Face à un problème qui génère des émotions négatives, nous avons parfois tendance à nous embourber dans la rumination et à nous éloigner au passage d’une résolution sereine. Voici une technique simple: le pourquoi? qui peut se révéler très utile pour résoudre rapidement un problème ponctuel, en remontant directement à sa source.
La technique du pourquoi?
En identifiant la cause réelle d’un problème, cette technique permet de traiter la source en amont de façon à éviter qu’il se reproduise, mais aussi, selon la difficulté rencontrée, de mieux se connaître, de mieux connaître ses modes de fonctionnements et ses besoins (ou ceux du groupe).
Il suffit de réfléchir à ce qui a causé le problème en se demandant pourquoi il s’est produit. Cette question va générer une réponse dont on cherchera la cause de la même manière et ainsi de suite. Jusqu’à avoir mis le doigt sur l’origine réelle du problème, le point de départ du chemin foireux qui nous a menés là. Et savoir comment, clopin-clopant, on en est arrivés à merdouiller de la sorte, nous fournit sur un plateau des solutions pour y remédier.
Le tout étant de veiller à rester les plus objectifs possibles sur les responsabilités réelles de chacun, avec bienveillance toujours, mais sans complaisance. Se mentir à soi-même, en l’occurrence, fait assez peu avancer le schmilblick. De même, charger Dupont-Durand pour se dédouaner (et puis de toute façon c’est un incapable, il le mérite bien), ça n’est pas très relationnel d’une part, ça finira bien par nous retomber dessus d’autre part, et pour terminer, ça nous fournira une solution à la hauteur de l’éthique que nous y avons mis: boiteuse.
Exemple: Le boss est furieux contre moi
Imaginons que mon chef m’ait exprimé d’une façon indigne de la communication non violente qu’il s’est pas du tout satisfait de mon travail. Plutôt que de perdre mon temps et mon énergie – qui me seront bien plus précieux pour aller jouer au squash tout à l’heure – à lui chercher tout un tas de noms d’oiseaux exotiques, je peux prendre cinq minutes pour aller à la racine du problème.
– Mon chef est furieux contre moi
– Pourquoi?
– Parce que la proposition Tartempion était incomplète.
– Pourquoi était-elle incomplète?
– Parce que j’ai manqué de temps.
– Pourquoi j’ai manqué de temps?
– Parce que j’ai sous-estimé la complexité de la tâche et donc le temps nécessaire pour l’accomplir.
– Pourquoi ai-je sous-estimé la complexité de la tâche?
– Plusieurs réponses possibles, qui apportent toutes une solution:
- Parce que je n’y ai pas assez réfléchi, j’avais mal évalué son importance: j’ai peut-être besoin d’aide pour prioriser.
- Parce que je manquais d’informations sur la tâche: j’ai peut-être besoin de demander des consignes plus claires (Hé oui, on dilapide moins de carburant à neurones en utilisant l’assertivité pour demander des consignes plus claires qu’à espérer qu’un jour la bonne fée clarté se penchera sur le Dunlopillo du chef, ou que la DRH l’enverra à un séminaire de management).
- Parce que j’avais beaucoup trop de choses à faire avec des délais trop courts: là aussi, j’ai peut-être besoin de faire une demande assertive pour exprimer mes besoins et mes limites, voire pour me mettre à dire non.
- Parce que je manque de compétences dans le domaine: suis je suis amené à retravailler dessus, j’ai peut-être besoin de formation ou de personnes sur lesquelles m’appuyer.
- etc.
Etc…
Voir aussi
Résolution de problèmes: l’orientation solutions
Créativité: les 6 chapeaux de de Bono, version individuelle
Quand patience & endurance sont des vilains défauts
Corvéable à merci: les limites de la flexibilité
Le bilan d’incompétences
(non)Sens et (dé)plaisir au travail: 10 trucs pour gérer les imprévus
Développer la capacité à faire face aux problèmes en 8 points
Aller plus loin
Vous voulez développer votre efficacité professionnelle en fonction de vous, de vos mécanismes de réussite, de votre propre personnalité? Pensez au coaching. Pour tous renseignements,contactez Sylvaine Pascual au 01 39 54 77 32
Pourquoi? Question inévitablement nécessaire, celle par qui la connaissance grandit, et dans toutes les situations, suivi de “je ne sais pas”, marque de l’humilité à bon escient car seuls les sots peuvent tout savoir, encore un bel article très juste.
Bises Darling
C’est vrai qu’à la réflexion le fait de connaitre le pourquoi du comment ça permet souvent d’enchainer les questions pour déterminer la cause de départ!
Belle analyse, une fois de plus, @Sylvaine!
Excellente journée à toi! 😉
Une technique aussi simple, c’est excellent! Ca tombait bien, je l’ai testé aujourd’hui avec ma collègue sur un problème de logistique qu’on a rencontré hier, ça a super bien marché. Nous avons proposé un meilleur système au boss, il était ravi!
Bonne piqûre de rappel!
les 5 pourquoi, un art que les enfants maîtrisent à la perfection:)
http://www.qualitystreet.fr/2011/06/15/lean-et-5-pourquoi-au-fond-cest-en-nous/
Jean Claude
Coach Agile
Salut Jean-Claude
C’est vrai qu’ils maîtrisent,les marmots qui ont l’art de donner des pourquoi? auxquels tu ne peux pas répondre^^
C’est très juste. Si je peux me permettre, j’y vois aussi une portée philosophique : donner du sens, ou le retrouver.
“Pourquoi” nous sort de l’application mécanique pour amener au sens critique et à la réflexion, ce qui conduit contextualiser les choses et mieux nous approprier les solutions.
C’est la première étape de l’affirmation du “je suis” !
Bonjour Rémy,
Je n’avais pas vu les choses sous l’angle de l’affirmation du “je suis”, cette réflexion m’intéresse beaucoup! Car par extension, me donne quelques idées sur le renforcement de l’affirmation de soi au sens large, qui est un sujet omniprésent dans ma pratique, tant elle est le socle de la réalisation de nos aspirations;)
+1 !
Et c’est pour ca que j’aime l’agilité :
Dans mon “interprétation” de l’agilité, j’y vois un mode d’emploi concret au service d’une philosophie humaniste 🙂
Cet article est le parfait reflet de la mise en application des méthodes de résolutions de problèmes utilisé en Management de la Qualité pour sa vie personnelle. Je ne peux qu’appuyer cet article.
Les gens, surtout en France, passent trop de temps et d’énergie à se plaindre et penser que ce qui ne va pas vient des autres. Devenir objectif et bienveillant, tout en appliquant cette méthode permet effectivement de retrouver des solutions le plus souvent simples et à échelle humaine à TOUS les tracas de la vie.
C’est outil très largement utilisé effectivement, parfois avec des micro-variantes.
Quant à l’enfer c’est les autres, j’ai vu le même sport pratiqué en Angleterre et aux Etats-Unis, ainsi que dans la boîte à personnel à 98% anglophone où j’ai travaillé il y a quelques années, donc je ne sait pas si c’est un sport français, mais c’est un sport très répandu! Et pour y pallier, être objectif et bienveillant d’une part et trouver des solutions simples et à échelle humain d’autre part, c’est joliment résumé, alors merci;)