Ratés de la communication: les interprétations abusives

les interpretations abusives, bombe à retardement de la relation

Nous avons en général le sentiment d’être factuels et objectifs. Aaah la belle blague, alors que nos discours sont jonchés de jugements hâtifs générateurs de ratés de la communication qui peuvent se transformer rapidement en malentendus, en tensions, en conflits larvés. Et parmi ces jugements, les interprétations, que nous croyons les fruits bien calibrés de notre grand sens de l’analyse et qui ne sont que le reflet des discours que nous nous tenons à nous-mêmes. 

les interpretations abusives, bombe à retardement de la relation

Les interprétations abusives: bombes à retardement des relations

Nous passons beaucoup de temps à analyser et interpréter les comportements d’autrui, à chercher les sous-entendus forcément (du moins en sommes-nous persuadés) contenus dans leurs propos. Ces distorsions sont multiples, en voici quelques unes :
  • La généralisation abusive: ça c’est déjà produit, les signes sont les mêmes, donc ça va se reproduire.
  • La lecture de pensée: je sais ce que l’autre va faire/dire. Voir: les pièges de la lecture de pensée
  • Le zoom: qui consiste à se focaliser sur un détail, à extrapoler autour et à en tirer des conclusions.

Si elles s’installent dans la durée; les interprétations hâtives, erronées ou abusives ont de fortes chances de finir par exploser à la figure de la relation. Elles sont inélégantes, rongent la confiance, égratignent l’estime jusqu’au faux contact et BOOM! Conflits, déceptions, désillusions, ruptures en veux-tu en voilà. Au boulot, ça donne des choses de l’ordre de:

– Ma collègue m’a envoyé un mail plein de compliments, elle en pince pour moi.
– Il ne m’a même pas dis bonjour en arrivant au boulot: il a une dent contre moi.
– Quand elle se renferme comme ça, je sais qu’elle a des reproches à me faire.
– Il n’est plus comme avant avec moi: je sais qu’il ne me trouve plus compétent.

Halte aux lunettes déformantes

Notre cerveau est une petite machine sacrément rodée, qui passe consciencieusement toutes les informations qu’il reçoit au travers de nos filtres: éducation, expérience, milieu, convictions… Jusque-là tout va bien, c’est son boulot et c’est comme ça qu’il nous aider à cartographier le monde qui nous entoure et à l’analyser. Mais une seconde d’inattention de notre part et hop! Le voilà qui pond une bonne petite interprétation erronée pour la route, et nous voilà fins prêts à plonger dans le malentendu générateur de relations pourries. Retirons donc nos lunettes déformantes un instant, histoire de nous poser la question:

Sur quoi se base mon interprétation?

Quelle preuve tangible, quel fait observable me permet de l’affirmer sans aucun doute?

Et là, logiquement, le doute pointe: si Bichtouille ne m’a pas dit bonjour ce matin, ça ne veut strictement rien dire du tout. Peut-être était-il concentré sur un sujet qui le préoccupe et qu’il ne m’a pas vu, tout à ses pensées, même si son regard à croisé le mien.

accepter qu'on ne peut pas collaborer avec tout le monde

Une seule solution: la communication!

Il n’y a pas cinquante manières de savoir ce qui se passe vraiment dans la tête des autres et d’éviter l’erreur d’interprétation: autant leur demander directement, gentiment et sans accusation la raison de leur comportement, et surtout sans leur faire part de votre interprétation, mais plutôt en partageant l’émotion qu’il a suscité chez vous. C’est une façon de faire preuve d’élégance relationnelle en cherchant à dépasser les discours que vous vous tenez pour comprendre l’autre. Voir

Ca marche dans les deux sens!

Vous n’êtes pas les seuls en cause: la majorité des gens se laissent régulièrement aller à des interprétations ratées.
Attention aux personnes de votre entourage qui interprètent trop souvent vos paroles et attitudes: elles vous coûtent beaucoup d’énergie et vous risquez de vous retrouver dans le triangle de Karpman, à jouer des rôles pénibles au lieu de vous nourrir les uns les autres de liens sociaux agréables et réjouissants.

relations difficiles triangle de karpman

Demandez-leur (toujours gentiment et sans accusation ou agressivité) de solliciter à la place (idem) des précisions sur la signification de ce que vous avez dit ou fait. S’il s’agit d’une relation professionnelle, donc inévitable, et que la personne n’accède pas à votre demande, limitez au maximum les interactions et veillez à être très clairs dans vos propos, à éviter les ambiguïtés. Là aussi, la communication non violente vous sera très utile.

Les faits et gestes de qui, précisément, vous arrive-t-il de mal interpréter?
Qui précisément, se trompe dans son interprétation de vos faits et gestes?
Qu’allez-vous leur dire?
Quand?

Voir aussi

Les ratés de la communication
Les ratés de la communication: non demandes et petites manipulations
Du triangle de Karpman à l’équilibre relationnel: la triplette prosociale
Meilleur de soi, pire de soi et pomme de discorde
4 trucs infaillibles pour se pourrir les relations
Wifi neuronal: éviter la perte d’empathie et les relations pourries
Relations: hérisson et paillasson
Morale primate et relations humaines: faisons les singes!


Aller plus loin

Vous voulez construire une posture relationnelle élégante et affirmée qui favorisera la réussite de vos aspirations professionnelles? Pensez au coaching. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual.

8 Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *