Les grandes tragédies humaines – guerres, catastrophes etc – au delà de l’horreur, sont intéressantes à observer car elles exacerbent les mécanismes des comportements humains, dont elles deviennent le révélateur, le symbole, et facilitent ainsi la compréhension des fonctionnements qui se jouent dans des circonstances moins violentes.
Robert Capa, ” Mort d’un milicien” ( front de Cordoue, 5 septembre 1936, guerre d’Espagne)
Tragédies collectives et compréhension de l’être humain
A la suite du tremblement de terre en Haïti, par exemple, il a été assez fascinant de voir l’aide aux Haïtiens se transformer, au niveau des nations, en jeu de pouvoir digne du triangle de Karpman dont l’objectif, bien éloigné de l’apport de secours à es milliers d’être humains en détresse, était bel et bien de s’assurer la conquête d’une zone d’influence. Ainsi la France et d’autres pays se sont posés en victimes du vilain persécuteur américain, qui lui s’est auto érigé en sauveur des malheureux la planète.
Ces tragédies collectives sont, dans leur structure, souvent assez proches de nos petites tragédies personnelles et elles en deviennent des métaphores facilement exploitables et compréhensibles. Ainsi, si la réalité Haïtienne n’était pas si tragique, on serait tenté de persifler sur le côté famille dysfonctionnelle de nos états occidentaux, incapables de s’entendre et prisonniers des rôles relationnels.
Potentiellement, tout événement à portée collective peut être exploité, métaphoriquement, symboliquement, par association d’idées ou simples interrogations, afin de mieux comprendre le monde qui nous entoure et ce qui s’y joue. A l’évidence, les thématiques qui vont trouver un écho en chacun de nous seront très différentes en fonction de nos goûts, intérêts, opinions, valeurs, environnement etc.
Guerre et paix
En ce qui me concerne, la guerre en général est une source inépuisable d’enseignements sur les comportements humains, leurs motivations, leurs mécanismes, les besoins et valeurs auxquels ils répondent etc. Ca peut paraître un tant soit peu contradictoire, pour la coach pacifiste que je suis, qui prône l’arrêt immédiat des hostilités dans la relation à soi et la relation aux autres (voir: Stress: et si on arrêtait de lutter contre? et Stress: la coexistence pacifique), et pourtant c’est précisément en étudiant ce qui se joue dans la guerre, tant au niveau individuel que collectif, que je comprends mieux comment parvenir à trouver des relations à soi et aux autres pacifiées.
Dans cette quête d’apprentissage, je me suis rendue à Bastogne, haut lieu de la Bataille des Ardennes, pour visiter en particulier le Bois Jacques, théâtre pendant l’hiver 44/45, de combats effroyables rendus célèbres par la minisérie Band of Brothers. Cette escapade m’a inspirée plusieurs réflexions et interrogations, sur des thèmes aussi variés que l’acceptation, les traces du passé, la perception du quotidien ou la connaissance de soi. Je vous les livre au travers de deux billets:
Et vous, dans quoi puisez-vous pour mieux comprendre le monde qui vous entoure?
Pour mieux comprendre les comportements, motivations et besoins, non seulement des autres, et aussi les vôtres?
Voir aussi
Relation à soi / aux autres: le cocktail indispensable
#HackHR : Balade médiévale au pays de la prévention du stress
Les relations difficiles: le triangle de Karpman
Quand la tragédie frappe à la porte de l’entreprise
Comprendre les motivations derrière les comportements absurdes
Coucou Sylvaine,
Tiens, dans le style catastrophe, une vient de me toucher d’un peu plus près que les autres ; Emilie ma fille cadette, est en fac à Moscou, la station de métro qu’elle utilise et qui est à 2 mn de sa résidence étudiante, s’appelle Park Kultury et c’est la station de métro où a explosée une bombe humaine… tuant 2 étudiants russes qu’elle connaissait et qui n’avaient plus qu’une semaine de fac à faire. Depuis une telle absurdité de la situation, lui donne des cauchemards la nuit et voit des métros qui explosent, ses copines en difficultés alors qu’elle ne peut pas les aider. Hier, nous avons parlé et je l’ai aidée à se connecter à des situations positives et à la maîttrise qu’elle avait de sa propre situation (ne plus être dans subir l’improbable!). Cette nuit, miracle, a été paisible et reposante. Heureusement elle doit passer son permis de conduire aujourd’hui. Bises
Marie-Pierre
De l’impermanence des choses. J’attends la suite avec impatience, vos analyses sont passionnantes.
Ton approche rejoinds ce que je dis souvent: La différence entre les états et les individus? Aucune, sauf la différence d’échelle.
Autrement dit ce sont les mêmes principes qui s’appliquent mais à des échelles différentes. Une fois ce constat posé, ça permet de mieux repérer les enjeux qui se jouent entre les individus.