Troisième et dernier volet de la reconversion professionnelle sereine et dynamique à la fois. Quand on change de métier, un état d’esprit dynamique et plein d’énergie est indispensable, ne serait-ce que pour rebondir quand la machine cale après avoir buté sur un obstacle, pour éviter de se décourager au moindre incident. En d’autres termes, puisque la reconversion n’est pas un long fleuve tranquille, autant avoir suffisamment de carburant pour se lancer avec enthousiasme dans le torrent.
L’énergie et le dynamisme sont aussi nécessaires à un itinéraire de reconversion qu’une posture sereine et pleine d’assurance. D’ailleurs, les deux fonctionnent comme des vases communicants qui s’alimentent mutuellement et c’est tant mieux: ça nous donne autant de portes possibles pour nourrir les deux
1- Assurer la sérénité
A première vue, cela peut paraître paradoxal, cependant un état d’esprit serein est la condition sine qua non d’un dynamisme positif. A défaut, il y a surtout risque d’agitation, de dispersion, de mises en action inconsidérées, toutes issues d’inquiétudes de toutes sortes et qui, faute d’être traitées (sinon l’état d’esprit serait serein, vous l’avez bien compris;) génèrent des prises de décision inadéquates et alimentent pessimisme et découragement en venant confirmer ses craintes (la preuve par l’erreur, en quelque sorte, véritable stratégie d’échec).
Donc les 10 clés d’une reconversion zen participent toutes de la construction d’un état d’esprit positif qui non seulement est orienté vers l’action, mais qui sait aussi s’auto entretenir. Elles permettent en effet de combler un certain nombre de besoins qui, satisfaits, ne sont plus consommateurs d’énergie, et les économies ainsi réalisées sont au bénéfice de l’humeur, du moral, de la motivation de la valorisation et de l’action.
2- Une reconversion qui a du sens
Nul besoin de se rêver en Mère Térésa pour identifier un projet professionnel ou un métier qui a du sens à nos yeux. Chacun de nous trouve du sens (ou pas) à sa manière dans ce qu’il fait. Le sens est lié au sentiment de contribuer à quelque chose qui dépasse notre nombril, d’être utile à quelque chose ou à des personnes, d’apporter quelque chose au monde qui l’améliore. Un métier qui a du sens n’est donc pas limité au social ou à la santé, comme le montre cette vidéo d’un boulanger
Travailler sur un projet de reconversion qui manque de sens, qui évite soigneusement de parler aux tripes pour répondre à des craintes raisonnables déguisées en “pragmatisme réaliste” a de fortes chances d’être épuisant et de s’embourber dans les ornières du découragement… et de se diriger plus sûrement vers un mur que vers des prairies professionnelles verdoyantes;)
Inversement, le sentiment de contribuer à quelque chose est un facteur de motivation intrinsèque parmi les plus puissants. Il est indissociable de la motivation nécessaire pour mener toutes les démarches d’une reconversion et participe du dynamisme naturel dans les mises en action.
3- S’appuyer sur ses valeurs
Là où nos valeurs morales contraignent nos actions et nos décisions, nos valeurs motrices, elles, les motivent, les animent et les rendent jubilatoires. Honorer ses valeurs motrices est une ressource insoupçonnée d’énergie et d’envie d’agir autant que de pouvoir d’agir. Intimement liées au sens que l’on donne à son projet, elles participent de notre motivation intrinsèque et favorisent la créativité, la fluidité dans la réflexion comme dans l’action. Les valeurs donnent des ailes et sont une valeur sûre de la reconversion !
