propose la douche neuronale, des phases de calme pendant lesquels le cerveau se ressource et se « nettoie » des toxines laissées par le bruit.
Dans cet ordre d’idée, acceptons notre besoin d’oursitude, recherchons le silence relatif, mais ô combien ressourçant de la nature (sa “rumeur tranquille”, dit Christophe André), retrouvons le goût du vide relaxant que peut être l’absence de sollicitation, faisons de la place pour la glandouille, la rêverie, peut-être, pour certains d’entre nous, à la méditation, à l’absence au bruit du monde, comme une retraite intérieure. Bref, renouons avec l’art ancien du temps calme comme un champ qui s’ouvre sur un autre univers, qui, en se dévoilant, se révèle aussi passionnant qu’une série télé!
- Bien-être: quel degré d’oursitude nord?
- Les vertus insoupçonnées de la rêverie
- Apologie de la glandouille
La retraite intérieure
Et toujours dans l’émission, Christophe André encourage l’expérimentation du silence version temps calme en citant Paul Valéry:
Et cette expérimentation peut passer par l’art de la retraite intérieure, ou l’on entend comme un murmure paisible (« le bruit que fait le monde lorsque je n’y suis pas » dit Christian Bobin), qui devient particulièrement nécessaire à une époque où le silence se fait rare et précieux, comme le souligne le psychiatre dans sa chronique:
« En automne, les jardiniers [les feuilles] rabattent à grands coups de souffleuses ; en hiver, ce sont les tronçonneuses pour élaguer les arbres et les buissons ; au printemps, ce sont les tondeuses à gazon. Et en été, nous avons les couillons à moteur, qui ravagent le calme des lieux naturels à l’aide de leurs quads (en forêt), de leurs ULM (en montagne) et de leurs jet-skis (à la mer). »
Cette aptitude à la retraite intérieure peut se dévélopper… tout simplement en pratiquant. La bulle, la rêverie, la contemplation dont nous avons parlé plus haut, mais aussi
Autant de façons de ré-apprivoiser les bienfaits parfois oubliés du
Le silence est une échappée belle, un havre enchanteur, un territoire à explorer, un bonheur minuscule qu’on peut même apprivoiser à deux:
Et vous, quels effets a le bruit sur votre moral et votre santé?
Comment faites-vous pour conserver des moments de silence et a minima, de calme?
Aller plus loin
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