Vous pouvez vous appuyer sur vos valeurs motrices de bien des manières:
– dans la prise de décision
– dans l’élaboration du projet, des plans d’action
– dans l’indispensable job crafting
– dans la façon de mener les actions et démarches nécessaires
4- Se faire plaisir
Il arrive souvent que les candidats à la reconversion, parce qu’ils s’autorisent à changer de métier pour s’épanouir et se faire plaisir, culpabilisent vis-à-vis de leur entourage, qui potentiellement en bave au boulot (voire en bavent pour financer la reconversion) ou culpabilisent tout court, car Mémé Huguette nous l’a suffisamment répété, on n’est pas là pour rigoler. Du coup, il est fréquent de les voir s’interdire même de menus plaisirs pourtant bien mérités, et surtout absolument nécessaires à l’entretien de l’énergie.
Se faire plaisir ne signifie pas nécessairement faire cramer la carte bleue ou se jeter sur les choux à la crème. Derrière le terme plaisir se cache tout un tas d’émotions et de sentiments positifs : joie, satisfaction, amusement, gaieté, contentement, délectation etc. Et ce qu’on entend ici, c’est évidemment un plaisir ni compensatoire ni au détriment d’autrui.
Il s’agit donc de donner une place à toutes les activités ou absences d’activité qui nous font plaisir – autant le sport que la glandouille, les loisirs créatifs ou culturels etc – et de ne pas les sacrifier à une période très occupée, car elles ont un impact direct sur l’humeur et le moral, et les gens qui savent se faire plaisir ont de l’entrain et de la vitalité à revendre.
Et en vertu du principe que le bonheur, c’est les autres, vous pouvez aussi identifier des personnes à la bonne humeur communicative, avec qui vous allez pouvoir simplement rire (voir ci-dessous), vous détendre, passer des moments réjouissants et jubilatoires, bref, vous sentir bien et faire le plein d’énergie positive.
5- Rire
S’esclaffer, glousser, se gondoler, se marrer, se poiler, quel que soit le vocable, l’hilarité a tellement de vertus que tout quidam qui mène un projet à long terme, ou qui tout simplement a envie d’un peut plus de bien-être gagnerait à songer à en ajouter partout dans sa vie. Nous rions de moins en moins, pourtant l’hilarité est bonne pour à peu près tout. Un must absolu !
6 – Engranger les vitamines mentales
Bonne nouvelle, pour se faire plaisir, il n’y a même pas besoin d’aller aux Maldives ou d’ouvrir une Romanée-Conti: on en trouve à foison dans les innombrables bonheurs minuscules que sont les vitamines mentales.
Les vitamines mentales, ce sont ces petites parcelles de plaisir, de joie, ces micro-bonheurs qui sont éparpillés tout autour de nous, facilement accessibles. L’efficacité de ce carburant-là est directement proportionnelle à sa simplicité. Un rayon de soleil, humer l’air du matin, regarder les gens autour de soi et chercher ce qui nous plaît en eux, repérer ce qui nous semble beau, intéressant, drôle etc. et en goûter pleinement la saveur… les vitamines mentales sont partout, pour peu qu’on soit disposé à lever le nez et à partir à leur recherche. Quand nous travaillons à des projets à long terme comme un changement de métier, savoir engranger régulièrement les vitamines mentales, c’est constituer un réserve qui sera disponible pour aider à traverser les périodes de doute ou les coups de fatigue, et rebondir en cas de difficulté rencontrée.
La société de consommation nous a déconnectés de ces mini plaisirs en complexifiant nos désirs, aussi leur identification prend parfois un peu de temps. Le ROI étant une amélioration potentiellement considérable de l’humeur, ça mérite de s’y atteler ! Comme toutes les sources de plaisir, vos vitamines mentales vous sont propres, à vous de les déterminer.
- Dynamisme: faire le plein de vitamines mentales
- Vitamines mentales: 100 bonheurs minuscules à collectionner
- Dossier: Vitamines mentales
7- Agir: démarches et expérimentations
L’action engendre l’action et agir renforce le pouvoir d’agir. Faire toutes sortes de démarches virtuelles ou IRL pour mieux connaître les secteurs et les métiers qui nous intéressent, expérimenter pour vérifier des pistes ou trouver les moyens d’hybrider un métier ou de le réinventer, procéder à toutes sortes d’expériences dans la vie professionnelle actuelle pour tester ses sources de plaisir au travail et donc identifier les besoins de job crafting, tout est bon, du moment que vous inscrivez votre projet de reconversion dans l’action concrète et non pas uniquement dans la réflexion.
Les deux sont indispensables à sa réalisation et la réflexion sans action donne rapidement le sentiment d’être coincé dans un rond-point dont aucune issue ne paraît suffisamment attirante puisque vous ne savez pas de quoi elle est faite. De là à tomber dans une procrastination qui vous protège d’une éventuelle prise de décision sans connaissance de cause, il n’y a qu’une modeste foulée que votre noble encéphale aura vite fait de franchir avec légèreté.
Et comme vous avez travaillé la lecture émotionnelle expliquée dans les 10 clés d’une reconversion sereine, au cas où une mise en action vous la laisse saumâtre, vous serez à même de traiter tout ça;)
8- S’autoriser à renoncer et penser en grand
Parce que le désir de reconversion ne signifie pas changement de métier obligatoire, autorisez-vous à renoncer, n’importe quelle étape de la reconversion! Le droit au renoncement soulage de la pression imposée par le sentiment de “devoir” trouver une voie (ou pire: “sa voie”) de reconversion. Pression qui peut rapidement plomber le passage à l’action et la prise de décision. Et mener à la procrastination, en particulier si vous êtes un multipotentiel patenté^^
S’autoriser à renoncer permet de dissocier le travail de réflexion et d’exploration du désir de reconversion du changement de métier concret. Par ricochet, on s’autorise aussi alors à crapahuter en liberté dans l’immense champ des possibles plutôt que dans le champ petit bout de la lorgnette du raisonné-raisonnable. Ce qui donne une énergie immense: le droit à écouter les petites voix intérieures qui nous guident dans un sens ou un autre et qu’il n’y a plus lieu de craindre, puisque si elles s’avèrent chant des sirènes, on pourra toujours y renoncer!
- Renoncer à un désir de reconversion professionnelle
- Identifier une voie de reconversion: se libérer des injonctions
9- Rompre avec la routine pour recharger ses batteries
Parce que le candidat à la reconversion peut avoir besoin d’une organisation ultra huilée pour jongler entre travail à temps plein, formation et vie de famille; parce que la réflexion, les expérimentations et démarches peuvent être éprouvantes, les pauses sont indispensables. Ce peut être un moment plus ou moins long, pendant lequel on va réellement déconnecter et se changer les idées. Si la routine est établie est sans doute nécessaire, rompre de temps à autre avec elle et s’autoriser une escapade régénératrice est tout aussi important.
Et évidemment, je ne parle pas des vacances programmées, prévues, « normales », mais de sortir concrètement de ses habitudes, de temps à autre. Là encore, pas besoin d’improviser un week end en famille à Disneyland qui va vous vider le porte-monnaie et vous affliger la boîte à penser. Ce qui compte vraiment, c’est de simplement sortir de la routine.
10- Développer son réseau professionnel
Aller à la rencontre de gens qui exercent votre futur métier est un excellent moyen de se plonger dans ce bain-là, tout en nourrissant des besoins sociaux qui surgissent exactement là où vous laissez votre précédent job. Si certains liens persistent, d’autres, plus fondés sur le dénominateur commun professionnel, vont de distendre et potentiellement laisser un vide.
D’autre part, développer son réseau permet de minimiser un sentiment de solitude qui peut s’installer rapidement lorsqu’on met un premier pied dans un domaine professionnel parfois bien éloigné des préoccupations des réseaux déjà existant. Partager sur son apprentissage, apprendre de ceux qui exercent déjà, trouver auprès d’eux conseils, réponses à vos questions et soutien, trouver un mentor, tout cela contribue à alimenter la motivation et l’enthousiasme. Nus aurons l’occasion de revenir que la question du réseau dans la reconversion professionnelle.
Rappelons qu’aujourd’hui, les réseaux sociaux sont un moyen simple d’aller à la rencontre de ses (futurs) pairs, et que la rencontre IRL est souvent le prolongement naturel des affinités professionnelles qui se nouent dans le virtuel.
Voir aussi
Ithaque 1er influenceur français sur la reconversion professionnelle
Les 10 clés d’une reconversion professionnelle zen
Carrière: le désir de reconversion
Le boulot idéal: une réalité à inventer?
Reconversion professionnelle: l’être humain derrière le projet
Reconversion professionnelle: la tentation de l’indépendance
Reconversion professionnelle: entourage et sentiment de solitude
Reconversion professionnelle et tests de personnalité
Seconde partie de carrière: chat vidéo avec l’APEC
Aller plus loin
Vous avez un projet de reconversion? Vous êtes en train de changer de métier? Mettez toutes les chances de votre côté grâce au coaching. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual
Vos conseils sont supers ! Je garde vos articles sous le coude et je metterai votre lien sur mon blog dédié aux conseils pour entrepreneurs. Continuez !
Merci pour le compliment et l’enthousiasme!
Avoir une idée précise du cout de notre vie quotidienne est un net plus également. En partant de cette idée on arrive rapidement à pencher vers un minimalisme, ou tout au moins ne pas se disperser pour assurer dans un premier temps l’essentiel, si la conversion pro fonctionne on augmente petit à petit le train de vie ou les économies.
Evidemment, minimalisme est un bien grand mot, car personnellement la maison vide avec une chaise un bureau et un évier c’est un peu trop 😉
C’est effectivement une étape importante, car nous avons souvent une idée erronée de nos besoins financiers. D’autre part, la partie de nos dépenses qui sert à compenser le mal-être au travail est parfois conséquente, et elle diminue souvent fortement, de façon naturelle, lorsque l’on commence à faire quelque chose qui a vraiment du sens.
Bonjour Sylvaine ! Je lis “Nous aurons l’occasion de revenir que la question du réseau dans la reconversion professionnelle.”. Ca m’intéresse vivement … Y a-t-il un article sur ce sujet ?
Bonjour Marion,
Il est dans les cartons, mais pas encore publié, ça va venir bientôt;)
Merci ! J’avoue que j’entame une démarche de reconversion et je ne sais pas trop comment faire avec mon profil Linkedin … et ce n’est qu’une seule de mes interrogations parmi tant d’autres … A bientôt alors ! Et merci pour votre superbe blog.
Deux pistes pour votre profil:
Vous avez déjà un projet relativement précis? Orientez tout votre profil vers cette nouvelle activité, même si entre formation et mise en oeuvre, elle n’est pas pour demain.
Vous n’avez pas encore de projet précis: orientez votre profil autour de vos appétences, ces compétences que vous aimez et voulez emmener dans votre nouveau projet;)
Bonne route Marion!
Grand Merci ! …
:))
Bonjour Sylvaine, ma reconversion avance bien (je finis une formation de 1 an) et je change complètement de métier … Dois-je recréer un nouveau profil LinkedIn au risque de perdre mes 600+ followers ? Ou alors les garder et peut-être les ennuyer avec des sujets qui les intéressent peu, à votre avis ? Merci d’avance !
Bonjour Marion,
Voilà une question intéressante!
Il me semble plus utile de vous appuyer sur cette communauté déjà existante et de profiter de vos liens Linkedin pour leur raconter votre transition professionnelle. Peut-être que ça ennuiera certains d’entre eux, mais la plupart s’intéresseront à votre parcours et seront aussi une ressource (ils connaissent aux-mêmes des gens qui connaissent des gens). On sous-estime souvent le désir des gens qu’on connait de nous aider!
Merci beaucoup Sylvaine !
Avec plaisir!